Autoroutes, privatisation d’ADP, Notre-Dame-des-Landes : face-à-face très tendu entre la direction de Vinci et les sénateurs

Autoroutes, privatisation d’ADP, Notre-Dame-des-Landes : face-à-face très tendu entre la direction de Vinci et les sénateurs

Les dirigeants de Vinci ont été auditionnés par le Sénat, ce mercredi. Une audition tendue, autour des concessions d’autoroutes, de la privatisation d’ADP et de l’abandon de Notre-Dame-des-Landes.
Alexandre Poussart

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« Vos propos ne sont pas dignes d’un dirigeant d’une grande entreprise française. » Le ton est monté, ce mercredi, entre le président centriste de la commission de l’aménagement du territoire du Sénat Hervé Maurey et le PDG de Vinci Autoroutes Pierre Coppey. Ce dernier était interrogé sur l’accord conclu entre le groupe Vinci, qui gère les autoroutes françaises, et l’Etat en 2015, un accord dont le Parlement n’a pas pu prendre connaissance. Le PDG de Vinci Autoroutes n’a pas donné beaucoup de précisions mais a renvoyé aux révélations de Mediapart sur cet accord : Dire devant une commission de sénateurs « si vous n’avez pas d’informations sur l’accord entre Vinci entre l’Etat, vous n’avez qu’à aller sur le site de Mediapart, ce n’est pas correct », a lancé Hervé Maurey. Cet accord conclu en 2015 par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, devait notamment compenser le gel des tarifs de péages décidé à l’époque par Ségolène Royal, en prévoyant une hausse plus importante des tarifs entre 2019 et 2023.

« Si la privatisation d’ADP ne se fait pas, ce ne sera pas un drame pour Vinci »

“S’il ne passe rien sur Aéroports de Paris, ce n’est pas un drame pour #Vinci” assure Xavier Huillard, PDG de Vinci.
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Les sénateurs ont auditionné également le PDG de l’ensemble du groupe Vinci, Xavier Huillard. Il a été interrogé sur la privatisation de la société Aéroports de Paris alors que Vinci est l’un des candidats au rachat d’ADP. Cette privatisation, souhaitée par le gouvernement, est retardée par une procédure de référendum d’initiative partagée lancée par l’opposition. « Si la privatisation ne se fait pas, ce ne sera pas un drame pour Vinci », a déclaré Xavier Huillard, « en 10 ans, nous sommes devenus le premier opérateur aéroportuaire privé au monde. » Le PDG est revenu sur une polémique autour de ce dossier, alors que certains estiment qu’une privatisation d’ADP au profit de Vinci servirait de compensation à l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes dont Vinci était concessionnaire : « Une telle idée est impensable en France. Ces deux sujets sont très distincts. »

Abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le PDG de Vinci critique le rapport remis au gouvernement

Abandon de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le PDG de Vinci critique le rapport remis au gouvernement
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Sur l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le PDG de Vinci a critiqué le rapport des médiateurs remis au gouvernement : « Les prévisions de ce rapport étaient très surprenantes, elles ont tablé sur un niveau de trafic pour les prochaines années qui a déjà été atteint en 2018 ! » Xavier Huillard a aussi assuré que la concession de Vinci sur l’aéroport nantais n’avait pas encore été résiliée par l’Etat.

Béton déversé dans la Seine : le PDG de Vinci tente de minimiser

Béton déversé dans la Seine : le PDG de Vinci minimise l'incident
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La sénatrice socialiste Nicole Bonnefoy l’a interrogé sur l’affaire du béton déversé dans la Seine, à Nanterre, sur le chantier du RER E mené par le groupe Vinci.

Xavier Huillard a tenté de minimiser l’incident : « Ce n’est pas du béton qui a été déversé dans la Seine, mais de l’eau contenant des résidus de ciment. Cela représente 5 mètres cube, ce n’est pas non plus… » a-t-il assuré face aux sénateurs.

Au terme de cette audition mouvementée, le président de la commission Hervé Maurey a estimé que la communication de Vinci n’était pas assez active sur certains dossiers d’où un sentiment d’opacité.

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