Benalla : pour Édouard Philippe, ce n’est pas « une affaire d’État »
Les questions d’actualité du Sénat ont essentiellement été consacrées à l’affaire Benalla. Pressé par les questions du président du groupe LR, Bruno Retailleau, Édouard Philippe a estimé que « les agissements d’un individu » ne constituaient pas une affaire d’État.

Benalla : pour Édouard Philippe, ce n’est pas « une affaire d’État »

Les questions d’actualité du Sénat ont essentiellement été consacrées à l’affaire Benalla. Pressé par les questions du président du groupe LR, Bruno Retailleau, Édouard Philippe a estimé que « les agissements d’un individu » ne constituaient pas une affaire d’État.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Il aura fallu moins d’une semaine pour que la France passe de la fête à ce climat opaque, pesant, dans lequel nous a plongé cette affaire Benalla » a relevé Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR lors des questions d’actualité, presque uniquement consacrées à ce sujet. Bruno Retailleau a jugé « objectivement qu‘il s’agissait d’une affaire d’État qui concerne le chef de l’État » et « pas seulement le parcours individuel d’un soi-disant bagagiste ». « Comment cet individu au passé déjà si lourd s’est-il retrouvé au cœur du pouvoir » a-t-il demandé, estimant que tout ramenait à Emmanuel Macron. « Une ascension fulgurante, des privilèges exorbitants, une sanction trop indulgente. Tout converge vers l’Élysée et l’Élysée se tait, mutique contrairement à son habitude. « Quand le président de la République sortira-t-il de son silence ? ».

Pour Edouard Philippe, l'affaire Benalla n'est pas une affaire d'Etat
03:22

« Quand il le souhaitera » a répondu Édouard Philippe pour qui l’affaire Benalla n’est pas une affaire d’État. « Je ne crois pas que les agissements d’un individu qui se prévaut d’une proximité avec le chef de l’État, constituent une affaire d’État ». Le Premier ministre a ensuite fait valoir qu’Alexandre Benalla avait fait l’objet d’une sanction « immédiate » après le 1er mai. « Des mesures ont été prises, pour le reste je respecte les procédures qui sont engagées (…) et je ne peux pas me permettre de prendre des décisions de réorganisation ou visant à corriger des dysfonctionnements dès lors que je n’ai pas l’ensemble des éléments à ma connaissance » a-t-il ajouté en évoquant la mise en place des deux commissions d’enquête parlementaire

« Si je vous comprends bien, le président de la République se serait vu imposer à ses côtés, dans son intimité, la présence de M. Benalla » a ironisé Bruno Retailleau dans sa réponse. Le sénateur en a enfin profité pour enjoindre l’exécutif à tirer « les leçons de cette affaire ». « Modifiez le projet de texte constitutionnel. Nous n’avons pas besoin que la Constitution place encore plus de pouvoirs dans les mains d’un seul. La République est fragile à vous de la préserver ».

Affaire Benalla: "Nous n’avons pas besoin que la Constitution place encore plus de pouvoirs dans les mains d’un seul" estime Retailleau
00:59

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Benalla : pour Édouard Philippe, ce n’est pas « une affaire d’État »
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Benalla : pour Édouard Philippe, ce n’est pas « une affaire d’État »
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le