Bioéthique : le Sénat encadre les recherches sur les cellules-souches
Lors de l’examen du projet de loi sur la Bioéthique, les sénateurs ont débattu autour du régime qui encadre les recherches sur les cellules-souches, dites pluripotentes induites (IPS). Certains ont dit craindre que ces recherches n’entraînent la création de gamètes artificiels et contournent l’interdit de la création d’un embryon pour la recherche.

Bioéthique : le Sénat encadre les recherches sur les cellules-souches

Lors de l’examen du projet de loi sur la Bioéthique, les sénateurs ont débattu autour du régime qui encadre les recherches sur les cellules-souches, dites pluripotentes induites (IPS). Certains ont dit craindre que ces recherches n’entraînent la création de gamètes artificiels et contournent l’interdit de la création d’un embryon pour la recherche.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Sénat a adopté l’article 14 du projet de loi bioéthique qui opère une distinction entre, d’un côté, les recherches sur les cellules-souches embryonnaires, soumises uniquement à un régime juridique de déclaration préalable auprès de l'Agence de la biomédecine. Et de l’autre, les recherches sur l’embryon, qui restent soumises à un régime d’autorisation (si la pertinence scientifique est établie, si la recherche s’inscrit dans une finalité médicale). Le motif de cette distinction ? Les cellules-souches embryonnaires « n’ont pas la capacité de former un embryon » et « ne soulèvent donc pas les mêmes enjeux éthiques ».

Un avis qui n’a pas été partagé par l’ensemble des sénateurs. Notamment en ce qui concerne l’encadrement des recherches sur les cellules-souches, dites pluripotentes induites (IPS), des cellules qui ne proviennent pas d'un embryon et qui sont capables de se multiplier indéfiniment et de se différencier. Cet article 15 a suscité de nombreuses inquiétudes de part et autre de l’hémicycle. Les Républicains et les communistes ont dit craindre que ces recherches sur les cellules-souches, dites pluripotentes induites n’entraînent la création de gamètes artificiels et ainsi contournent l’interdit de la création d’un embryon pour la recherche.

Bioéthique: Laurence Cohen présente un amendement de suppression de l'article 15
02:14

« Ces gamètes au génome génétiquement modifié pourraient créer de très nombreux embryons parmi lesquels on choisirait le génome le plus convenable sans imposer aux patientes les épreuves liées à la fécondation in vitro. Qui refuserait alors la promesse d’un bébé avec zéro défaut ? » a fait valoir la sénatrice communiste Laurence Cohen en présentant un amendement de suppression de cet article.

Bioéthique: Bruno Retailleau demande un régime d'autorisation pour la recherche sur les cellules souches IPS
02:07

Le président du groupe LR du Sénat Bruno Retailleau a lui considéré qu’il était plus prudent de rester sur un régime d’autorisation de cette recherche plutôt que sur le régime de déclaration. « Vous recherchez la procédure la plus légère possible pour l’industrie pharmacologique, pour la recherche (…) On est dans un pays qui croule sur les normes et là, comme par hasard, dès qu’il s’agit d’éthique, on simplifie » s’est-il agacé.

Le sénateur, membre du groupe PS, Bernard Jomier a, lui rappelé, « que les cellules IPS ne donneraient jamais un embryon », car « c’est interdit ». « Tous les garde-fous sont en place et personne ne peut franchir cet interdit ». Bernard Jomier a également affirmé que la recherche sur l’épigénome « était essentielle notamment pour comprendre pourquoi des embryons étaient mal formés ».

En séance publique les sénateurs ont adopté l’amendement de Guillaume Chevrolier qui vise à interdire la fécondation des gamètes.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hong Kong Legislature To Vote On Bill Recognizing Same Sex Couples Overseas Registration
3min

Politique

L’Assemblée nationale vote la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, en deuxième lecture, une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, le texte entend réparer symboliquement des décennies de politiques discriminatoires. Mais la question de l’indemnisation continue de diviser députés et sénateurs et devra être tranchée en commission mixte paritaire.

Le

6min

Politique

Une « ordonnance négociée » pour faire passer le budget ? Un procédé « contraire aux principes parlementaires et démocratiques les plus élémentaires »

D’après des informations des Echos, Sébastien Lecornu plancherait sur la piste d’une « ordonnance négociée », pour faire passer le budget avant Noël, en cas d’une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine. Mais cette hypothèse n’enchante pas les constitutionnalistes, qui y voient le risque de mettre à mal le rôle de l’Assemblée nationale.

Le

CMP : comment la dissolution va modifier l’espace de compromis entre députés et sénateurs
2min

Politique

Budget : le groupe communiste boycotte la commission mixte paritaire

A la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, le groupe communiste de la chambre haute indique que le sénateur, Pascal Savoldelli n’y siégera pas en tant que membre suppléant. Le groupe dénonce notamment « un problème démocratique majeur » dans la composition de la CMP.

Le

Bioéthique : le Sénat encadre les recherches sur les cellules-souches
7min

Politique

Numérique : le Sénat adopte à l’unanimité un texte qui interdit l’accès des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans

Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.

Le