Budget de l’Elysée : Kanner dénonce les «propos insultants» du directeur de cabinet de Macron contre Jean-Pierre Sueur
« Quand je suis sollicité pour un entretien, je ne reçois que les personnes respectables » affirme Patrick Strzoda pour justifier son refus de recevoir le sénateur PS Jean-Pierre Sueur sur le budget de l’Elysée. Le patron des sénateurs PS dénonce un « dérapage » et le « mépris » du directeur de cabinet du Président.

Budget de l’Elysée : Kanner dénonce les «propos insultants» du directeur de cabinet de Macron contre Jean-Pierre Sueur

« Quand je suis sollicité pour un entretien, je ne reçois que les personnes respectables » affirme Patrick Strzoda pour justifier son refus de recevoir le sénateur PS Jean-Pierre Sueur sur le budget de l’Elysée. Le patron des sénateurs PS dénonce un « dérapage » et le « mépris » du directeur de cabinet du Président.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est reparti. Les relations entre l’exécutif et le Sénat se tendent à nouveau. Cette fois, c’est le rapport du sénateur PS Jean-Pierre Sueur sur le budget de l’Elysée qui en est à l’origine. Comme publicsenat.fr l’expliquait la semaine dernière, l’ancien président de la commission des lois a dénoncé « la forte hausse » de 3,7 millions d’euros des dépenses de l’Elysée en 2020. Au passage, Jean-Pierre Sueur a regretté que le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, ait refusé de le recevoir. « Il n’a pas voulu. J’ai pourtant été reçu tous les ans » nous a précisé Jean-Pierre Sueur, qui a pointé « un geste peu républicain ».

Difficile de ne pas y voir un lien avec la commission d’enquête Benalla, dont Jean-Pierre Sueur était le co-rapporteur. Pour rappel, le bureau de la Haute assemblée avait transmis au procureur le cas de Patrick Strzoda pour possible « faux témoignage », dossier classé sans suite par la justice.

Termes peu habituels

L’histoire ne s’arrête pas là. Car ce mercredi, dans un courrier envoyé au journal Le Monde, Patrick Strzoda met en cause le sénateur PS du Loiret en des termes peu habituels. « Quand je suis sollicité pour un entretien, je ne reçois que les personnes respectables et/ou celles qui ne me font pas perdre mon temps » lâche ce proche du chef de l’Etat… Il rappelle que rien ne l’oblige, dans la loi, à répondre à un sénateur. Les pouvoirs publics doivent seulement se soumettre aux demandes des commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat. Patrick Strzoda répond aussi sur les différents points du rapport, comme la hausse du budget transport ou l’utilisation de la réserve financière de l’Elysée.

A la Haute assemblée, les mots employés par le directeur de cabinet du Président passent mal. En fin de journée, c’est directement le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, qui réagit par communiqué. Il exprime sa « vive protestation suite aux propos insultants que vient de tenir M. le Directeur de cabinet du président de la République à l’égard de Jean-Pierre Sueur ».

« Ni la rancœur, ni l’amertume, ne sont bonnes conseillères »

« Ce dérapage intervient après que cet élu de la République a exercé, au nom du Sénat, les missions de contrôle prévues par la Constitution. Il l’a fait avec l’intégrité et la rigueur qui caractérisent, depuis toujours, son travail parlementaire » souligne le sénateur PS du Nord. Selon Patrick Kanner, « ces propos montrent que ni la rancœur, ni l’amertume, ne sont bonnes conseillères ». Et d’ajouter : « Devant la réalité des faits et des déclarations, qui ont été relatés en toute clarté dans un rapport et que rien n’a pu démentir, il est inquiétant de voir le mépris dont fait preuve le premier collaborateur du président de la République à l’égard de la représentation nationale ».

La sortie de Patrick Strzoda n’a pas seulement ému du côté du groupe PS. A droite aussi, les responsables de la Haute assemblée ont peu apprécié. On croirait retrouver l’ambiance des grandes heures de la commission d’enquête Benalla.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Budget de l’Elysée : Kanner dénonce les «propos insultants» du directeur de cabinet de Macron contre Jean-Pierre Sueur
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Budget de l’Elysée : Kanner dénonce les «propos insultants» du directeur de cabinet de Macron contre Jean-Pierre Sueur
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le