Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Bygmalion : Nicolas Sarkozy renvoyé en correctionnelle, les sénateurs LR sereins
Par Public Sénat
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La Cour d'appel de Paris a donc confirmé jeudi le renvoi devant le tribunal correctionnel de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion pour « financement illégal » de sa campagne électorale de 2012. Son avocat a immédiatement annoncé son intention de se pourvoir en cassation.
Conformément aux réquisitions du parquet général, la chambre de l'instruction a rejeté le recours de Nicolas Sarkozy contre la décision du juge d'instruction qui avait ordonné en février 2017 son renvoi en procès pour avoir dépassé le plafond des dépenses électorales de sa campagne présidentielle.
Autour de Bygmalion, le nom de l’agence de communication dirigée par des proches de Jean-François Copé, président de l’UMP en 2012, s'est noué un vaste système de fausses factures pour masquer l'emballement des dépenses de meetings du candidat à la présidentielle. La facture totale est estimée à plus de 42,8 millions d'euros, soit près du double du seuil autorisé fixé à 22,5 millions. L'enquête n'a pas permis d'établir que le candidat ait ordonné des fraudes ou qu'il ait été informé du montage. (voir cet article).
Nicolas Sarkozy reste le leader naturel chez les sympathisants de droite
Une décision qui tombe mal pour la droite qui continue de se chercher un leader. Selon un sondage IPSOS, l’actuel patron des Républicains, Laurent Wauquiez est classé 10e au palmarès des dirigeants politiques chez les sympathisants de droite, derrière Marion Marechal Le Pen, François Fillon et Nicolas Sarkozy, loin devant tout le monde avec 77% d’opinions favorables.
« Il faut garder son calme »
Peu avant les questions d’actualité au gouvernement, les sénateurs LR étaient plutôt réticents à réagir à ce nouveau soubresaut judiciaire visant l’ancien chef d’État. « Il ne faut pas réagir avec émotion. Il faut garder son calme » philosophe Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine et ancien ministre des Relations avec le Parlement. « Le pourvoi en Cassation ne sera pas examiné avant en 2019. Si la Cour le rejette évidemment ce sera compliqué pour lui. Mais, à ce que je sache, il s’est retiré de la vie politique et n’a pas exprimé l’envie d’un retour » poursuit-il.
« La procédure suit son cours ». Je ne peux pas vous dire autre chose en tant que rapporteur de la réforme de la Justice » sourit François-Noël Buffet. « La seule chose que je peux regretter, c’est la lenteur de la procédure ».
« J’y vois beaucoup d’acharnement »
Alain Houpert, sénateur LR de la Côte d’Or prend avec moins de philosophie le renvoi de Nicolas Sarkozy devant le tribunal correctionnel. « J’y vois beaucoup d’acharnement et une rupture d’égalité dans le traitement des comptes de campagne. Le quinquennat actuel nous prouve que le jeunisme a ses limites. Après ce quinquennat, peut être auront nous besoin d’un homme providentiel. Le général de Gaulle est parti en 1946, il est revenu en 1958 » compare-t-il
Sur le plateau de Sénat360, la présidente LR de la commission des affaires économiques, Sophie Primas compare cette séquence aux perquisitions de La France insoumise et du domicile de Jean-Luc Mélenchon. « Je note que Nicolas Sarkozy s’est toujours rendu aux convocations (…) qu’il a toujours répondu à la justice (…) pour mettre le maximum de transparence dans cette affaire. Je préfère ce comportement-là, à ce qu’on a vu récemment sur les écrans à grand renfort de médias et d’aboiements ».