Compteurs Linky : « Le coût sera directement et intégralement supporté par Enedis », assure le gouvernement

Compteurs Linky : « Le coût sera directement et intégralement supporté par Enedis », assure le gouvernement

Interpellée par la sénatrice communiste Cathy Apourceau-Poly, la secrétaire d’État chargée de la biodiversité Bérangère Abba a déclaré que les coûts d’installation des compteurs Linky seront intégralement supportés par Enedis, et non les consommateurs.
Public Sénat

Par Jules Fresard

Temps de lecture :

3 min

Publié le

« Décidément, le courant ne passe plus entre les usagers et les compteurs Linky ». Lors de la séance de questions au gouvernement du 2 juin, Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais, s’est fendue d’un jeu de mots pour illustrer la dernière controverse en date concernant les nouveaux compteurs connectés Linky, dont 90 % des foyers français sont aujourd’hui équipés.

La raison ? Un article du Parisien publié mardi 1er juin, largement repris dans la presse, affirmant que le coût de fabrication et l’installation des compteurs, estimés à 130 € par boîtier, reviendraient aux usagers, au travers d’un prélèvement étalé de 2022 à 2030 sur leur facture d’électricité, contrairement à ce qui avait été annoncé en 2011 par le ministre de l’Énergie de l’époque, Éric Besson. « Il semble bien que les usagers et les collectivités locales, dont les factures ont flambé de 50 % en 10 ans, pourraient encore débourser près de 130 euros par compteur. Et si on ajoute que la durée de vie des compteurs n’est que de 20 ans, il faudra donc remettre la main à la poche sous peu », a détaillé Cathy Apourceau-Poly.

Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité appelée à répondre à la question de la sénatrice, n’a pas hésité à qualifier cette information de « supposée affirmation, relayée par la presse ». C’est pourtant la très sérieuse Cour des comptes, qui affirmait dès 2018 que le déploiement de ces compteurs, un « dispositif coûteux pour le consommateur mais avantageux pour Enedis », serait bien à la charge des usagers dès 2021.

Quoi qu’il en soit, pour la secrétaire d’État, le coût de Linky « sera directement et intégralement supporté par l’entreprise Enedis, grâce à des économies d’exploitation dans les prochaines années ». Ainsi, « Il n’y aura donc pas, comme ça a pu être avancé, d’augmentation de 15 € ou d’un autre montant sur la facture annuelle d’électricité, qui serait liée au remboursement de cette installation de ce compteur ».

Mais pour Cathy Apourceau-Poly, la problématique est plus grande, et directement liée avec le projet annoncé de réorganisation d’EDF. La sénatrice estime que le déploiement massif de ces compteurs connectés « pourrait permettre à des acteurs privés, puisque le projet Hercule, renommé Grand EDF, prévoit la privatisation du gestionnaire de réseaux Enedis, d’effacer voire de couper le courant aux consommateurs ». Les questionnements autour de ces boîtiers gris et vert restent donc bien d’actualité, d’autant que le CNIL avait épinglé l’année dernière EDF, l’accusant de ne pas respecter la protection des données de ses clients.

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le

Objets
4min

Politique

Elections européennes : quelles sont les règles en matière de temps de parole ?

Alors que le président de la République prononce un discours sur l’Europe à La Sorbonne, cinq ans après celui prononcé au même endroit lors de la campagne présidentielle de 2017, les oppositions ont fait feu de tout bois, pour que le propos du chef de l’Etat soit décompté du temps de parole de la campagne de Renaissance. Mais au fait, quelles sont les règles qui régissent la campagne européenne, en la matière ?

Le