Confinement : une sénatrice alerte sur la prostitution des mineurs

Confinement : une sénatrice alerte sur la prostitution des mineurs

Avec le confinement, Claudine Lepage, sénatrice socialiste des Français de l’étranger, s’inquiète de l’augmentation du nombre de mineurs qui se prostituent sur le web. Elle a interpellé le secrétaire d’État, Adrien Taquet à ce propos. 
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Par Cécile Sixou

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Elle n’a pas de chiffres, pas de données, juste des témoignages et des articles de presse. Mais Claudine Lepage, la sénatrice socialiste s’inquiète, « avec le confinement, la prostitution des mineurs sur le web est un phénomène qui se développe ». Les réseaux de prostitution sur la toile profitent de la situation, selon elle, « les jeunes n’ont rien d’autre à faire que d’être derrière leur écran » et l’enfermement « crée des tensions, ils cherchent à s’évader, ça peut accentuer les mauvais penchants, donc forcément augmenter le phénomène ». 

 « l’emprise s’installe et c’est difficile de s’en sortir »

 Les mineurs en situation de précarité seraient les plus touchés, « ils se prostituent parce qu’ils sont dans le besoin ». Mais ce ne sont pas les seuls, des jeunes issus d’autres milieux sociaux seraient aussi victimes de ces réseaux de prostitution. « Il y a aussi ceux qui ont le désir de se mettre en danger sans savoir vraiment où cela mène. Parfois, ce sont des très jeunes qui ne se rendent pas compte de ce qu’ils font ». La sénatrice déplore un « tabou moins fort » autour de cette question, « ils ne sont plus freinés » et elle en veut pour preuve « ces jeunes qui diffusent sur la toile des photos de leur compagnon ou de leur copine nue ou en train de pratiquer l’acte sexuel ». Très vite ils  peuvent être pris au piège « il suffit de faire une mauvaise rencontre, l’emprise s’installe et après c’est très difficile de s’en sortir ». 

 Dans l’attente du plan enfance du gouvernement 

 La sénatrice appelle les parents à la vigilance, « leur rôle c’est de regarder ce que leurs enfants font sur internet ». Les hébergeurs de site ont également une responsabilité, « il faut qu’ils vérifient l’âge de leurs clients ». Elle a interpellé le secrétaire d’État à l’enfance, Adrien Taquet, sur la question, lors de son audition par la délégation aux droits des femmes. Ce n’est pas une urgence pour le gouvernement,  pendant le confinement. « La priorité ce sont les problèmes de violences intrafamiliales, et les enfants de l’aide sociale à l’enfance qui ne sont plus accueillis dans les familles ». Claudine Lepage reconnaît qu’il est difficile de travailler sur cette question dans l’urgence. « C’est très compliqué de pénétrer ces réseaux, sur lesquels on a très peu de données ». Le secrétaire d’État présentera tout de même des mesures dans le plan enfance prévu pour novembre 2020. La sénatrice pourrait présenter une proposition de loi si ce plan ne répond pas à l’ampleur du phénomène : « En fonction du plan du gouvernement, on en fera peut-être une, comme on a très peu de chiffres sur le sujet, il faut entendre, beaucoup auditionner pour se faire une idée précise ». Même si la sénatrice, qui était rapporteure sur la loi sur la prostitution de 2016 le sait, ce sont des lois difficiles à appliquer.

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