Congrès : les prises de parole des présidents de groupe du Sénat

Congrès : les prises de parole des présidents de groupe du Sénat

Après un discours de plus d’une heure trente du chef de l’État, les présidents de groupe politique du Parlement ont pris la parole à la tribune pour lui répondre. Revoir les interventions des sénateurs.
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« Vous avez confondu la transformation avec la communication » s’emporte Bruno Retailleau

Particulièrement véhément, le président du groupe LR au Sénat, a mis en garde Emmanuel Macron sur le risque de délitement du lien qui lie les Français.

« Depuis un an, les Français sont passés de l’espoir au doute » déclare-t-il, avant d’ajouter : « S’ils doutent, c’est que le Président n’est pas au rendez-vous de ses promesses (...) celles de la transformation de la France mais aussi de l’émancipation des Français ».

« Vous avez confondu la transformation avec la communication, et au nom de l’émancipation des Français, vous avez pris le risque de distendre un peu plus les liens qui unissaient les Français entre eux » alerte-t-il.

Bruno Retailleau critique certaines mesures prises depuis un an par le gouvernement. Il qualifie de « tocade technocratique » le prélèvement à la source et estime que sa politique fiscale est « désordonnée et injuste ». « Où est la justice sociale ? » interroge-t-il.

Sur le chantier européen, le sénateur interpelle : « Que sont devenues les belles promesses ? ». « Je n’accepte pas le Président de la République réduise le choix européen entre d’un côté le camp des progressistes et de l’autre côté le camp des nationalistes » s’emporte-t-il.

Sur le lien de l’État avec les territoires, l’élu estime qu’Emmanuel Macron l’a fragilisé, et l’a « délié en voulant lier les mains des collectivités territoriales ».

« Tout n’est que recentralisation parisienne » s’exclame-t-il. Et vous vous disposez à nous proposer une révision constitutionnelle qui affaiblira les représentants de nos territoires ! ».

Patrick Kanner fustige la baisse prochaine de la parité au Parlement

Congrès: Patrick Kanner fustige la baisse de la parité prochaine au Parlement
11:22

Après Bruno Retailleau et Christian Jacob, c’est Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat qui a pris la parole. « Vous vous apprêtez à mener la plus grande régression pour la parité dans notre histoire politique () votre réforme des scrutins couplée à la réduction du nombre de parlementaires affaiblira la place des femmes dans le Parlement » a fustigé le sénateur du Nord évoquant « une terrible contradiction » du quinquennat Macron.

« Où est votre politique sociale ? » s’est interrogé l’élu socialiste regrettant l’absence « d’équilibre » entre « protéger et libérer. « Sachez dialoguer avant de décider, sachez accepter la contradiction. Douter n’est pas une faiblesse, c’est ce qui renforce les décisions, c’est ce qui fait avancer la cohésion nationale » a-t-il également prodigué au chef de l’État.

« Tout semble remonter au sommet de l’État » estime Hervé Marseille

« Tout semble remonter au sommet de l’Etat » estime Hervé Marseille
09:22

Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat, se réjouit de l’annonce du Président de déposer un amendement de sorte à pouvoir assister jusqu’à la fin au Congrès. L’élu compare le quinquennat actuel au « planisphère du XVIIIème siècle ». « On y voit les contours des continents, mais à l’intérieur, tout est quasiment terre inconnue » déclare-t-il.

Le sénateur félicite Emmanuel Macron pour avoir tenu ses promesses. D’après lui, des « réformes importantes ont été engagées » et il se réjouit du retour de la France sur le plan international. « Il y a donc un bilan, nous ne pouvions pas en dire autant du précédent gouvernement » soulève-t-il.

« Les signes d’essoufflement sont nombreux » met-il néanmoins en garde. « La restriction du périmètre de l’ISF, la suppression, celle de la flat tax, la suppression de l’exit tax, la baisse de l’impôt sur les sociétés, (…) sont autant de mesures qui ont pu nourrir l’inquiétude sociale » indique-t-il avant d’ajouter : « Mais la critique est aussi territoriale (…). Les territoires ruraux se sentent victimes de ce début de quinquennat ».

Le sénateur qualifie de « propositions de loi creuses » celles contre les fake news ou encore sur l’interdiction des téléphones portable au collège. « La machine est en surchauffe » déclare-t-il, « car le gouvernement s’est attaqué à trop de sujets simultanément ».

« Tout semble remonter au sommet de l’État » estime Hervé Marseille, et au « renforcement de la concentration ». Il pointe du doigt notamment la volonté du gouvernement de réduire le nombre de parlementaires à travers la réforme constitutionnelle, et rappelle le rôle et l’importance du Parlement.

Jean-Claude Requier : « Faisons de la laïcité un des premiers remparts aux divisions de la Nation »

Jean-Claude Requier : « Faisons de la laïcité un des premiers remparts aux divisions de la Nation »
08:51

Le président du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) du Sénat, Jean-Claude Requier s’est montré favorable à ce que le chef de l’État puisse prochainement répondre aux parlementaires réunis en Congrès. En effet, Emmanuel Macron a annoncé qu’il entendait amender la Constitution pour « non seulement (...) écouter mais aussi pour pouvoir répondre » aux parlementaires lors des prochains Congrès. « Ce dialogue entre dans notre conception d’un parlementarisme moderne et équilibré » a estimé Jean-Claude Requier.

Le patron des sénateurs RDSE a aussi considéré que la laïcité pouvait être « le premier rempart aux divisions de la Nation ». Jean-Claude Requier a enfin soutenu le président sur son approche européenne. « L’Europe ne coalise pas des États mais vise à unir des Hommes ».

« Le Sénat doit s’extraire des logiques politiciennes » estime François Patriat

« Le Sénat doit s’extraire des logiques politiciennes » estime François Patriat
08:35

François Patriat, président du groupe LREM au Sénat se demande pourquoi les autres présidents de groupe avant lui ont présenté « tant d’outrance, tant d’agressivité », « si ce n’est pour cacher la faiblesse de leurs propositions ».

« L’action publique demande du courage et de la constance (…). En un an nous avons beaucoup travaillé » considère-t-il. « Ceux qui doutent ou ceux qui critiquent sont ceux qui n’ont pas encore compris la pertinence et la portée du projet présidentiel » réplique-t-il. Le sénateur affirme que c’est un projet « d’équité sociale », qui est profitable à « tous et en particulier aux classes populaires et aux plus défavorisés des classes moyennes ».

François Patriat borde la réforme constitutionnelle qui est, selon lui, « un rendrez vous a ne pas manquer ». D’après lui, une première étape a été franchie avec la moralisation de la vie politique, et la deuxième étape doit « renforcer l’indépendance de l’institution judiciaire » indique-t-il.

L’élu met en garde : « Le Sénat doit s’extraire des logiques politiciennes, des partis quand les enjeux nous dépassent ».

« La seule chose qui vous importe, c’est que le Parlement entérine et exécute ce que le château a décidé » déclare Pierre Laurent

« La seule chose qui vous importe, c’est que le Parlement entérine et exécute ce que le château à décidé » déclare Pierre Laurent
11:08

Ce congrès est plus qu’un symbole, mais une « alerte pour la démocratie » selon Pierre Laurent, Président du groupe communiste au Sénat qui fustige l’utilisation « répétée » du Congrès par le Président, plutôt que de présenter le plan pauvreté du gouvernement.

Celui pour qui cet évènement n’est qu’une « nouvelle démonstration de communication gouvernementale », met en garde l’exécutif : « On a entendu aujourd’hui de belles paroles, mais on est payé pour voir la différence entre les paroles et les actes ». .

L’élu exprime son désaccord à la révision constitutionnelle et considère que le gouvernement « engorge » le travail parlementaire. « La seule chose qui vous importe, c’est que le Parlement entérine et exécute ce que le château a décidé » s’exclame-t-il. « Nous exigeons un référendum à l’issue du débat parlementaire » affirme le sénateur, « pour que les Français puissent se prononcer en connaissance de cause sur cette réforme ».

Pierre Laurent regrette que le rendez-vous avec les banlieues ait été « lamentablement manqué ». « Une fois encore vous n’avez rien entendu » souligne-t-il avant d’ajouter : « L’égalité n’est désormais plus qu’un gigantesque gruyère dont les trous sont toujours plus grands ».

« Nous allons faire du Parlement la chambre de résonance de toutes les luttes » conclut le sénateur.

Claude Malhuret : « Vous avez éparpillé le paysage politique façon puzzle »

Congrès : Claude Malhuret : « Vous avez éparpillé le paysage politique façon puzzle »
10:42

Le président du groupe Les Indépendants du Sénat, Claude Malhuret a commencé son discours par « les compliments » au chef de l’État. « Vous avez éparpillé le paysage politique façon puzzle » a-t-il noté en paraphrasant Michel Audiard.

« La place de la France à l’international », « code du travail », « formation professionnelle » ou encore « le pacte ferroviaire », autant de réformes soutenues par le groupe de Claude Malhuret.

Le sénateur a ensuite souhaité faire des « remarques constructives » au Président. « Comment combattre le jihadisme, « la croissance inexorable » de l’immigration, « la remise en cause du transatlantisme par la guerre commerciale » en provenance des États-Unis, « le dérèglement climatique… « Des périls » auquel l’Europe va devoir faire face a-t-il relevé

Maire pendant 28 ans, Claude Malhuret a enfin expliqué que les élus territoriaux avaient besoin « de preuves d’amour » de la part d’Emmanuel Macron.  

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