Couvre-feu renforcé : « Un moindre mal », pour René-Paul Savary
Le ministre de la Santé a annoncé hier un couvre-feu ramené à 18 heures dans les départements les plus à risque à partir du 2 janvier. Si certains maires demandaient un reconfinement local, le sénateur du Grand Est René-Paul Savary salue cette réponse territorialisée.

Couvre-feu renforcé : « Un moindre mal », pour René-Paul Savary

Le ministre de la Santé a annoncé hier un couvre-feu ramené à 18 heures dans les départements les plus à risque à partir du 2 janvier. Si certains maires demandaient un reconfinement local, le sénateur du Grand Est René-Paul Savary salue cette réponse territorialisée.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Nous ne voulons pas reconfiner à ce stade », a déclaré Olivier Véran, mardi 29 décembre au 20 heures de France 2. Un troisième confinement est ainsi écarté, alors que l’épidémie connaît un rebond dans certaines régions. En revanche, le Conseil de défense, réuni hier, a choisi de renforcer le couvre-feu dans les départements les plus exposés au virus.

Dans ces vingt départements, si la situation épidémique se maintient d’ici au 1er janvier et après concertation avec les élus locaux, un couvre-feu ramené à 18 heures sera mis en place. Une décision qui suscite un certain scepticisme chez plusieurs sénateurs.

« Je ne suis pas sûre que ce soit un levier véritablement efficace, et que ça va changer grand chose en termes d’interactions sociales », s’interroge la sénatrice des Alpes-Maritimes, Dominique Estrosi-Sassone. « Je ne sais pas ce que ce couvre-feu apporte mais je sais ce qu’il enlève, les restaurants par exemple ne pourront plus faire de click and collect le soir », soulève de son côté le sénateur du Bas-Rhin, André Reichardt.

Une situation problématique dans quatre régions

« La situation est plus problématique dans quatre régions : le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, la région Auvergne-Rhône-Alpes et le département des Alpes-Maritimes […] Une concertation démarre avec l’ensemble des élus de ces collectivités, avec les préfets, les ARS, pour pouvoir prendre des mesures supplémentaires partout où c’est nécessaire », a indiqué le ministre.

Certains maires, ainsi que le président du Conseil régional du Grand Est, Jean Rottner, appelaient, eux, un confinement localisé. Depuis début décembre, le taux d’incidence dans cette région a augmenté de 70 %. A Nancy, le maire PS Mathieu Klein alertait aussi sur la hausse du nombre de patients hospitalisés pour la covid-19.

Pour le sénateur de la Marne, René-Paul Savary, le couvre-feu renforcé et localisé représente « un moindre mal ». « Il fallait une réponse territorialisée où, département par département, on prend en compte le taux d’incidence et le taux d’occupation des lits en réanimation », reconnaît-il. Hier plusieurs sénateurs du Grand Est s’inquiétaient d’un possible reconfinement de leur région.

« Le gouvernement est trop longtemps resté sourd aux demandes des élus locaux qui réclamaient une territorialisation des mesures, on reconnaît enfin que la bonne jauge est à l’échelle du département », note André Reichardt. Il rappelle qu’au sein de la région Grand Est les départements ont connu et connaissent toujours des situations sanitaires différentes.

Beaucoup de secteurs à bout de souffle craignent de nouvelles restrictions en janvier

Durant le premier pic de l’épidémie, le Grand Est a été durement touché, « un traumatisme » compréhensible pour René-Paul Savary qui estime toutefois qu’il « faut garder raison et continuer à vivre avec le virus ».

Derrière c’est bien sûr la question économique qui se pose. Beaucoup de secteurs à bout de souffle craignent de nouvelles restrictions en janvier avec l’apparition d’un variant de la Covid, réputé plus contagieux, et le contrecoup des fêtes de fin d’année. Une crainte à mi-mot confirmée par le ministre de la Santé qui a estimé qu’il serait difficile de « lever la totalité des contraintes le 7 janvier ».

Vaccination avancée à Nice

A Nice, le maire LR, Christian Estrosi, a lui salué la décision du gouvernement. « Le gouvernement a eu la sagesse d’écouter les spécificités de chaque territoire », déclare-t-il sur France inter, ce mercredi matin.

Avec un taux d’incidence de 323 pour 100 000 habitants, un chiffre deux fois supérieur à la moyenne nationale, et une absence de décroissance des cas hospitalisés, la ville de Nice est dans une situation préoccupante. Christian Estrosi a obtenu que la campagne de vaccination débute dès aujourd’hui et non dans quelques jours comme cela était prévu.

Partager cet article

Dans la même thématique

5min

Politique

Conférence Travail et Retraites : « Si on veut avancer sur les retraites, il faut passer par la case travail »

Alors que la bataille à laquelle se livrent l’exécutif et les députés sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale bat son plein à l’Assemblée nationale, les partenaires sociaux se réunissent ce matin pour la première plénière de la conférence sur les retraites. Souhaitée par Sébastien Lecornu, le ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou y voit une « démarche moderne et inédite », souhaitant replacer le travail au cœur des débats.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
11min

Politique

Face aux fake news, comment l’Elysée a opéré un « virage » dans sa communication

Suite aux « fausses informations » relayées sur le sujet de la « labellisation » des médias, l’Elysée a décidé de vite les démentir, via une vidéo sur X. Une nouvelle stratégie de communication, à l’œuvre depuis quelques mois, déjà observée lors d’une prétendue prise de cocaïne par Emmanuel Macron. Lui-même « victime » des affres des réseaux avec l’infox Jean-Michel Trogneux, il est d’autant plus sensibilisé à cet enjeu démocratique.

Le