Covid-19 : « Au moment où on me présente le stock de masques, on ne me parle pas de pénurie » explique Édouard Philippe
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de l’épidémie de Covid-19, Édouard Philippe est revenu sur le sujet polémique de la pénurie de masques qui a marqué le début de la crise sanitaire au printemps dernier. 

Covid-19 : « Au moment où on me présente le stock de masques, on ne me parle pas de pénurie » explique Édouard Philippe

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de l’épidémie de Covid-19, Édouard Philippe est revenu sur le sujet polémique de la pénurie de masques qui a marqué le début de la crise sanitaire au printemps dernier. 
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

« Avant janvier, personne, jamais, ne me parle de masques. Alors on peut dire c’est curieux : personne ne lui en a parlé. Mais si vous saviez le nombre de choses dont on ne m'a pas parlé ». Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise sanitaire, Édouard Philippe, qui est venu sans note, a dû répondre à une question cruciale. Est-ce la pénurie de masques qui a guidé la doctrine du gouvernement selon laquelle le port du masque pour la population générale n’était pas conseillé ?

Sans être précis sur la date, Édouard Philippe indique avoir demandé (à qui ?) combien la France disposait de masques. « On m’a dit 117 millions (…) J’ai demandé combien on en consomme ? On m’a dit que la consommation moyenne de masques chez les soignants c’est 5 millions par semaine ».

À cette époque, le Premier ministre dit avoir été rassuré car « on » lui a dit aussi que la France « en produit 4 millions par semaine et on en importe de Chine ». « 117 millions de masques, vous vérifierez mes maths, c’est de l’ordre de 22 à 23 semaines d’avance. Ça laisse largement le temps de recomposer les stocks. Aujourd’hui, on interprète ce chiffre comme étant une pénurie mais au moment où on me présente le stock, on ne me dit pas pénurie Et je ne vois pas comment ça aurait pu être perçu comme ça ».

Toutefois, en prévention, Édouard Philippe souligne « qu’à la mi-février » des commandes de masques sont lancées afin d’être certain de pouvoir reconstituer les stocks. Il rappelle aussi, qu’à cette époque, l’OMS « dit qu’il n’y a pas lieu de porter le masque pour la population générale ». C’était « la doctrine la plus partagée par les autorités de santé » appuie-t-il.

Mais la situation change, à partir du moment où des clusters se développent dans l’Oise et à Mulhouse, « la consommation par les soignants explose. On me dit, fin février, début mars, que la consommation va être plutôt 40 millions par semaine chez les soignants. Là, vous vous dites, on va avoir un sujet ».

En conséquence, le 3 mars, l’État réquisitionne l’ensemble des masques sur le territoire national. « C’est une mesure assez agressive vis-à-vis de l’ensemble de nos partenaires » et « nous accélérons les importations ». « Et c’est bien après que les organisations internationales diront il faut le port du masque pour la population générale » rappelle-t-il.

En conclusion, Édouard Philippe « observe que même avec le port du masque généralisé sans qu’aucune pénurie ne soit à l’ordre du jour (...) on a une accélération très forte de la circulation du virus. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas porter le masque mais focaliser sur l’idée que tout aurait été lié à cette doctrine inadaptée, me semble contestable ».

Dans la même thématique

Covid-19 : « Au moment où on me présente le stock de masques, on ne me parle pas de pénurie » explique Édouard Philippe
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Covid-19 : « Au moment où on me présente le stock de masques, on ne me parle pas de pénurie » explique Édouard Philippe
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le