Covid-19 : fin 2017, il y avait « zéro » masque FFP2 dans le stock stratégique d’État indique l’ancien directeur général de la Santé

Covid-19 : fin 2017, il y avait « zéro » masque FFP2 dans le stock stratégique d’État indique l’ancien directeur général de la Santé

Ancien directeur général de la Santé entre 2013 et 2017, Benoît Vallet est revenu sur l’état des stocks stratégiques de masques au moment de son départ, en particulier les masques FFP2, « ils sont passés de 380 millions de masques en 2013 à zéro au 31 décembre 2017 » a-t-il rapporté.
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« Quand je suis arrivé, au 31 décembre 2013, les stocks étaient à 616 millions de masques chirurgicaux adultes. Et quand je suis parti, au 31 décembre 2017, les stocks étaient à 714 millions » a débord indiqué, Benoît Vallet, auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise de la Covid-19.

L’ancien directeur général de la Santé confirme ainsi les chiffres donnés par Marisol Touraine quelques heures plutôt devant les sénateurs en y apportant des précisions.

En ce qui concerne les stocks de masques FFP2, « ils sont passés de 380 millions de masques (en 2013) à zéro au 31 décembre 2017 » annonce-t-il avant de compléter. « Ces masques FFP2 étaient considérés comme se dégradant très rapidement et surtout suite au retour d’expérience tiré de l’événement H1N1 (…) les professionnels de santé en étaient mécontents pour des raisons de confort et en faisaient du mésusage ».

Benoît Vallet rappelle ensuite deux avis du Haut conseil de santé publique de 2011 et 2020 qui « indique que le masque FFP2 doit donc être utilisé pour des actes invasifs des voies aériennes supérieures et de la sphère ORL ce qui amène à éliminer énormément de praticiens (…) En réalité, l’usage des FFP2, en temps de paix, en volume, est très très faible (…) C’est de l’ordre de 2 à 4 millions de masques par an » a-t-il souligné.

Si au début de la pandémie, la pénurie de masques avait provoqué l’indignation et l’inquiétude des soignants, Benoît Vallet rappelle que le stock stratégique national est fait principalement pour la population en général mais pas nécessairement pour les professionnels de santé qui doivent, à la fois, avoir des établissements qui les approvisionnent, mais aussi s’en être constitué de façon personnelle ».

Des propos qui ont fait réagir le vice-président LR de la commission d’enquête, René-Paul Savary : « En ce qui concerne les masques chirurgicaux, qui assurait le suivi pour savoir qu’ils (les établissements de santé) en disposaient bien ? »

Benoît Vallet prend alors l’exemple des exercices de plans blanc. « Ces exercices sont de la responsabilité des établissements, ils ne sont pas forcément renseignés au niveau de l’agence (régionale de santé) et au niveau national, ce n’est pas fait ».

Une réponse qui a interpellé la rapporteure centriste de la commission, Sylvie Vermeillet : « Ça veut dire que dans votre direction, personne n’a perçu le danger que si les établissements ne s’équipaient pas eux-mêmes, on courait à un danger effroyable ? »

L’ancien directeur général de Santé, a alors précisé que le stock stratégique de masques pouvait venir en soutien des établissements « qui à un moment donné ont des défauts ». (…) Dans la période de crise on a vu que les établissements avaient constitué des stocks. Ces stocks se sont peut-être trouvés limités dans l’usage et n’ont pas eu le renfort d’un stock national ».

Pour mémoire, au début de la pandémie, le stock d’État était de 117 millions de masques chirurgicaux contre 754 millions en juin 2017, comme l’a rappelé Marisol Touraine.

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