Après le président de la commission d’enquête du Sénat sur la crise du Covid-19, c’est au tour du sénateur PS, Rachid Temal de demander « sans délai » au gouvernement la remise du rapport commandé par Édouard Philippe en avril dernier. Confidentiel, le document pointerait de nombreuses carences sur la gestion de l’épidémie.
Covid-19 : le Sénat demande « d’urgence » le rapport confidentiel du général Lizurey
Après le président de la commission d’enquête du Sénat sur la crise du Covid-19, c’est au tour du sénateur PS, Rachid Temal de demander « sans délai » au gouvernement la remise du rapport commandé par Édouard Philippe en avril dernier. Confidentiel, le document pointerait de nombreuses carences sur la gestion de l’épidémie.
Jeudi dernier, la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise sanitaire terminait ses auditions avec l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe. Bien lui en a pris, car, hasard du calendrier, le Canard enchaîné sortait, la veille, une information qui avait échappé à tout le monde et en premier lieu aux commissions d’enquête des deux assemblées. L’article intitulé « le rapport secret qui étrille la gestion de la crise du Covid » révèle que l’ancien Premier ministre a fait sortir de sa retraite, le 5 avril dernier, le général Richard Lizurey (ancien numéro 1 de la gendarmerie) pour lui confier « une mission d’audit et de conseil sur les modalités de pilotage interministériel » de la crise sanitaire. Sorte de commission d’enquête avant l’heure, avec des dizaines d’entretiens de ministres, de préfets, de directeurs d’administration…
Un rapport confidentiel resté lettre morte
Le résultat est sans appel. Le rapport pointerait « une forte centralisation des décisions », un conseil de défense qui « privilégie l’information au détriment de la décision stratégique ». Dans les régions, « la mise en œuvre opérationnelle de la crise est segmentée » entre les préfets et les ARS (agences régionales de santé) entraînant « un manque de fluidité dans les relations entre les représentants de l’État et les collectivités territoriales ». Le rapport formule 21 recommandations pour mieux gérer l’épidémie, aucune n’a été mise en œuvre affirme l’hebdomadaire satirique.
Édouard Philipe botte en touche
Jeudi dernier face à Édouard Philippe, les sénateurs de la commission d’enquête ont souhaité « liquider le problème » d’emblée, selon l’expression de son président LR, Alain Milon, passablement agacé. « Je l’ai missionné (le général Lizurey) pour qu’il soit un œil extérieur à la gestion de la crise », a d’abord confirmé Édouard Philippe, ajoutant que cette décision avait été prise « en plein accord avec le président de la République ». Mais l’ancien Premier ministre est formel. « Je n’ai pas été destinataire de ce rapport, et donc je me garderai bien d’en faire un quelconque commentaire » la commission d’enquête restera sur sa faim (voir notre article).
« Je crois qu’il a été remis après mon départ »
Des incertitudes demeurent pourtant sur la date de la remise du rapport. Édouard Philippe, qui a quitté Matignon le 3 juillet, s’est montré très imprécis à ce sujet, comme sur d’autres aspects du calendrier de la crise. « J’ai entendu, ce matin, à la radio que le rapport avait été remis à Matignon, au mois de juin. Je ne crois pas. Je crois qu’il a été remis après mon départ. Voilà, je ne peux pas vous en dire beaucoup plus ».
« Édouard Philippe a parlé sous serment. Donc, je n’ai pas de raison de ne pas le croire » indique aujourd’hui Alain Milon. Dès le lendemain de cette audition, c’est au nom de la commission d’enquête, que le sénateur du Vaucluse a demandé au gouvernement la communication de ce rapport.
« Comment accepter que ce rapport soit gardé sous le coude par l’actuel Premier ministre ?
Il est rejoint ce mardi par le sénateur PS du Val d’Oise, Rachid Temal qui vient d’envoyer un courrier en ce sens à Jean Castex. « Il est normal que la représentation nationale puisse disposer de ce rapport (…) pour faire en sorte que l’Assemblée nationale et le Sénat puissent prendre des dispositions pour ne pas revivre la crise » (…) Quand je vois que le confinement est l’échec du premier confinement, il y a urgence à pouvoir avoir ces informations. Du point de vue de la démocratie, comment accepter que ce rapport soit gardé sous le coude par l’actuel Premier ministre ? (Un rapport) jamais évoqué, ni son contenu, ni ses conclusions » explique-t-il à Public Sénat.
Le rapport n’étant pas public, il est difficile, en effet, pour les parlementaires de se prononcer sur les recommandations du général Lizurey. L’article du Canard enchaîné évoque des recommandations comme le doublement des responsables à chaque poste en cas de contamination ou encore la création « d’une main courante décisionnelle et un tableau de suivi des décisions prises ».
« C’est surréaliste. Je ne peux pas vous répondre sur ce rapport » reconnaît Rachid Temal. Après la « nouvelle cacophonie » sur le couvre-feu, le sénateur PS veut dire « halte à l’amateurisme » du gouvernement.
« C’est une grosse faute de ne pas avoir tenu au courant le Parlement »
« C’est un comble. On est membres de la commission d’enquête et on n’est pas au courant alors qu’on doit avoir tous les éléments (…) C’est une grosse faute de ne pas avoir tenu au courant le Parlement » s’insurge la sénatrice LR, de Paris Céline Boulay-Espéronnier qui demande « tant qu’à faire » que le général Lizurey soit auditionné par la commission d’enquête.
« On va attendre de voir ce qu’il y a dans le rapport » tempère Alain Milon. « On va en discuter entre nous mais je ne suis qu’à moitié surprise car la communication du gouvernement n’a jamais été spontanée » complète la rapporteure centriste de la commission d’enquête, Sylvie Vermeillet. La sénatrice du Jura rappelle que la série d’auditions de la commission est normalement close depuis jeudi dernier, afin d’aller au plus vite dans la remise de son rapport afin d’obtenir la meilleure « interaction » possible entre les recommandations de la commission et les décisions du gouvernement. Le rapport de la commission d’enquête est attendu au plus tard à la mi-décembre.
Face à l’instabilité politique qui s’installe en France, certaines personnalités réclament désormais le départ d’Emmanuel Macron du pouvoir. « Je pense qu’il doit démissionner », demande ainsi ce lundi 15 septembre le général Christophe Gomart, eurodéputé LR, invité de la matinale de Public Sénat.
C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
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