Covid en Outre-mer : « Il y a le sentiment de ne pas être traité comme dans l’hexagone », souligne Georges Patient
Alors que la situation épidémique dans les Outre-mer reste difficile, le Sénat s’apprête à examiner ce jeudi le projet de loi visant à proroger l’état d’urgence sanitaire dans les territoires ultramarins.

Covid en Outre-mer : « Il y a le sentiment de ne pas être traité comme dans l’hexagone », souligne Georges Patient

Alors que la situation épidémique dans les Outre-mer reste difficile, le Sénat s’apprête à examiner ce jeudi le projet de loi visant à proroger l’état d’urgence sanitaire dans les territoires ultramarins.
Public Sénat

Par Itw et images : Audrey Vuetaz / Article : Oriane Teixera-Leveleux

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Alors que les députés viennent de donner hier leur accord à la prorogation de l’état d’urgence sanitaire dans les Outre-mer, le Sénat s’apprête à examiner ce jeudi le projet de loi autorisant ce dispositif d’exception. Un texte qui va « dans le bon sens, compte tenu de la situation très critique dans la majeure partie des Outre-mer » selon le sénateur RDPI de Guyane, Georges Patient. L’état d’urgence, qui permet notamment d’instaurer ou de maintenir des mesures de couvre-feu et de confinement, devrait concerner la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Barthélemy et Saint-Martin dans les Antilles, ainsi que la Guyane, la Réunion et la Polynésie française, tel que voté par les députés. A cette liste déjà longue s’est ajoutée hier à l’Assemblée, via un amendement du gouvernement, la Nouvelle-Calédonie, où un nouveau confinement vient d’entrer en vigueur.

Ce projet de loi fait suite à une recrudescence de l’épidémie de covid dans un nombre important de territoires d’Outre-mer. On recensait ainsi 59 cas de covid graves en réanimation en Guadeloupe ce lundi, pour un total de 98 places disponibles dans les services de réanimation des hôpitaux. La pression hospitalière, qui ne cesse de s’amplifier depuis cet été, a nécessité l’appui de la métropole puisque l’île dispose d’à peine 30 lits en réanimation. Dans une situation similaire, la Martinique fait état d’un taux d’incidence de 438, contre seulement 141 en métropole.

Georges Patient rapporte ainsi qu’ « il y a une insuffisance des i nfrastructures hospitalières dans les Outre-mer, ce qui crée un sentiment de ne pas être traité comme dans l’hexagone et cela explique que ce soit uniquement les Outre-mer qui connaissent ces états plus longs d’urgence sanitaire. ». Un constat qui ne date pas d’hier. Il affirme ainsi que « très souvent en Outre-mer, on fait la comparaison entre être Français à part entière, ou être Français entièrement à part. ».

De là découle une méfiance à l’égard de la vaccination, d’autant plus que les territoires ultramarins sont particulièrement touchés par les retombées économiques de l’épidémie. Selon le sénateur, « au niveau des petites entreprises et des artisans, il y a beaucoup de fermetures ». Il ajoute que « même si le ministre de l’Industrie a laissé entendre que le Fonds de solidarité serait maintenu pour les collectivités d’outre-mer, […] il y a quand même des retombées importantes pour les collectivités locales » et estime que « la clause de sauvegarde […] a été mal pensée, mal calculée. ».

« Définir comment vivre avec le virus en tenant compte de la diversité territoriale constitue un objectif prioritaire »

Ce manque de considération pour les territoires ultramarins est, selon le sénateur, un facteur important dans l’aggravation de l’épidémie. Pour exemple, ceux-ci n’étaient pas représentés au sein de la mission commune d’information sur l’évaluation des effets des mesures de confinement, créée le 26 janvier dernier au Sénat. Pour Jean-Michel Arnaud, rapporteur centriste des Hautes-Alpes, « la gestion de la crise a engendré de fortes incompréhensions dans les territoires » : » Définir comment vivre avec le virus en tenant compte de la diversité territoriale constitue un objectif prioritaire ». Même constat du côté de Georges Patient. Le sénateur de Guyane regrette l’absence de sénateurs ultramarins au sein de la mission. Il a ainsi adressé un courrier au Président du Sénat, « en lui disant qu’il faudrait y associer des Ultramarins » : « La réponse a été rapide, c’était une réponse favorable. » Il espère donc pouvoir travailler en concorde avec le groupe de travail constitué, et rappelle l’importance du vote sur la prorogation de l’état d’urgence.

Partager cet article

Dans la même thématique

Covid en Outre-mer : « Il y a le sentiment de ne pas être traité comme dans l’hexagone », souligne Georges Patient
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Covid en Outre-mer : « Il y a le sentiment de ne pas être traité comme dans l’hexagone », souligne Georges Patient
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le