Cumul des mandats : le Sénat a déjà adopté un texte en 2021

Cumul des mandats : le Sénat a déjà adopté un texte en 2021

Alors que le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Franck Riester, estime que le rétablissement du cumul des mandats pourra être abordé dans la réforme institutionnelle, le Sénat a déjà adopté, en octobre dernier, une proposition de loi du groupe centriste sur le sujet.
François Vignal

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Dans l’optique des futures discussions sur la nouvelle réforme institutionnelle, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Franck Riester, n’a pas exclu lundi sur Public Sénat que la question du cumul des mandats fasse partie des débats. « Ce qui est important, c’est qu’il y ait un lien très clair entre les parlementaires et le terrain. Il faut l’organiser d’une manière ou d’une autre. Cela peut passer par ce retour à une forme de cumul », a considéré le ministre. « Cela peut aussi passer par plus de temps pour les parlementaires sur le terrain, et aussi par plus de moyens, pour pouvoir mieux travailler à l’Assemblée nationale et au Sénat ».

Sur le sujet, les Sénat a pris un peu d’avance en adoptant, en octobre dernier, une proposition de loi organique du groupe centriste rétablissant partiellement le cumul. Les députés ont cependant rejeté ensuite le texte à l’Assemblée.

Cumul autorisé pour un mandat exécutif local dans une ville de moins de 10.000 habitants

La proposition de loi, déposée par le président du groupe Union centriste, Hervé Marseille, assouplit cette interdiction en autorisant le cumul d’un mandat exécutif local dans une ville de moins de 10.000 habitants avec un mandat de parlementaire. « La loi organique de 2014 (adoptée sous François Hollande et qui établit le non-cumul) a envoyé le balancier vers un extrême qui s’est révélé mortifère pour le pouvoir législatif […] en privant notamment les parlementaires d’une assise locale susceptible de renforcer leur autorité, leur expertise et leur indépendance », avait avancé Stéphane Le Rudulier, rapporteur LR du texte, soulignant que la réforme a participé « au sentiment actuel de déconnexion entre les Français et leurs représentants ».

Et de l’avis de la majorité sénatoriale de la droite et du centre, la réforme n’a pas été une franche réussite pour la démocratie. « Force est de constater que malgré cette réforme adoptée il y a plus de 7 ans, les accusations formulées contre les élus et en particulier contre les parlementaires n’ont, malheureusement, pas disparu », a mis en avant Hervé Marseille.

Le gouvernement, par la voix de Nadia Hai, ex-ministre de la Ville, avait alors donné un avis défavorable à cette proposition de loi. « Dans le cadre du grand débat national, nos concitoyens ont exprimé une exigence envers leurs élus. Par exemple, ils ont particulièrement critiqué les absences des élus lors des séances au sein des assemblées où ils sont élus. Dès lors, il ne nous semble pas que le cumul des mandats soit une bonne réponse aux besoins exprimés par nos concitoyens », avait-elle fait valoir, s’attirant des huées dans les travées de l’hémicycle. Le gouvernement semble aujourd’hui prêt à faire évoluer sa position.

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le

Objets
4min

Politique

Elections européennes : quelles sont les règles en matière de temps de parole ?

Alors que le président de la République prononce un discours sur l’Europe à La Sorbonne, cinq ans après celui prononcé au même endroit lors de la campagne présidentielle de 2017, les oppositions ont fait feu de tout bois, pour que le propos du chef de l’Etat soit décompté du temps de parole de la campagne de Renaissance. Mais au fait, quelles sont les règles qui régissent la campagne européenne, en la matière ?

Le