Décision du Sénat dans l’affaire Benalla : Larcher temporise tout en assumant la décision du bureau

Décision du Sénat dans l’affaire Benalla : Larcher temporise tout en assumant la décision du bureau

Après la décision du Sénat de transmettre à la justice les cas des trois hauts-responsables de l'Elysée, comme le demandait la Commission d'enquête Benalla, le président de l'Assemblée nationale a annulé un déplacement commun qui devait se tenir vendredi aux côtés de Gérard Larcher. Le président du Sénat a maintenu le déplacement. Quentin Calmet et Jonathan Dupriez l'ont suivi. Reportage.
Quentin Calmet

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Ce déplacement, ce devait l’occasion de célébrer le bi-camérisme. La première fois que le président du Sénat et de l’Assemblée nationale se rendaient en région ensemble, tout un symbole à la veille de la révision des institutions.

 

Mais dans le train qui file vers le Nord, Gérard Larcher est seul. La veille, Richard Ferrand a décidé d’annuler sa participation au déplacement. Dans un communiqué, il dénonce la décision du bureau du Sénat, vécu comme un acte “politicien”.  Il estime également que ce choix “empêche la tenue de ce débat républicain avec des étudiants, considérant que l’on ne peut simultanément abaisser et promouvoir le Parlement”.

 

En coulisse, ce communiqué a provoqué la colère de Gérard Larcher. Mais vendredi, le président du Sénat avait décidé de calmer le jeu. “Le propre des crispations, c’est d’être en capacité de tenir son cap, explique le président de la Haute Assemblée. C’est comme en marine, vous savez. Donc quand il y a un peu plus de vent, on adapte. Mais je crois que nous avons une mission, que les crispations c’est une chose, mais pour sortir de la crise dans laquelle se trouve notre pays, cela nécéssite que l’on soit en capacité de tracer un cap ensemble, dans le respect nos différences, de nos missions.”

 

Gérard Larcher veut donc jouer l’apaisement après les attaques des parlementaires En Marche et de l’exécutif en fin de semaine dernière.

 

Face aux étudiants en Sciences politiques de Lille, le président évoque la mission de contrôle du Parlement, l’importance de la proximité des élus et même les bienfaits du cumul des mandats. Pendant près de deux heures, les étudiants évitent soignement les questions sur l’affaire Benalla ou sur la décision du bureau du Sénat. Mais interrogé par les journalistes, Gérard Larcher assume la décision prise la veille. “Je peux vous assurer que l’approche du bureau n’a pas été une approche politicienne mais que tout simplement il fallait respecter l’ordonnance de 58, explique le président du Sénat. Ce n’est pas du tout une déclaration de guerre, c’est tout simplement un fonctionnement normal du contrôle.” Interrogé sur le “spectacle démocratique” dénoncé par la majorité en Marche, Gérard Larcher hausse le ton : “Je le dis sérieusement, je ne suis pas au spectacle. Je suis dans la responsabilité de présider une des assemblées du Parlement et en ces temps de doute sur la démocratie, il faut faire attention aux mots que l’ont utilise.”

 

Un déplacement face aux étudiants où la tension avec la majorité En Marche était présente dans l’esprit de chacun. Mais pour autant, Gérard Larcher parle déjà de reproduire ce type de rencontre avec, cette fois, son homologue de l’Assemblée nationale.

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