Délestages : « Cet hiver, la France des Lumières va basculer en mode amish », dénonce Pierre Ouzoulias (PCF)
Lors des questions d’actualité Pierre Ouzoulias a dénoncé les éventuels délestages prévus par le gouvernement, notamment dans les écoles, qui pourraient se retrouver privées d’électricité. Le sénateur communiste a raillé « une start-up nation qui n’a plus de jus », alors que le ministre de l’Industrie a répondu que « pour éviter le pire, le meilleur c’est quand même de s’y préparer. »

Délestages : « Cet hiver, la France des Lumières va basculer en mode amish », dénonce Pierre Ouzoulias (PCF)

Lors des questions d’actualité Pierre Ouzoulias a dénoncé les éventuels délestages prévus par le gouvernement, notamment dans les écoles, qui pourraient se retrouver privées d’électricité. Le sénateur communiste a raillé « une start-up nation qui n’a plus de jus », alors que le ministre de l’Industrie a répondu que « pour éviter le pire, le meilleur c’est quand même de s’y préparer. »
Louis Mollier-Sabet

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« En septembre 2020 le Président de la République célébrait la France des Lumières et de l’innovation et raillait ceux qui préféraient le modèle amish. Cet hiver la France des Lumières va basculer en mode amish et s’éclairer à la lampe à huile et la bougie. » Avec les « délestages » prévus cet hiver en cas de tension sur le réseau électrique, la petite phrase d’Emmanuel Macron sur les amish a en effet mal vieilli, comme le souligne le sénateur communiste Pierre Ouzoulias.

« Le gouvernement en est réduit à tirer à la courte paille ceux qui vont être sacrifiés »

« Comment a-t-on pu en arriver là ? Comment la 7ème puissance économique mondiale a-t-elle pu devenir en si peu de temps un pays en voie de sous-développement ? » poursuit le sénateur des Hauts-de-Seine. « Ces pénuries vont rappeler les tickets de rationnement et les privations d’après-guerre aux plus anciens. Elles frappent d’effroi les plus jeunes qui prennent ainsi conscience du déclassement inéluctable de notre pays. Que les thuriféraires que la décroissance se réjouissent, nous y allons à grands pas, la start-up nation n’a plus de jus », martèle Pierre Ouzoulias.

Face à cette situation, le sénateur communiste dénonce une réponse insuffisante du gouvernement, qui ne fait qu’organiser la pénurie : « Le gouvernement en est réduit à tirer à la courte paille ceux qui vont être sacrifiés et comme dans la chanson, ce sont les plus jeunes qui ont été choisis. »

À défaut d’électricité, Pierre Ouzoulias a ainsi demandé des éclaircissements au gouvernement sur les éventuels délestages dans les établissements scolaires : « Les écoles pourront être privées d’électricité mais nous sommes rassurés, les parents seront prévenus par le préfet la veille à 19h. La crise pandémique a durement touché toute la jeunesse, de la maternelle à l’université, monsieur le ministre, qu’allez-vous faire pour qu’elles ne soient pas de nouveau victimes de politiques qui les ignorent ? »

« Pour éviter le pire, le meilleur c’est quand même de s’y préparer »

En guise de réponse, c’est le ministre chargé de l’Industrie, et non le ministre de l’Education nationale, qui a éclairé la lanterne délestée de Pierre Ouzoulias. Dans une ambiance électrique, Roland Lescure a d’abord reconnu la situation : « Je souhaiterais sincèrement et solennellement en appeler à la mobilisation. Nous faisons face à un défi de production de notre opérateur national. Il se peut que dans des cas extrêmement particuliers, on puisse mettre en place des délestages ciblés. »

Pour rassurer les sénateurs, le ministre chargé de l’Industrie mise sur « un plan de prévention extrêmement calibré » et « l’application Ecowatt, qui permet de prédire des délestages bien en avant. » Ainsi, « au cas où la météo deviendrait orange ou rouge, chacun d’entre nous doit faire les efforts. Au cas où très peu probable où les écoles viendraient à en être affectées, ce sont bien trois jours auparavant que les parents seront prévenus », a assuré Roland Lescure. « Pour éviter le pire, le meilleur c’est quand même de s’y préparer. Nous y sommes prêts, nous l’éviterons », veut croire le ministre. Réponse cet hiver.

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