Education : une mission du Sénat pour évaluer les réformes de Jean-Michel Blanquer

Education : une mission du Sénat pour évaluer les réformes de Jean-Michel Blanquer

Alors que Jean-Michel Blanquer a dépassé depuis peu le record de longévité d’un ministre de l’Education nationale sous la Ve République, une mission d’information du Sénat veut faire le bilan de ses principales réformes.
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Pour cette dernière rentrée du quinquennat, il est temps de relever les copies de Jean-Michel Blanquer. C’est un peu le sens de la mission d’information que vient de lancer la commission de la culture et de l’éducation du Sénat. « On est parti du constat que le ministère Blanquer aura épousé l’ensemble du quinquennat. Ce qui est extrêmement rare. Avec un mandat aussi long, nous ne pouvions pas nous passer de faire un bilan de l’application de ses réformes sur le terrain », explique le sénateur LR Max Brisson, corapporteur de la mission avec Annick Billon (centriste) et Marie-Pierre Monier (PS).

Après 4 ans et 4 mois et 13 jours rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer vient en effet de dépasser le record de longévité au ministère de l’Education détenu jusque-là par Christian Fouchet sous le gouvernement Pompidou (4 ans, 3 mois et 26 jours).

Réforme du bac, dédoublement de classes, attractivité du métier d’enseignant

Difficile toutefois pour les élus de traiter en quelques mois, l’ensemble des mesures éducatives prises depuis 2017, ils ont donc défini des thèmes. « On ne bayera pas tout, nous allons faire un zoom sur l’abaissement de la scolarisation obligatoire à 3 ans, quelles conséquences cela a entraîné pour les collectivités locales ? », cite par exemple Max Brisson.

Cette mesure est issue de la loi pour « une école de la confiance » adoptée en 2019. Un texte qui a revu la formation des enseignants pour la consacrer majoritairement aux savoirs disciplinaires fondamentaux et à la connaissance des valeurs de la République. Son article 1er sur « l’engagement » et « l’exemplarité » des professeurs avait braqué le corps enseignant à l’époque. Ces deux points seront au programme des travaux de la mission d’information.

Les sénateurs se pencheront sur le dédoublement de classes mis en œuvre dès la rentrée 2017, sur l'attractivité du métier d’enseignant et sur la réforme du baccalauréat. « Il s’agit de savoir si les élèves ont véritablement la liberté de choisir leurs options. Est-ce que cette réforme a été passée à la moulinette de la réalité des lycées ? A-t-elle véritablement mis fin aux filières comme le souhaitait le ministre » ? s’interroge le sénateur LR.

« Nous ne sommes pas des procureurs »

La mission a prévu une série d’auditions, des acteurs institutionnels, des syndicats mais aussi des acteurs de terrain « qui ont un regard de praticiens » et prévoit de remettre son rapport en janvier. Jean-Michel Blanquer pourrait être auditionné dans les prochaines semaines au moment de la préparation du Budget.

« Nous agirons avec la hauteur de vue et la sagesse du Sénat. « Il ne s’agit pas de faire un rapport à charge mais d’exercer notre mission de contrôle du gouvernement. Contrairement à ce que peut dire une certaine ministre nous ne sommes pas des procureurs. Il ne s’agit pas non plus de remettre un rapport laudateur. Pour ça, le ministre n’a pas besoin du Sénat », conclut Max Brisson.

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