Fermeture de bars en infraction : le Sénat étend les pouvoirs de police du maire

Fermeture de bars en infraction : le Sénat étend les pouvoirs de police du maire

Les sénateurs ont adopté en séance un amendement au projet de loi « engagement et proximité » qui élargit le nombre de cas de figure dans lesquels les maires pourront fermer un débit de boissons en situation d’infraction.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Donner plus d’outils aux maires, plus d’ « armes juridiques » pour faire appliquer la réglementation est l’un des axes directeur du projet de loi « engagement et proximité », examiné en séance au Sénat depuis le 8 octobre. Dans la nuit de mardi à mercredi, l’hémicycle a une nouvelle fois enrichi la copie de la commission des Lois, qui elle-même avait déjà amendé le texte du gouvernement. Un amendement, soutenu par les sénateurs LR, est venu étendre le pouvoir des maires en matière de police administrative, prévu par l’article 13.

Dans la version du texte en discussion, les maires avaient la possibilité de demander au préfet le pouvoir de fermeture d’un débit de boisson ou d’un établissement de vente d’alcool à emporter en cas de trouble à l’ordre public. La droite sénatoriale a voulu aller plus loin, en demandant le transfert de cette compétence en cas de non-respect des lois et des règlements par ces établissements.

Sébastien Lecornu craint des risques de « contentieux »

Cette modification n’a cependant pas reçu le soutien gouvernement. « L’enfer est pavé de bonnes intentions », a pointé le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, qui a identifié un risque juridique pour les édiles. « La frontière entre police administrative et police judiciaire est une frontière ténue […] C’est compliqué de demander à un maire de commencer à contrôler d’autres critères que l’ordre public : droit du travail, hygiène, la consommation de stupéfiants dans un débit de boisson ou un lieu de restauration […] C’est un début de constat judiciaire. »

Selon le ministre, le maire, en sa qualité d’office de police judiciaire, ne peut à la fois « constater et condamner » (exception faite des contraventions). « Je pense que là, on ne fait pas que des choses utiles et faciles pour les élus, avec une fragilité qui sera vite démontrée au premier contentieux venu », a-t-il ajouté.

En séance, le Sénat a par ailleurs validé la possibilité pour les maires de fermer temporairement des établissements diffusant de la musique, si leur activité constitue un trouble à l’ordre public, la sécurité ou la tranquillité. Cette faculté, introduite en commission, était là aussi, réservée jusque là au préfet.

Dans la même thématique

France Israel Palestinians Campus Protests
6min

Politique

Sciences Po bloqué : la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »

La mobilisation de plusieurs dizaines d’étudiants en soutien aux Palestiniens se poursuit à Sciences Po. Après avoir été délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi, les étudiants occupaient toujours les lieux ce vendredi. Une action en miroir de celles qui ont lieu sur les campus américains. La droite sénatoriale dénonce l’importation « du wokisme » d’outre Atlantique.

Le

Fermeture de bars en infraction : le Sénat étend les pouvoirs de police du maire
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le