François Bonneau « Les régions ne doivent plus être les sous-traitants de l’État »

François Bonneau « Les régions ne doivent plus être les sous-traitants de l’État »

Président de la région Centre Val de Loire et président délégué de Région de France, François Bonneau a été auditionné en visioconférence par la délégation aux entreprises du Sénat, présidée par la sénatrice LR du Rhône Élisabeth Lamure. L’occasion d’aborder le rôle des régions dans le plan de relance post Covid 19.
Public Sénat

Par Flora Sauvage

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Quel doit être le rôle des régions dans la politique de relance qui va être menée pour sortir de la crise ? Une chose est sûre, pour François Bonneau, « les régions ne peuvent pas être considérées comme des sous-traitants de l’État, où les décisions seraient prises à Paris avant d’être appliquées ensuite par les territoires ».

500 millions d’euros

Interrogé par la présidente de la délégation aux entreprises, Élisabeth Lamure, sur la capacité d’investissements des régions, François Bonneau a tenu à rappeler qu’elles participent au fonds de solidarité nationale à hauteur de 500 millions d’euros.

État impuissant

Pour la présidente de la délégation aux entreprises, la crise du Covid 19 a démontré la réactivité des régions face à un État « impuissant », notamment dans la recherche de matériel de protection individuel type masques, gants et surblouses. À titre d’exemple, la région Centre Val de Loire a acheté 3 millions de masques pour équiper les 1700 entreprises locales car « l’État était insuffisant pour répondre aux besoins des soignants », selon François Bonneau.

Fonds complémentaires

Au-delà du PGE, le prêt garanti par l’État, un « pivot » de la relance économique dans les territoires, 15 régions ont mis en place des fonds complémentaires pour aider les entreprises en difficulté. Des fonds mis en œuvre avec la banque des territoires qui permettent de consolider la trésorerie et d’opérer le redémarrage des entreprises implantées localement.

Relocalisations

Interrogé sur la question de la souveraineté nationale, par la sénatrice centriste du Pas de calais Catherine Fournier, pour qui « le manque de masques a été la partie visible de l’iceberg », François Bonneau a appelé de ses vœux une réflexion sur la relocalisation industrielle.  Pour le président délégué de Régions de France, il faut « accueillir des industries pharmaceutiques et favoriser leur réimplantation dans nos territoires ».

Discussions

Impuissantes face à des coûts de main-d’œuvre plus élevés qu’en Chine, les régions devront se tourner vers les « biotechnologies du médicament, et vers une recherche et développement pointue » pour être compétitives. Selon François Bonneau, il est important « d’avoir une discussion claire » avec les grandes multinationales du médicament.

Politique de relance

S’agissant de la politique de relance qui doit être opérée, pour le président délégué de Régions de France ce n’est « ni dans un libéralisme échevelé qui a pour corollaire l’impuissance du politique, ni dans une affirmation hors sol du politique qu’on va pouvoir retrouver un équilibre économique ».

Décentralisation

Selon François Bonneau, qui plaide pour une grande politique de décentralisation, « il ne faut pas venir vers les collectivités comme si elles étaient des sous-traitants de l’action de l’État, il faut écrire ensemble la stratégie industrielle de la France ». C’est un nouveau paradigme de l’action publique qu’il va falloir dessiner.

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