Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Gilets jaunes : « Le président de la République récolte ce qu’il a semé » selon Gérard Larcher
Par Public Sénat
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Lors d’une conférence de presse avec la presse régionale et les télévisions locales, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a mis en garde Emmanuel Macron sur son manque de dialogue, deux jours avant le mouvement du 17 novembre contre la hausse des taxes sur le carburant.
« Pourquoi, au fond, le Président se trouve face aux gilets jaunes ? Parce qu’il n’a pas été attentif aux corps intermédiaires », selon Gérard Larcher, qui évoque « les élus, les syndicats, les organisations professionnelles » ou « les médias ». « Une relation directe sans ces corps intermédiaires, ça conduit à se confronter samedi en direct à ces gilets jaunes » met en garde le président du Sénat. Il rappelle la proposition du Sénat, d’annuler la hausse des taxes sur les carburants.
Alors qu’Emmanuel Macron a affirmé hier sur TF1 qu’il n’avait « pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants », Gérard Larcher affirme : « La repentance, ça ne m’intéresse pas. On doit tous avoir notre part d’humilité quand les choses ne vont pas. C’est vrai que la relation entre le Président et les Français s’est singulièrement dégradée. Ne pensez pas que ça me réjouit, car le pays a besoin d’être réformé. (…) Et cette dégradation nous ouvre à des tentations populistes » pour les européennes. Et d’insister : « Le président de la République récolte en ce moment ce qu’il a semé : la coupure avec les corps intermédiaires ».
Autre sujet : l’absence annoncée d’Emmanuel Macron la semaine prochaine au congrès de l’Association des maires de France. « La décision appartient au président de la République » souligne Gérard Larcher. « Il semble que ce soit le premier ministre qui se rendra au congrès des maires. Ce n’est pas une première mais je pense qu’il faut toujours affronter la lame. Mais je ne donne aucun conseil… » ajoute le président du Sénat, qui cherche à renouer le dialogue entre l’exécutif et les collectivités.