Handicap : le difficile retour vers l’emploi

Handicap : le difficile retour vers l’emploi

Sophie Taillé-Polian, sénatrice (Génération.s) du Val-de-Marne  s’est rendue le 24 janvier, au Centre de rééducation professionnelle d’Arcueil et à la Cité des métiers du département. Un déplacement qui sert de préalable à un futur rapport sur le handicap attendu dans les prochains mois.
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Par Jonathan Dupriez

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Arcueil, en banlieue parisienne. Au son des klaxons, le jour se lève sur le centre de rééducation professionnelle (CRP) de l’association “Vivre”. Le bâtiment est massif, presque austère. Pourtant à l’intérieur, il est surtout question d’espoir chaque jour. Chrystelle Deves, venue très tôt pour réviser, en sait quelque chose. “C’est un parcours du combattant” soupire-t-elle. Dans quelques jours, cette travailleuse handicapée de 45 ans passera son examen final pour devenir assistante administrative dans l’immobilier. Un CDI l’attend, chez un bailleur social du département. Ce certificat qu’elle s’apprête à obtenir marque le symbole d’une nouvelle vie qui commence, après cinq ans de galère et de descente aux enfers. Avant d'être reconnue travailleuse handicapée, Chrystelle a enchaîné les petits boulots en masquant le plus souvent son invalidité partielle. Car cette native du Val-de-Marne n'a pas handicap visible mais deux accidents du travail lui ont causé de sérieuses lésions à un genou, et un poignet. Et comme beaucoup dans son cas, elle a longtemps choisi de dissimuler ses maux, par peur de subir une discrimination à l'embauche. “Face à eux ils n’ont pas une béquille, un fauteuil roulant ou une prothèse, ils ont un être humain” se désole Chrystelle en référence aux employeurs qu'elle a croisés.

Mais depuis quatorze mois, elle a pu rebondir au sein du CRP. Presque une deuxième maison pour elle. Créée en 1960, l’association reconnue d’utilité publique s’occupe de former les travailleurs handicapés où ayant subi des accidents du travail. 200 stagiaires y sont formés chaque année à diverses professions comme des gardiens d’immeubles ou agents administratifs.

La sénatrice du Val-de-Marne, Sophie Taillé-Polian s’est rendue pour la première fois auprès de l’association “Vivre” depuis son élection en 2017.

19% de chômage 

Entre manque d’informations, mauvaise volonté des entreprises et lourdeurs administratives, le taux de chômage des personnes handicapées reste, avec 19%, toujours le double de celui des valides selon un rapport gouvernemental de juin 2018. Car trente-deux ans après la loi de 1987 qui a fixé à 6% le taux d’emploi obligatoire pour les travailleurs handicapés, seuls 3,5% d’entre eux sont réellement en emploi dans les entreprises. “C’est très faible” reconnaît la ministre du travail, Muriel Pénicaud, en décembre 2019 dans les colonnes du journal Le Monde. Pour tenter de remédier au problème, deux projets de lois sont en cours. La loi pour la “liberté de choisir son avenir professionnel”, lancée début 2018 sous la houlette de Muriel Pénicaud, et la loi sur la réforme de la fonction publique que porte le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’action et des comptes publics, Olivier Dussopt.

En dépit des actions des pouvoirs publics, la sénatrice du Val-de-Marne Sophie Taillé-Polian déplore de son côté, la faiblesse des politiques gouvernementales à destination des travailleurs les plus vulnérables. La sénatrice, co-rapporteure de la mission travail/emploi au Sénat, prépare un rapport sur le handicap et l’emploi vraisemblablement publiée à l’été ou l’automne 2020.

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