Hausse des crimes et délits sexuels : « Ça montre notre incapacité à enrayer cette violence », selon Annick Billon

Hausse des crimes et délits sexuels : « Ça montre notre incapacité à enrayer cette violence », selon Annick Billon

Les chiffres des violences sexuelles et intrafamiliales en hausse en 2021, s’expliqueraient par « la libération de la parole » et « une meilleure prise en considération » des victimes par les forces de l’ordre, justifie le ministre de l’Intérieur. « Des chiffres effrayants qui ne peuvent s’expliquer par la libération de la parole », pour la présidente de la délégation aux Droit des femmes du Sénat, Annick Billon.
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Selon Beauvau qui présente ce jeudi un état des lieux chiffré de la délinquance enregistrée en France en 2021, l’augmentation conséquente des violences sexuelles et intrafamiliales serait une hausse en trompe-l’œil. Le nombre de victimes de violences intrafamiliales augmente de 14 % et de 33 % pour les violences sexuelles en 2021 par rapport à l’année précédente. Depuis le début du quinquennat, les violences intrafamiliales sont même en hausse de 57 % et les violences sexuelles de 82 %. « Ces tendances s’inscrivent dans le contexte de libération de la parole et de la meilleure prise en considération de ce sujet par les forces de l’ordre, priorité du gouvernement depuis le début du quinquennat », justifie le ministre de l’Intérieur dans un communiqué.

Une justification à prendre toutefois avec des pincettes à la lecture des témoignages de dépôts de plainte sur les réseaux sociaux via le hashtag doublepeine.

113 féminicides en 2021 et 123 en 2020

« Ce sont des chiffres effrayants qui ne peuvent s’expliquer par la libération de la parole. Cela montre surtout notre incapacité à enrayer cette violence. Il y a eu 113 féminicides en 2021 et 123 en 2020. Nous n’avons pas encore assez de recul sur l’effectivité des dispositifs votés comme la réduction à 6 jours pour la délivrance des ordonnances de protection ou le déploiement des téléphones graves dangers », conteste Annick Billon la présidente centriste de la délégation aux droits des femmes.

Part de faits anciens en hausse

Le ministère de l’Intérieur indique aussi que « la part de faits anciens augmente notamment pour les mineurs victimes. Ainsi la proportion de violences sexuelles commises plus de 5 ans avant leur enregistrement, est passée de 12 % en 2018, à 15 % en 2020, et 19 % en 2021. « Ces chiffres font écho à notre proposition de loi sur les crimes sexuels sur mineurs qui pose un interdit clair, avec un seuil d’âge de non-consentement dans les relations sexuelles entre majeurs et mineurs. Le Sénat et le groupe centriste sont fiers d’avoir porté ce texte. Depuis, le consentement des mineurs n’est plus questionné. Et il est donc possible que les victimes portent plainte plus facilement. Chose que n’avait pas faite le gouvernement en 2018, avec la loi Schiappa alors que c’était la grande cause du quinquennat », rappelle Annick Billon.

Lire notre dossier : Crimes sexuels sur mineurs

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