Hausse des prix de l’énergie : les collectivités locales demandent un bouclier tarifaire
Comment les collectivités peuvent faire face à la hausse des prix de l’énergie ? C’était le thème d’une table ronde organisé au Sénat, ce jeudi 7 juillet.
Ce sont des hausses des prix de l’énergie allant jusqu’à 300 % que connaissent les collectivités depuis un an. Un véritable défi pour la délégation aux collectivités locales du Sénat qui vient de mettre en place une mission sur le sujet. En introduction de son propos, la présidente de la délégation, Françoise Gatel (centriste) a pris l’exemple de la commune de Oissel-sur-Seine en Normandie, pour illustrer les conséquences de cette inflation devenue incontrôlable depuis le début de la guerre en Ukraine.
« La commune a dû fermer sa piscine pendant cinq semaines, la facture énergétique ayant quadruplé en un an, passant de 40 000 euros à 165 000 euros », cite-t-elle.
La veille, la Première ministre, Élisabeth Borne a promis que son gouvernement travaillerait main dans la main avec le Sénat pour trouver « les meilleurs moyens d’accompagner les collectivités, surtout les plus vulnérables. »
« C’est un peu comme les billets de train, plus vous vous y prenez tôt, moins vous payez cher »
« Nous sommes conscients que l’argent ne coule pas à flot dans notre beau pays », a tempéré Françoise Gatel en évoquant la piste de la transition énergétique et les économies d’énergie.
A ce sujet, Frédéric Devieilhe, directeur Clients publics d’Engie Entreprises et Collectivités a insisté face au caractère « inédit de cette crise », sur la nécessité « d’acheter mieux ». « Il y a énormément de collectivités qui lancent leurs appels d’offres très tardivement dans l’année […] En début de semaine, on achetait son électricité pour 2023 à 388 euros du mégawatt-heure ce qui est énorme. Et on achetait son électricité pour 2025 à 176 euros […] C’est un peu comme les billets de train, plus vous vous y prenez tôt, moins vous payez cher ».
Le sénateur écologiste, Guy Benarroche a rappelé la tribune récente signée par les présidents de Total Energie, d’EDF et d’Engie en faveur « d’une sobriété d’urgence ». « Pensez-vous que nous devions aller vers un mix énergétique et qu’elle serait la position d’Engie sur sa composition », a-t-il demandé.
« Le plus efficace et le plus immédiat pour l’hiver prochain, c’est la sobriété et l’efficacité énergétique. On parle de comportement et d’investissement […] Il y a urgence. C’est quand même assez rare que trois patrons d’entreprises concurrentes prennent la parole. Il y a une vraie inquiétude sur l’hiver qui vient », a répondu Frédéric Lefort, directeur général d’Engie Entreprises et Collectivités avant d’ajouter : « La stratégie d’Engie, c’est d’investir dans le renouvelable en France et partout dans le monde. La conviction d’Engie, c’est qu’on peut avoir du gaz qui se reverdit, comme le biométhane ».
Arnaud Mercier, maire de Venelles, un village provençal de 1 500 habitants, fait appel à une centrale d’achat pour acheter son énergie. Malgré cela, « la commune devrait connaître en 2022, une augmentation de 100 % de ses dépenses d’électricité et de 30 % pour le gaz, soit 470 000 euros pour l’électricité et un peu moins de 100 000 euros de gaz pour un budget global de fonctionnement d’environ 10,5 millions d’euros », a-t-il expliqué.
« Nos collectivités sont les boucliers de la République »
« Face à ces contraintes budgétaires particulièrement fortes, la ville de Venelle « s’est associée à d’autres communes pour demander au gouvernement que le bouclier soit appliqué également aux collectivités territoriales », a-t-il rappelé.
Une idée qui recueille l’approbation du Sénat, « nos collectivités sont les boucliers de la République. Elles assurent les services publics pour nos concitoyens. Il est absolument important qu’elles conservent des ressources d’énergie à prix modéré pour pouvoir mettre à disposition des services accessibles à tous », a appuyé Françoise Gatel.
« L’un des grands enjeux de la loi pouvoir d’achat, c’est de mettre un chapitre territoires »
Nicolas Garnier, directeur général de l’association Amorce qui accompagne des collectivités et acteurs locaux en matière de transition énergétique, constate que même les communes qui font appel à des traders pour leurs achats d’énergies sont confrontées aux « mêmes hausses ».
Alors que l’examen du projet de loi pouvoir d’achat arrive au Parlement, l’association milite pour que le texte comporte un chapitre consacré aux collectivités locales. « L’inflation va impacter les collectivités locales, donc les citoyens avec les hausses d’impôts. Ça peut être l’un des grands enjeux de ce texte, c’est de mettre un chapitre territoires ».
Là encore, l’idée est soutenue par le Sénat, chambre des territoires. Le texte arrivera fin juillet ou début août en séance publique.
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