« Il y a une vraie crise existentielle des élus locaux »
Le « désamour » entre élus locaux et citoyens a fait l’objet d’un colloque au Sénat. La question résonne avec l’actualité, entre grogne des élus face au gouvernement et remaniement qui renforcera la place des territoires.

« Il y a une vraie crise existentielle des élus locaux »

Le « désamour » entre élus locaux et citoyens a fait l’objet d’un colloque au Sénat. La question résonne avec l’actualité, entre grogne des élus face au gouvernement et remaniement qui renforcera la place des territoires.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

On parle depuis des mois de la fronde des élus locaux. Les mêmes sont confrontés à la perte du lien de confiance avec les citoyens. Les voilà pris en tenaille. Ce lien cassé a fait l’objet d’un colloque au Sénat, ce lundi, organisé par l’Institut français de gouvernance public, un think tank.

Pour le sociologue Eric Marlière, maître de conférences à l’université Lille 3, il s’agit bien d’un « désamour fortement prononcé », entre élus locaux et populations. Y compris pour les maires, souvent présentés comme les élus préférés des Français. Mais bien souvent, ils se retrouvent en première ligne. « On ne peut pas demander aux maires d’être une des clefs, si on ne les conforte pas dans leur mission » souligne le sénateur UDI Jean-Marie Bockel, président de la délégation sénatoriale aux collectivités, qui n’hésite pas à parler de « vraie crise existentielle des élus locaux ».

Confrontés à la baisse des dotations, qui a commencé sous François Hollande, ils ont été ces derniers jours attaqués sur les réseaux sociaux via le hastag #balancetonmaire. Le mouvement, initié par des militants pro-Macron, vise a pointé la hausse de la taxe d’habitation dans certaines communes, alors que l’exécutif va la supprimer.

« On ne peut pas continuer avec ce divorce territorial. Ce n’est pas viable »

Alors que le remaniement est imminent, on parle justement d’un ministère des Collectivité locales renforcés. « C’est une bonne idée » pour Jean-Marie Bockel, « mais ce n’est pas un ministère qui répondra à tout » les problèmes pour les élus, et encore moins pour les Français : « Ce n’est pas ça qui changera la donne pour les citoyens ».

Pour le sénateur LR Alain Houpert, « on a besoin de renouer le dialogue mais je pense que le gouvernement est dans une position très difficile ». Le sénateur de Côte-d’Or ajoute : « On ne peut pas continuer avec ce divorce territorial. Ce n’est pas viable. Et ce n’est pas avec un effet d’annonce d’un ministère des Collectivités renforcé que ça changera. Il faut des actes. Et il y en a marre des paroles insultantes. Il faut respecter les élus de base ».

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01240320_000016
3min

Politique

Prix de l’humour politique 2025 : le sénateur Claude Malhuret récompensé « pour l’ensemble de son œuvre »

Le président du groupe Les Indépendants-République et Territoire (Horizons), Claude Malhuret est le Lauréat du grand prix de l’humour politique 2025. Le Press Club de France a décidé de récompenser le sénateur de l’Allier « pour l’ensemble de son œuvre ». Cette année, le patron des sénateurs Horizons s’était distingué à l’international avec sa charge contre Donald Trump et Elon Musk prononcée lors d’un débat au Sénat sur la guerre en Ukraine.

Le

« Il y a une vraie crise existentielle des élus locaux »
7min

Politique

La réouverture des maisons closes proposée par le RN : « En France, on n’achète pas le corps des femmes », rappelle Laurence Rossignol

Au plein cœur du débat budgétaire, une information quelque peu décalée avec l’actualité est sortie dans le journal Le Monde. Le député RN, Jean-Philippe Tanguy prépare une proposition de loi visant à permettre aux prostitué(e) s d’exercer leur activité sous forme de coopérative dans des « maisons closes ». L’ancienne ministre des droits des femmes, qui a porté la loi de 2016 sur la pénalisation des clients, Laurence Rossignol dénonce la volonté du RN de « vouloir légaliser l’achat de services sexuels ».

Le