Interdiction des thérapies de conversion : accord entre sénateurs et députés
La commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs a trouvé un terrain d’entente sur le texte interdisant les « thérapies » de conversion. Ces soi-disant thérapies prétendent modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des personnes LGBT. Les apports du Sénat ont été conservés. Un texte adopté malgré l’opposition d’une partie des LR.

Interdiction des thérapies de conversion : accord entre sénateurs et députés

La commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs a trouvé un terrain d’entente sur le texte interdisant les « thérapies » de conversion. Ces soi-disant thérapies prétendent modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des personnes LGBT. Les apports du Sénat ont été conservés. Un texte adopté malgré l’opposition d’une partie des LR.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’était attendu, la commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs a trouvé un terrain d’entente sur le texte interdisant les « thérapies » de conversion. La proposition de loi portée par la députée LREM Laurence Vanceunebrock connaît donc une issue favorable.

Contactée par Public Sénat, la rapporteure du texte au Sénat se réjouit de l’accord issu de la commission. « Je suis contente parce que cette loi prend en compte ce phénomène et qu’elle nomme un délit », déclare la sénatrice Dominique Vérien (Union centriste).

La sénatrice socialiste, Marie-Pierre de La Gontrie, s’est elle aussi réjouie de cette issue favorable, elle salue « un travail transpartisan sur des pratiques insoutenables qui pourtant existent toujours en France ».

Pour rappel, le texte punit de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ».

Les apports du Sénat ont été préservés. La Haute assemblée a introduit des circonstances aggravantes dans le cas où les faits seraient commis par un professionnel de santé à l’encontre d’un mineur ou d’une personne vulnérable.

Les sénateurs ont également inséré une distinction entre les « thérapies » de conversion et le soutien. « Il s’agit de ne pas pénaliser celui qui invite à prendre le temps de la réflexion », avait expliqué la rapporteure (Union centriste) Dominique Vérien. En cas de condamnation d’un parent, le Sénat a aussi voulu attirer l’attention du juge pénal sur le retrait de l’autorité parentale.

La droite sénatoriale vent debout contre la mention de l’identité de genre

Au Sénat, 305 voix se sont prononcées en faveur de la proposition de loi, 28 contre, issues du groupe Les Républicains, dont leur chef de file Bruno Retailleau. Dans un communiqué, le sénateur de la Vendée a précisé qu’il était « évidemment contre les thérapies de conversion, qui visent à obliger des personnes homosexuelles à changer leur orientation ».

Mais Bruno Retailleau a indiqué que ces pratiques étaient déjà « déjà punies par la loi ». Il n’a pas accepté que le texte intègre la notion d’identité de genre. « La loi n’est pas faite pour satisfaire des revendications idéologiques », a-t-il souligné.

Durant l’examen du texte dans l’hémicycle, la sénatrice du Val-d’Oise a jugé la notion d’identité de genre mal définie et susceptible d’apporter de la confusion dans le droit. Jacqueline Eustache-Brinio avait exhorté ses collègues à ne pas tomber « dans l’idéologie de la théorie du genre, des « iels » et de tout ce qui nous vient des Etats-Unis, imposés par une minorité agissante ».

Lire aussi. Le Sénat adopte la loi interdisant les « thérapies » de conversion

 

Partager cet article

Dans la même thématique

François Bayrou Premier ministre : Marine Le Pen « ne renonce pas » à la motion de censure
6min

Politique

Chute de Bayrou : le RN face au dilemme entre normalisation et opposition

Depuis les législatives de 2024, le RN oscille entre les appels à la stabilité et le vote de certaines motions de censure. Alors que le parti met en avant une stratégie de normalisation depuis de nombreuses années, ces aller-retours s’expliquent par le besoin que le RN a toujours eu de jouer sur deux tableaux : incarner une opposition au « système », mais aussi une alternative crédible. L’actualité judiciaire de Marine Le Pen pourrait aussi jouer dans l’arbitrage.

Le