Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
IVG : «L’attitude du gouvernement est incompréhensible», affirme Aurélien Taché
Par Public Sénat
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Malgré les réserves du gouvernement, la proposition de loi allongeant le délai d'accès à l'IVG a été adoptée à l’Assemblée nationale. Le texte du groupe Ecologie démocratie solidarité (EDS), composé d’anciens membres de la majorité, proposant notamment d’allonger de 12 à 14 semaines l’accès à l’interruption volontaire de grossesse, a été soutenu par une majorité de députés (86 contre 59), y compris de manière large dans les rangs du mouvement présidentiel de la République en marche (48 pour, 10 contre et 4 abstentions). Deux jours avant, un nombre important de voix avait manqué au projet de loi sur le retour des néonicotinoïdes (32 députés LREM ont voté contre le texte, 36 se sont abstenus). Un signe d’émancipation des parlementaires de la majorité ?
Pour le député Aurélien Taché (EDS), l’un des anciens membres du groupe LREM, ses ex-collègues retournent aux « fondamentaux » et ont été « courageux ». « Ce groupe n’a jamais su se faire respecter, n’a jamais su affirmer son identité politique, et a laissé le gouvernement, à chaque fois, l’empêcher d’aller au bout des propositions qu’il aurait souhaité faire lui-même […] On va rejouer notre rôle de parlementaire », s’est-il exclamé dans l’émission Parlement hebdo.
Le parlementaire a fustigé le « réflexe conservateur » de l’exécutif, lui qui craignait l’aspect clivant de ce texte sur l’IVG. « On a été élu sur l’idée que justement on allait faire reculer les conservatismes. C’est aujourd’hui l’attitude du gouvernement qui est incompréhensible par rapport à l’électorat de 2017. On a bien compris que l’électorat de 2017 n’intéressait plus le président de la République et le gouvernement, qu’il veut en chercher un autre pour 2022 », a fustigé l’ancien socialiste.