Journée d’été des écologistes : face aux militants, les sénateurs font leur bilan

Journée d’été des écologistes : face aux militants, les sénateurs font leur bilan

Les sénateurs et sénatrices écolos avaient fait le déplacement aux Journées d'été des écologistes pour expliquer leurs travaux au Sénat et répondre aux inquiétudes des militants et militantes.
Public Sénat

Par Elodie Hervé

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sous une tente dressée dans le parc de Blossac à Poitiers, les sénateurs et sénatrices écolos ont pris le temps de répondre aux inquiétudes et aux questions des militantes et militants. Une façon aussi de rappeler le rôle du Sénat et de dresser leur bilan.

L’ambiance est légère, le tutoiement de rigueur. « Je tenais à vous remercier tous et toutes pour votre travail, commence une militante. Grâce à vous, le Sénat à une vraie utilité. Vous êtes là pour porter de vrais sujets et faire avancer les débats. » Le groupe écologiste (solidarité et territoires depuis 2020), existait déjà entre 2012 et 2017. Il a ensuite été relancé en 2020. Actuellement composé de douze membres, il a pour président Guillaume Gontard et pour vice-présidente Esther Benbassa.

« On est dans la merde »

« Ce que j’apprécie chez vous, c’est que vous permettez de continuer à y croire, ajoute une élue. Avec le rapport du GIEC, et cet été particulièrement inquiétant, avec vos petits combats, vous nous permettez de croire que l’on peut y arriver »

Face à elle, Joël Labbé, sénateur du Morbihan, s’empare du micro pour parler agriculture. « On a réussi à mettre la préservation de haies bocagères en avant. Elles vont être protégées comme les prairies permanentes. C’est une très bonne chose. Ce sont des petits pas mais il y a quelques années, jamais ces amendements n’auraient été acceptés. » Il marque une pause, et reprend « On est dans la merde, mais il existe des solutions. Soyons optimistes. »

Dans la salle, les applaudissements laissent place à des encouragements. « Cela fait du bien de vous voir exister, continue une participante. La moitié du boulot c’est de contrôler l’action du gouvernement, alors n’hésitez continuez !»

Quelle capacité d’action ?

Face à une salle déjà conquise par l’utilité d’un groupe écologiste, les sénateurs et sénatrices ne boudent pas leur plaisir. D’autant plus que ces dernières années n’ont pas été simples pour les Parlementaires, souligne Sophie Taillé-Polian, sénatrice du Val-de-Marne.

« Quelle est la capacité des Parlementaires à agir aujourd’hui ?, lance-t-elle. C’est une vraie question. Tous les textes sont en procédure accélérée sauf pour la loi bioéthique. Résultat, nous avons très peu de temps pour travailler les textes et nos arguments. On a un problème très important de capacité d’action.

Ces dernières années et depuis l’élection d’Emmanuel Macron, de nombreux sénateurs et sénatrices s’insurgent de la manière dont l’exécutif fait adopter les lois.

LIRE AUSSI // Passe sanitaire : les sénateurs dénoncent un texte adopté « un pistolet sur la tempe »

L’élection présidentielle en ligne de mire

Face à ce constat, une seule solution, explique Guillaume Gontard : prendre le pouvoir. « On est regardé par les autres groupes. On est dans la merde mais on sait comment s’en sortir. On mord un peu au mollet. Mais aujourd'hui, il y a urgence à changer les choses. Et pour cela nous avons besoin de prendre le pouvoir. »

Pour imposer leur agenda politique, les écologistes espèrent maintenant qu’un maximum de personnes votera aux primaires qui se tiendront en septembre. Pour l’heure, le compteur plafonne à 15.000.

LIRE AUSSI // Journée d'été des écologistes : les candidats cherchent leur soutien

Dans la même thématique

French PM gathers the government for a seminar on work
10min

Politique

Réforme de l’assurance chômage : « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose »

La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».

Le

Journée d’été des écologistes : face aux militants, les sénateurs font leur bilan
2min

Politique

Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel : « Dans un monde normal, celle qui aurait dû partir, c’est l’élève », dénonce Bruno Retailleau

Menacé de mort après une altercation avec une élève à qui il avait demandé de retirer son voile, le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel a quitté ses fonctions. Une situation inacceptable pour le président des Républicains au Sénat, qui demande à la ministre de l’Éducation nationale d’« appliquer la loi jusqu’au bout ».

Le