Allocation adultes handicapés : « Position sectaire », « froideur technocratique »… Aurélien Pradié fustige la position du gouvernement
Invité vendredi de « Parlement Hebdo », sur Public Sénat et LCP, le député LR Aurélien Pradié a défendu sa proposition de loi sur le mode de calcul de l’allocation aux adultes handicapés. Rejetée hier à l’Assemblée nationale sous la pression du gouvernement, elle figurera dans le programme du candidat LR pour 2022.

Allocation adultes handicapés : « Position sectaire », « froideur technocratique »… Aurélien Pradié fustige la position du gouvernement

Invité vendredi de « Parlement Hebdo », sur Public Sénat et LCP, le député LR Aurélien Pradié a défendu sa proposition de loi sur le mode de calcul de l’allocation aux adultes handicapés. Rejetée hier à l’Assemblée nationale sous la pression du gouvernement, elle figurera dans le programme du candidat LR pour 2022.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’individualisation du mode de calcul de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), une réforme portée par l’ensemble des oppositions, a été une nouvelle fois retoquée à l’Assemblée nationale par la majorité présidentielle jeudi, à l’issue d’une séance houleuse. Mais le sujet n’a pas fini de faire parler, puisqu’un autre texte sur ce dispositif arrive au Sénat mardi. « Ce qui est fou, c’est l’attitude pitoyable du gouvernement qui fait preuve d’une froideur technocratique invraisemblable, et qui a contre lui toutes les oppositions. Si j’arrive à me mettre d’accord avec les communistes, c’est qu’il y a un sujet sur cette question-là ! », a réagi vendredi, au micro de « Parlement Hebdo » sur Public Sénat et LCP, le député LR Aurélien Pradié, à l’origine de la proposition de loi rejetée hier.

« Nous parlons d’une allocation qui vient compenser le fait qu’une personne en situation de handicap ne puisse pas travailler. Il s’agit donc d’une forme de ressource », poursuit l’élu. Or, avec le mode de calcul actuel, qui tient compte des revenus du conjoint, certaines personnes portant un handicap voient leur allocation diminuer, voire disparaître lorsqu’elles se mettent en couple. Une injustice pour de nombreux parlementaires, qu’ils espèrent corriger via une « déconjugalisation », c’est-à-dire une désindexation des revenus du conjoint. « Est-ce que nos salaires diminuent si nous vivons en couple ? », interroge Aurélien Pradié.

« L’allocation n’est pas un minima social »

Mais le gouvernement estime qu’une telle réforme porterait atteinte à l’ensemble du système des minima sociaux, qui s’appuie sur un principe de solidarité familiale, et prend donc en compte les revenus du foyer plutôt que ceux de l’individu. Un point contesté par l’opposition. « L’allocation n’est pas un minima social », martèle Aurélien Pradié. « Elle relève du code de la sécurité sociale, ce qui n’est pas le cas du RSA, qui lui est un minima social », argue-t-il.

« Je n’arrive pas à mesurer combien sur des sujets aussi essentiels, aussi sensibles pour nos concitoyens, sur lesquels tout le monde est d’accord, le gouvernement s’entête dans une position à la fois sectaire et technocratique », soupire encore celui qui est secrétaire général de Républicains. Il indique encore que la déconjugalisation de l’AAH figurera dans le programme du candidat qui sera désigné pour porter les couleurs de LR en 2022, puisque l’ensemble des postulants à l’investiture y ont déjà souscrit.

Partager cet article

Dans la même thématique

« Déni démocratique », « inqualifiable » : la nomination de Michel Barnier fait l’unanimité contre elle dans la gauche du Sénat
5min

Politique

Budget 2026 : la gauche dénonce un budget qui fait payer « à tous les Français les avantages de quelques-uns »

Après les annonces de François Bayrou, la gauche sénatoriale dénonce un budget « profondément inégalitaire », qui fait payer à tous les « largesses fiscales » du gouvernement à l’égard des grandes fortunes ces dernières années. Alors que le spectre de la censure plane sur le gouvernement Bayrou, les socialistes semblent miser sur la contribution de solidarité mais préviennent : si le dispositif n’est pas à la hauteur, « ça ne sera pas possible. »

Le

France Budget
6min

Politique

Budget de François Bayrou : « Ce n’est pas d’une violence inouïe, par rapport à ce qu’on risque si on ne fait pas d’efforts », selon François Patriat

Après le plan d’économies de près de 44 milliards d’euros annoncé par le premier ministre, le socle commun est à peu près satisfait au Sénat, d’autant que les propositions de la Haute assemblée ont été en partie reprises. Mais sur la question des collectivités, ça grince chez les LR.

Le

Conclusion of the Summit for the Future of New Caledonia at the ÉlysÃ’e Palace
6min

Politique

Nouvelle-Calédonie : « Cet accord offre une solution pérenne »

C’est une signature « historique ». Un an après les violences insurrectionnelles en Nouvelle-Calédonie qui ont fait 14 morts, un accord a été trouvé entre les indépendantistes et les non-indépendantistes. Principale mesure : la création d’un Etat calédonien dans la Constitution française assortie d’une nationalité calédonienne. Le sénateur non-indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, Georges Naturel pointe un texte qui va « améliorer la qualité de vie des citoyens ».

Le

Budget 2026 : suivez en direct les annonces de François Bayrou
12min

Politique

Budget 2026 : suppression de 2 jours fériés, année blanche, contribution des hauts revenus... Ce qu'il faut retenir des annonces de François Bayrou sur le budget

C'était un moment attendu. Le Premier ministre a présenté à partir de 16 heures ses grandes orientations budgétaires. Pour tenir la trajectoire de réduction de déficit, le gouvernement prévoit finalement 43,8 milliards d’euros d’effort budgétaire. Pour ce faire, le premier ministre propose notamment une année blanche, la suppression de 2 jours fériés. Retrouvez ici l'ensemble des annonces de François Bayrou.

Le