La crise sanitaire pourrait faire bouger le marché de l’immobilier selon un rapport du Sénat
La délégation aux collectivités locales du Sénat, présidée par Jean-Marie Bockel, présentait aujourd’hui un rapport sur l’inflation du prix de l’immobilier. Mais ce qui intéresse désormais les sénateurs, c’est l’impact que le Covid-19 pourrait avoir sur un marché qui voit ses cartes rebattues.

La crise sanitaire pourrait faire bouger le marché de l’immobilier selon un rapport du Sénat

La délégation aux collectivités locales du Sénat, présidée par Jean-Marie Bockel, présentait aujourd’hui un rapport sur l’inflation du prix de l’immobilier. Mais ce qui intéresse désormais les sénateurs, c’est l’impact que le Covid-19 pourrait avoir sur un marché qui voit ses cartes rebattues.
Public Sénat

Par Jérôme Rabier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Qui n’a pas rêvé pendant le confinement d’échanger son appartement ou son petit extérieur contre un (grand) brin de verdure ? Sans doute ceux déjà heureux de leur logement. Mais à en croire les sites et agences immobilières, l’intérêt des Français pour ces biens a été fortement amplifié par la crise sanitaire. Et alors que le Sénat a adopté ce matin un rapport sur l’inflation des prix de l’immobilier, lancé bien avant la crise actuelle, les débats ont tourné autour des changements que le coronavirus pourrait engendrer.

La tentation de la campagne ?

Jean-Marie Bockel, sénateur Union Centriste du Haut-Rhin et président de la délégation aux collectivités locales l’annonce d’emblée : « Les demandes de maisons avec jardin explosent et on peut le comprendre. Des habitants se disent prêts à quitter les grandes métropoles pour avoir plus d’espace. Et inversement d’autres qui ne veulent plus subir l’inadaptation des transports en commun et leurs risques sanitaires associés souhaitent se rapprocher des centres-villes. »

Mais il n’oublie pas que la crise sanitaire pourrait aussi se transformer en crise sociale et « on ne sait pas encore quelle sera l’ampleur de la restriction de l’accès au crédit de la part des banques », citant une étude de l’Observatoire Crédit Logement / CSA qui évoque 220 000 ménages supplémentaires exclus de ces crédits immobiliers.

Le télétravail, un déclic ?

Philippe Dallier :"Est-ce que cette crise aura un impact sur le comportement des Français en matière de logement?"
00:47

Même réflexion pour le sénateur LR de Seine-Saint-Denis Philippe Dallier. « La possibilité de télétravailler, que l’on a expérimentée à très grande échelle, va peut-être ralentir le phénomène de métropolisation » estime-t-il, avant de pondérer. « Je dis ralentir car on ne l’arrêtera pas. C’est une tendance lourde qui génère des besoins de logements importants. »

Et pour lui, seuls « des changements de comportements d’un côté et une relance forte de ce secteur qui va beaucoup souffrir de la crise de l’autre » permettront de freiner l’inflation immobilière, objet originel du rapport.

Freiner la hausse des prix

Car ce qui inquiétait les sénateurs avant cette crise sanitaire, c’est bien la hausse des prix de l’immobilier, qui empêche certains ménages d’acheter et créé des distorsions importantes entre territoires. Jean-Marie Bockel a d’ailleurs présenté et fait adopter 4 mesures dans son rapport, axées sur la hausse de l’offre de logements pour freiner cette escalade des prix. Selon lui, il faut « encourager les mises en chantier, car cela permet de doper l’offre. Mieux aménager le territoire pour que la population soit mieux répartie. Lutter contre les logements vacants pour réinjecter de l’offre sur le marché ». Et enfin « réhabiliter les logements anciens dégradés. Notamment dans les centres-villes et centres-bourgs. Outre l’aspect revitalisation, cela permet de renouveler l’offre ».

Des préconisations qu’il faudra désormais, de l’aveu même des sénateurs, réévaluer dans quelques mois en fonction des évolutions du marché de l’immobilier après cette crise sanitaire. Avec pourquoi pas un rééquilibrage des prix et de la répartition géographique de la population.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

La crise sanitaire pourrait faire bouger le marché de l’immobilier selon un rapport du Sénat
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le