Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
Laurence Cohen : « Monsieur le ministre, c’est de l’enfumage ! »
Par Fabien Recker
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Quant aux 2 milliards d’euros annoncés par Édouard Philippe pour aider l'hôpital dans la bataille contre le coronavirus, ils proviendraient en réalité de crédits votés lors du dernier budget, mais « gelés » jusqu’ici. Une sorte de provision, à la disposition du gouvernement en cas de besoin. Pour la sénatrice, il ne s’agit pas là de moyens nouveaux pour l’hôpital. « Vous annoncez 2 milliards d’euros alors qu’en réalité il s’agit simplement d’un dégel des crédits. C’est proprement insultant pour le personnel de santé que le Président de la République a qualifié « d'héroïnes et de héros en blouse blanche ». Ils n’ont pas besoin de compliments, ils ont besoin d’actes forts ! » a-t-elle affirmé, avant de rappeler que les crédits alloués à la santé « ont baissé de 5 milliards d’euros, dont 1 milliard pour l'hôpital » dans le budget 2020. Et de s’étonner, enfin, que le projet de loi de finances rectificatif présenté aux sénateurs et qui doit être examiné demain en urgence ne comprend « pas une ligne qui concerne la santé ».
« Ce qui m’a mis en colère c'est la réponse du ministre »
« Tous les moyens sont mis en œuvre » a répondu le ministre Olivier Véran. « Le provisionnement de moyens, ce n’est pas notre logiciel, nous sommes dans le logiciel de porter assistance par tous les moyens aux soignants » a-t-il expliqué, reprenant à plusieurs reprises l’expression présidentielle « quoi qu’il en coûte ». Avant de saluer la mobilisation citoyenne qui s’exprime un peu partout en soutien au personnel soignant, « comme ces restaurateurs qui installent leur food-truck à la sortie des hôpitaux pour que les soignants puissent se restaurer ».
« Pardon M. le ministre mais c’est de l’enfumage ! » s’est emportée Laurence Cohen. « Je ne parle pas de logiciel, je parle de budget. Ce que vous avez dit mobilise la société civile mais pas le gouvernement ». « Ce qui m’a mis en colère c'est la réponse du ministre » explique Laurence Cohen à publicsenat.fr. « S’il n’y a pas de ligne budgétaire qui dit clairement x milliards pour l'hôpital ou x milliards pour la santé, je ne vois pas comment ils mobilisent des financements. Le ministre est en deçà de la colère qui s’exprime dans les hôpitaux de nos circonscriptions, où l’on manque de gants, de matériel » .