Le gouvernement veut supprimer des aides fiscales pour loger les SDF
Le gouvernement souhaite supprimer des avantages fiscaux pour les propriétaires mettant à disposition gracieusement des logements pour des associations d’accueil et de logement des personnes défavorisées. Des avantages votés par l’Assemblée, auxquels est favorable la commission des Finances du Sénat.

Le gouvernement veut supprimer des aides fiscales pour loger les SDF

Le gouvernement souhaite supprimer des avantages fiscaux pour les propriétaires mettant à disposition gracieusement des logements pour des associations d’accueil et de logement des personnes défavorisées. Des avantages votés par l’Assemblée, auxquels est favorable la commission des Finances du Sénat.
Alexandre Poussart

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Voici deux amendements qui auraient fait tousser l’abbé Pierre. Le gouvernement souhaite supprimer deux avantages fiscaux pour les propriétaires mettant gracieusement des logements à disposition d’associations d’accueil et de logement des personnes défavorisées.

Le premier avantage permet aux propriétaires concernés de déduire de leur impôt sur le revenu la taxe foncière due pour chaque bien immobilier mise à disposition. Le second avantage permet de déduire de l’impôt sur le revenu 66% de la valeur locative du bien. Cet avantage fiscal s’inspire des dons faits à ce type d’association reconnue d’utilité publique, dont 66% sont déjà déductibles de l’impôt sur le revenu.

Deux mesures votées par l’Assemblée nationale contre l’avis du gouvernement

Les deux amendements créant ces deux avantages avaient été ajoutés par l’Assemblée nationale, contre l’avis du gouvernement, dans le budget 2019. Le député (La République en Marche) Christophe Blanchet était à l’initiative de ces amendements, soutenus notamment par une centaine de députés LREM dont Gabriel Attal et Christelle Dubos, nommés secrétaires d’Etat depuis.

Le gouvernement propose de supprimer ces 2 avantages fiscaux durant l’examen du budget 2019 au Sénat, du 22 novembre au 11 décembre (lire l'amendement de suppression rédigé par le gouvernement).

Selon le gouvernement, des avantages fiscaux similaires existent déjà

Le gouvernement estime que des avantages fiscaux similaires existent déjà et souhaite éviter un cumul. En effet, la mise à disposition à titre gratuit d’un local ouvre à une réduction d’impôt d’un montant équivalent au loyer que le propriétaire renonce à percevoir. Le propriétaire du local peut également en déduire sa taxe foncière.

Un local n’est pas un logement

Cependant ces avantages invoqués par le gouvernement concernent un local et non un logement (cliquer sur ce lien pour voir la différence juridique). “Le dispositif que je propose ne concerne pas des locaux ou des préfabriqués, qu’on met par exemple à disposition pour stocker les denrées alimentaires. Un local n’est pas un logement”, a réagi le député LREM Christophe Blanchet. Son dispositif concerne tous les biens immobiliers et pas seulement les locaux. Juridiquement, un logement est un bien immobilier permettant l’habitation. Un local est un bien immobilier mais qui ne permet pas l’habitation.

« 2,8 millions de logements vacants et 120 000 SDF »

« Aujourd’hui en France, il y a 2,8 millions de logements vacants en France et 120 000 SDF », explique Christophe Blanchet. « Mon dispositif permet d’inciter les propriétaires de ces logements vacants à les mettre à disposition des associations qui viennent en aide à ces personnes. Il y a un atout humanitaire et fiscal. De plus, les associations qui vont répartir ces logements garantiront leur maintien en bon état. »

La commission des Finances du Sénat y est favorable

Les sénateurs de la commission des Finances sont favorables à ces deux avantages (lire le rapport de la commission sur ces articles) mais précisent néanmoins qu’une durée minimale de mise à disposition du bien doit être fixée. A noter que le groupe La République en Marche du Sénat y est également favorable.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_00814631_000039
5min

Politique

Congrès LR : le parti adopte ses nouveaux statuts sur fond de division 

Les Républicains ont officiellement tourné la page du mandat d’Éric Ciotti en adoptant de nouveaux statuts. Désignation du candidat à la présidentielle, destitution du président du LR en cas de « grave manquement » à ses devoirs… les Républicains promettent une simplification de leur mode de fonctionnement. Mais à la veille du vote de confiance, la division couve entre les deux anciens rivaux à la présidence du parti, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. 

Le

SIPA_01228800_000048
6min

Politique

Congrès LR : la droite tente d’éviter la division et prépare l’après Bayrou 

Le vote de confiance demandé par François Bayrou agite la rentrée politique des Républicains réunis à Port-Marly dans les Yvelines. La droite se prépare à négocier les termes de sa participation à un futur gouvernement. Ce scrutin surprise attendu lundi fait également réapparaître des lignes de fractures au sein des Républicains, malgré la large victoire de Bruno Retailleau en mai dernier, élu président du parti face à Laurent Wauquiez.  

Le

Clairefontaine: Celebration of French Training Model’s 50 Years
8min

Politique

A Lyon, avec le soutien Laurent Wauquiez, Jean-Michel Aulas marque-t-il vraiment des points ?

L’ancien président de l’Olympique Lyonnais, quasi-candidat aux municipales à Lyon, reçoit le soutien des LR, avec Laurent Wauquiez. « La candidature Aulas est en train de marquer des points », selon le sénateur LR Etienne Blanc. « Il faudra qu’il muscle un peu son jeu, il n’est pas au niveau », raille le sénateur des Ecologistes, Thomas Dossus.

Le