Les députés LR déposeront un texte sur l’immigration : « Nous avons toutes les solutions », défend Olivier Marleix

Les députés LR déposeront un texte sur l’immigration : « Nous avons toutes les solutions », défend Olivier Marleix

Au micro de Public Sénat, ce jeudi 23 mars, le patron des députés LR a fustigé l’hypothèse d’un projet de loi immigration scindé en plusieurs textes, comme évoqué la veille par le président de la République.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après la secousse de la réforme des retraites, l’exécutif a fait le choix de repousser l’examen de son projet de loi sur l’immigration, à la demande du président du Sénat, Gérard Larcher. Ce texte particulièrement clivant, visant à renforcer les expulsions et à favoriser l’obtention de titres de séjours pour les étrangers déjà en France, et travaillant dans des secteurs sous tension, devait être examiné au Sénat à partir du 28 mars. Mercredi, lors de son interview sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron a annoncé l’arrivée de plusieurs textes sur ce sujet, expliquant vouloir rationaliser le travail parlementaire en présentant des projets de loi plus courts, et ce faisant susceptibles de dégager plus facilement des majorités de circonstance dans un contexte de forte fracturation parlementaire.

« Arrêtons de légiférer sur tout et n’importe quoi. Je pense que tout le monde est d’accord », a réagi ce jeudi matin, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, Olivier Marleix, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale. « Nous faisons trop de lois qui ne servent à rien dans ce pays. Il faut arrêter d’utiliser la loi comme outil de communication politique, c’était le problème du texte de Monsieur Darmanin, qui ne règle rien », a-t-il relevé.

« Le problème est diplomatique »

« En réalité, en l’état du droit, dans les secteurs où l’on peine à recruter, un préfet a totalement la possibilité de délivrer un titre de séjour. On le fait déjà dans le secteur de la santé », pointe notre invité. « Il n’y a pas besoin de cette loi pour un pilotage plus fin ou plus ferme de l’immigration. »

« Le problème est diplomatique », poursuit Olivier Marleix. « La France n’est pas foutue, malgré les milliards d’aides au développement que l’on donne à l’Afrique, d’exiger la réadmission des étrangers en situation irrégulière. Tout cela ne relève même pas du Parlement, c’est juste à l’exécutif de faire son boulot », tacle le député d’Eure-et-Loir.

Il annonce le dépôt d’une proposition de loi par LR sur l’immigration. « Il y a besoin d’un texte, mais pas d’un petit texte, on va remettre sur la table, avec Éric Ciotti, une proposition de loi sur les questions migratoires. Nous en avons déjà fait plusieurs, nous avons toutes les solutions », annonce Olivier Marleix, qui rejette la possibilité d’un dépassement du clivage gauche droite sur ce type de sujet. « Du consensuel en matière d’immigration, j’ai du mal à y croire. Le 'en même temps' en matière migratoire n’existe pas, c’est plus ou moins d’immigration. »

Pas de « contrat de gouvernement » pour LR

Mercredi, Emmanuel Macron a publiquement renouvelé son soutien à sa Première ministre, Élisabeth Borne, indiquant lui avoir demandé d’essayer d’élargir la majorité présidentielle. « Je déconseille au président de la République de continuer ce petit jeu du débauchage. Il n’y a plus grand monde à débaucher d’ailleurs », avertit Olivier Marleix, qui rejette également l’hypothèse d’un pacte de gouvernement, défendu par certaines figures de sa famille politique comme Jean-François Copé « Un contrat de gouvernement, très clairement, c’est non pour nous ! »

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le