Les élections sénatoriales auront (presque toutes) lieu le 27 septembre 2020
Christophe Castaner a annoncé au Sénat que les élections sénatoriales de la deuxième série auraient lieu, comme à l’accoutumée, à la fin du mois de septembre. L’élection de six sénateurs est en revanche repoussée d’un an, et les mandats actuels prolongés d’autant.

Les élections sénatoriales auront (presque toutes) lieu le 27 septembre 2020

Christophe Castaner a annoncé au Sénat que les élections sénatoriales de la deuxième série auraient lieu, comme à l’accoutumée, à la fin du mois de septembre. L’élection de six sénateurs est en revanche repoussée d’un an, et les mandats actuels prolongés d’autant.
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Début juin, on ignorait encore si les élections sénatoriales allaient pouvoir se tenir à la période prévue. Tout dépendait de l’évolution de la situation sanitaire et de la possibilité d’organiser le second tour des élections municipales, scrutin qui renouvelle l’essentiel des grands électeurs qui élisent les sénateurs.

Au cours de l’examen, ce 17 juin au Sénat, d’un projet de loi visant à adapter le calendrier électoral à la situation épidémique, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a annoncé que le renouvellement pour moitié de la chambre haute du Parlement pourrait être maintenu. « Les élections sont convoquées par décret. Je proposerai la convocation des conseils municipaux le vendredi 10 juillet pour désigner les grands électeurs, qui éliront les sénateurs le 27 septembre - soit le dernier dimanche du mois, comme c'est l'usage », a précisé le ministre le 17 juin, lors d’une séance au Sénat. Tout en précisant que ces « propositions » n’étaient « pas encore formalisées ».

Sénatoriales : Christophe Castaner envisage la date du 27 septembre 2020
00:53

À l’origine, lorsqu’il avait annoncé sa décision de convoquer les élections le 28 juin pour le second tour des élections municipales, le gouvernement avait déposé au même moment ce texte pour reporter l’élection des 178 sénateurs de la deuxième série. Cette mesure de précaution, prise dans un contexte d’incertitude, aurait permis de tirer les conséquences d’une éventuelle annulation de dernière minute du second tour des élections municipales. Une méthode qui n’était pas du goût de plusieurs sénateurs, comme Philippe Bas (président LR de la commission des Lois) qui rappelait que le Parlement n’avait pas à se prononcer sur des questions « hypothétiques », ou encore Nathalie Delattre (sénatrice du Mouvement radical siégeant au groupe RDSE) dénonçant des « projets de loi fictions ».

Le mandat de six des douze sénateurs des Français établis hors de France prolongé d’un an

Le texte, réécrit au cours du débat parlementaire, tire néanmoins les conséquences de l’annulation des élections consulaires, qui n’ont pas pu se dérouler au mois de mai, à cause de la crise sanitaire. Ces 447 conseillers, représentants des citoyens expatriés, parfois dans des régions où l’épidémie fait encore rage, forment le corps électoral des 12 sénateurs des Français établis hors de France. Ce corps n’a donc pas pu être « rafraîchi » pour l’élection des 6 de ces 12 sénateurs renouvelables cette année. Pour éviter un risque d’annulation de leur élection, le texte adopté au Sénat prévoit donc de prolonger d’un an leur mandat, jusqu’en septembre 2021, et de réduire d’un an le mandat celui de leurs successeurs, afin de conserver la même rotation tous les six ans, dans le futur.

Cette solution qualifiée de « désagréable » par Philippe Bas, a été jugée la moins risquée de toutes. Le moindre mal entre deux maux. Maintenir la date initiale de l’élection des sénateurs des Français de l’étranger avec un collège électoral périmé aurait été délicat, tout comme une prolongation de leur mandat jusqu’au prochain renouvellement du Sénat en 2023. En cas d’annulation de leur élection, « les 1,7 million de Français vivant hors de France ne seraient plus représentés au Parlement que par moitié », a mis en garde le sénateur (LR) Ronan Le Gleut.

Les remontrances de Philippe Bas sur le calendrier des régionales

En revanche, comme nous l’indiquions il y a deux jours, l’annulation du second tour des municipales en Guyane, très touchée actuellement par le virus, ne remet pas en cause l’élection sénatoriale dans ce département. Les trois quarts des grands électeurs ont en effet été renouvelés. Ce qui va dans le sens d’une jurisprudence du Conseil constitutionnel. Le 15 décembre 2005, les Sages avaient expliqué que les sénateurs ne pouvaient pas être élus par un collège électoral composé en majeure partie de membres exerçant leur mandat au-delà de son terme normal.

À la fin de ce débat sur le report des sénatoriales pour les Français de l’étranger, Philippe Bas a rappelé qu’il s’agissait d’un motif « d’intérêt général », et que ce motif ne tiendrait pas pour un report des élections régionales, une hypothèse évoquée par l’Élysée. « Un report de vingt mois tel qu'évoqué par le Président de la République m'apparaîtrait profondément anormal », a prévenu le président de la commission des Lois. Et d’ajouter : « Je n'ai absolument pas l'intention, en faisant des propositions pour l'élection des sénateurs représentant les Français de l'étranger, d'ouvrir la porte à ce que je considérerais comme une mesure attentatoire aux principes démocratiques. »

Les remontrances de Philippe Bas sur le calendrier des régionales
01:49

Interrogé hier, aux questions d'actualité au gouvernement, sur l'éventualité de ce report des régionales, le ministre Christophe Castaner avait défendu l'exécutif ainsi : « Ne qualifiez pas cela de tambouille, il s’agit au contraire d’un dialogue démocratique et républicain ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Draguignan:  David Rachline appeared in criminal court
2min

Politique

David Rachline démissionne de la vice-présidence du RN

Visé par plusieurs enquêtes, le maire de Fréjus, David Rachline, a annoncé mardi sa démission de la vice-présidence du Rassemblement national. À 37 ans, l’un des plus anciens cadres du mouvement dit vouloir éviter que les accusations le visant ne parasitent la campagne du RN.

Le

Paris : Session of questions to the government at the Senate
3min

Politique

Réponse de Lecornu aux patrons : sur le budget, « le Premier ministre se décharge de sa responsabilité », déplore le président de la délégation sénatoriale aux entreprises

Un mois après la publication d’une tribune cosignée par 2 000 patrons dénonçant la « spirale fiscale dangereuse » du budget, Sébastien Lecornu leur répond sur les réseaux sociaux et leur rappelle que le vrai danger, « c’est l’absence de budget ». Une réponse qui ne satisfait pas les sénateurs LR de la délégation aux entreprises

Le

Paris: sFin rencontre Olivier Faure du PS et Sebastien Lecornu Premier ministre demissionnaire
8min

Politique

Budget : après une rencontre avec Sébastien Lecornu, l’optimisme modéré des socialistes, sur fond de débat autour du 49.3

« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.

Le