Les sénateurs centristes veulent autoriser la réouverture des discothèques via le pass sanitaire

Les sénateurs centristes veulent autoriser la réouverture des discothèques via le pass sanitaire

Le président du groupe centriste du Sénat, Hervé Marseille, veut permettre, via un amendement au projet de loi de gestion de la sortie de la crise sanitaire, la réouverture des discothèques grâce au pass sanitaire. La mesure a été rejetée de peu par les députés.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le clubbing est-il la marotte des centristes ? Après l’amendement Modem à l’Assemblée sur la réouverture des discothèques au 1er juillet, rejeté à une voix près, c’est cette fois le président du groupe Union centriste du Sénat, Hervé Marseille, qui tente le coup. Dans le cadre de l’examen en commission du projet de loi de gestion de la sortie de la crise sanitaire, il a déposé un amendement permettant la réouverture des discothèques via le pass sanitaire. Les sénateurs débattront du texte demain en séance.

« Il serait illusoire de croire que les Français ne danseront pas cet été »

L’amendement, signé aussi par les sénateurs centristes Olivier Henno et Annick Billon, propose que « les établissements recevant du public de type P », c’est-à-dire les clubs et discothèques, soient aussi « pris en compte » dans les établissements auxquels on pourrait accéder grâce au pass sanitaire.

« Aujourd’hui, les établissements de type P (exploitant une piste de danse) ne semblent pas pouvoir rouvrir quand tout sera rouvert au 30 juin. Il s’agit pourtant des seuls établissements toujours condamnés à la fermeture depuis le premier confinement, soit plus de quatorze mois », souligne l’exposé des motifs de l’amendement. « Or, si ces établissements demeurent fermés après cette date, il serait illusoire de croire que les Français ne danseront pas cet été : comme l’été dernier, ils danseront dans les bars ou les restaurants qui déplaceront quelques tables, au mépris de la réglementation. Ils danseront dans les salles de musique actuelle, dans les salles des fêtes, dans les salles de mariage, ou dans quantité d’autres lieux qui ne mettront jamais aucun protocole sanitaire en place pour permettre aux Français de pratiquer cette activité avec le maximum de précaution », mettent en garde les auteurs de l’amendement, qui ajoutent que les études étrangères souvent citées sur le caractère à risque des boîtes de nuit pour le covid-19, « ne prennent pas en compte le fait que la réglementation en France est la plus stricte du monde, en particulier pour ce qui concerne le renouvellement de l’air. Ces études n’ont pas non plus pris en compte le protocole que proposent les discothécaires qui n’a donc jamais été évalué ».

Le Sénat avait déjà voté pour la réouverture des discothèques

Que ce soit pour les professionnels du secteur, les artistes ou le public, il y a urgence. « On a vraiment l’impression d’être la dernière roue du carrosse », alertait fin avril sur publicsenat.fr Fabrice Gadeau, patron du Rex Club, à Paris. Les maires alertent aussi sur la situation. Dans une tribune publiée dimanche dans Le Parisien, une quinzaine d’élus locaux de stations balnéaires demandent la réouverture des boîtes de nuit le 30 juin, craignant les « fêtes sauvages » cet été.

En octobre 2020, les sénateurs avaient déjà voté dans la confusion pour la réouverture des bars et discothèques, avant que le rapporteur LR, Philippe Bas, ne demande une seconde délibération pour revenir sur le vote. On verra si les sénateurs votent cette fois, en toute conscience, l’amendement centriste. Il faudra peut-être prévoir « Last night a DJ saved my life » en bande-son.

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le