Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
« Les vrais juges de notre travail, ce sont les centaines de milliers de Français qui ont suivi les auditions » déclare Philippe Bas
Par Public Sénat
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Suite à la remise du rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, le Premier ministre Edouard Philippe s’est dit « déçu » de l’appréciation « très politique » de la commission. Une réaction de plus, mais de taille, de l’entourage du président de la République, qui semble vouloir instiller l’idée que la séparation des pouvoirs n’a pas été respectée par le Sénat. « Les vrais juges de notre travail ce sont les centaines de milliers de Français qui ont suivi les auditions » répond Philippe Bas, président de cette commission d’enquête et sénateur (LR) de la Manche, sur le plateau d’« On va plus loin ».
« Nous ne commentons pas les commentaires (…) Nous commentons (…) notre rapport, nous expliquons notre travail. Nous disons aussi notre attachement à la séparation des pouvoirs, au rôle spécifique de la justice et (…) au rôle du Parlement dans cette commission d’enquête. »
A la question de savoir si le Sénat a outrepassé ses fonctions en se mêlant de l’organisation de l’Élysée, le président de la commission des lois au Sénat répond, catégorique : « Évidemment pas (…) Savez-vous que la cour des comptes examine les comptes de l’Élysée ? Que le Parlement (…) examine les dépenses de l’Élysée ? Qu’un juge peut venir à l’Élysée faire une perquisition dans un bureau ? (…) Est-ce que oui ou non notre démocratie a atteint la maturité nécessaire pour admettre que l’on n’est pas dans un régime de pleins pouvoirs, qu’il y a des contrôles nécessaires dans l’intérêt même du peuple français, pour le bon fonctionnement de l’État et que le rôle du Parlement est d’assurer l’exercice de ce contrôle en respectant, bien sûr, la Constitution ? »
« Nous n’allons pas faire deux poids, deux mesures »
Face aux critiques concernant la mise en cause de trois hauts responsables de l’Élysée par la commission d’enquête, Philippe Bas rétorque : « Nous n’allons pas faire deux poids, deux mesures (…) Quand, à la fin du mois de juillet, des collaborateurs du Président nous disent que Monsieur Benalla n’avait pas de responsabilité en matière de sécurité (…) et qu’un mois et demi plus tard on nous remet la fiche de poste, dans laquelle il est écrit qu’il coordonne les services de sécurité (…) nous constatons qu’il y a eu une part de la vérité qui a été retenue (…) Si on nous ment sous serment ou si on retient une partie de la vérité sous serment, à ce moment-là, si on laisse faire, ça veut dire que demain, les commissions d’enquête parlementaires ne serviront à rien. Et que le droit des Français de contrôler l’État sera bafoué. »
Pour conclure, le président de la commission d’enquête sur l’affaire Benalla a insisté sur sa volonté de se focaliser uniquement sur les faits : « Nous avons l’habitude de faire ce travail, nous avons l’habitude de faire des auditions, nous avons l’habitude de prendre du recul, nous avons l’habitude de rester calmes et sereins. Nous avons aussi l’habitude de ne pas nous laisser attirer dans des polémiques qui nous feraient descendre d’un étage. »
Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Philippe Bas, en intégralité :