Lignes ferroviaires : « Il y a une forme d’injustice territoriale », reconnaît Jean-Pierre Farandou, futur président de la SNCF

Lignes ferroviaires : « Il y a une forme d’injustice territoriale », reconnaît Jean-Pierre Farandou, futur président de la SNCF

Le futur président de la SNCF était auditionné par la commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. Le dirigeant français s’est notamment exprimé sur cette France tenue à l’écart du TGV, assurant aux sénateurs que des investissements seront menés.
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On ne badine pas avec les petites lignes ferroviaires au Sénat. Les discussions au printemps sur le projet d’orientation des mobilités (LOM) l’ont bien montré. Auditionné sur ses grands choix stratégiques pour la SNCF, le futur successeur de Guillaume Pépy à la tête de la compagnie, Jean-Pierre Farandou, a également été interrogé ce mercredi sur la politique à mener en faveur des petites lignes.

Parler local, oui, mais sans multiplier les interrogations pour chaque circonscription. Le président de la commission de l’Aménagement du territoire, le centriste Hervé Maurey, a appelé ses collègues à la modération sur ces sujets qu’ils affectionnent. « M. Farandou n’est pas encore en fonction, donc ne lui posez pas des questions sur votre gare, sur votre ligne, petite ou grande. Restons sur l’essentiel. »

Après avoir insisté sur l’importance pour la SNCF de se transformer rapidement pour faire face aux mutations du secteur et à l’impératif de développement durable, Jean-Pierre Farandou a assuré aux sénateurs qu’il était conscient de « l’importance » et du « rôle » des petites lignes. « On a bien entendu que les petites lignes sont un élément très important de l’aménagement du territoire. »

Financements de l’État pour la rénovation de lignes : « Il faut peut-être aller encore un peu au-delà »

Le président de Keolis, la filiale de la SNCF très présente à l'international, reconnaît que les financements de l’État, pour régénérer ce qu’on appelle les trains d'équilibre du territoire (TET), sont en croissance, mais qu’ils pourraient se révéler insuffisants. « Il y a eu un effort de fait. On est passé de 150 millions par an à 300. Il faut peut-être aller encore un peu au-delà. » Sur ce point, le futur président du directoire de la SNCF espère trouver des réponses dans le rapport très attendu que remettra un jour le préfet François Plilizot. « Comme vous, je suis impatient que ce rapport sorte », a commenté Jean-Pierre Farandou.

Insistant sur l’impératif de « s’adapter » à chaque projet local et de ne pas appliquer un « grand référentiel national » dans ce vaste chantier de rénovation, Jean-Pierre Farandou a également dû donner sa vision sur les régions enclavées ou mal desservies. C’est le sénateur (LR) du Cher, Rémy Pointereau, qui a notamment lancé le sujet, en demandant le calendrier des grands axes à remettre au goût du jour. Ces lignes (pour ne parler que du Centre de la France ou de l’Auvergne, mal desservie en direction de la capitale), ce sont le Paris-Clermont-Ferrand, le Paris-Montluçon, le Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), ou encore le POC, qui jadis desservait des villes en Corrèze.

Un engagement pris devant les sénateurs pour les axes à restaurer

« En tant que citoyen on peut être perturbé par le fait que des pans importants de notre territoire soient passés à côté du TGV. On peut le comprendre, on connaît la raison : c’est que les densités de populations desservies ne justifiaient pas quelque part l’énorme investissement de lignes nouvelles », a répondu le futur numéro un de la SNCF. « Il y a une forme d’injustice territoriale, je peux tout à fait le comprendre […] Les élus ont compris que ça ne pouvait pas être de la ligne à grande vitesse comme ailleurs mais il y a une réponse possible. »

Lignes ferroviaires : « Il y a une forme d’injustice territoriale », reconnaît Jean-Pierre Farandou
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Là aussi, le dirigeant compte sur les plans d’amélioration des lignes : 700 millions d’euros annoncés pour le Paris-Toulouse, un milliard pour le Paris-Clermont, 700 pour le matériel. « L’échéance de temps qui a été donnée, c’est 2025. C’est ambitieux. Il ne va pas falloir mollir, il ne va pas falloir chômer », souffle le futur président.  Une promesse est faite aux sénateurs, mais aussi en direction des élus locaux, avec lesquels il promet de travailler : « Je m’engage, si je suis président de la SNCF, à mettre toute notre énergie à ce que ces plannings soient tenus. »

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