Lubrizol : « Les gens ne sont plus protégés convenablement » estime Corinne Lepage

Lubrizol : « Les gens ne sont plus protégés convenablement » estime Corinne Lepage

Lors de son audition, Corinne Lepage, avocate spécialiste du droit de l’environnement et ancienne ministre de l’Écologie, a dénoncé le fait qu’il n’y ait pas de suivi médical de la population rouennaise et que ce soit « la société civile qui s’organise pour le faire ».
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Les auditions de la commission d’enquête Lubrizol, se sont succédé au Sénat mardi 12 novembre. Face aux sénateurs de la commission, Corinne Lepage, avocate spécialiste du droit de l’environnement et ancienne ministre de l’Écologie, s’est dite préoccupée de voir une « réduction du respect des normes environnementales » en France : « On arrive à des zones hyper petites qui sont celles qu’on a eues à Lubrizol. »

Pour l’avocate, qui défend également l’association de victimes "Rouen respire", « les gens ne sont plus protégés convenablement » : « Je n’arrive pas à comprendre dans le cas de Lubrizol (…) comment en juillet et mars 2019, le préfet a pu dispenser Lubrizol d’une nouvelle évaluation environnementale, alors que le stockage des produits dangereux était augmenté dans des proportions très considérables (…) Comment dans ces conditions-là peut-on dispenser une entreprise d’une étude de danger ? C’est une aberration. »

L’avocate regrette qu’il n’y ait pas de suivi médical pour la population rouennaise : « Les gens ne sont pas du tout rassurés par les suivis qui sont mis en place. Notamment parce qu’il n’y a pas de suivi médical qui est prévu. C’est la société civile qui s’organise pour le faire. Ce n’est pas normal. »

L’association "Rouen respire", défendue par Corinne Lepage, a lancé sa propre étude épidémiologique pour analyser les conséquences du nuage de fumée de l’incendie sur la population et l’environnement.  

L’ancienne ministre de l’Environnement est également revenue sur le problème de la sous-traitance : « Problème majeur qui concerne toutes nos industries y compris le domaine nucléaire. Le personnel des entreprises de sous-traitance n’est évidemment pas formé de la même manière. »

Mais contrairement à la sociologue de la santé Annie Thébaud-Mony, déjà auditionnée par la commission d’enquête du Sénat, Corinne Lepage n’est pas en faveur d’une interdiction de la sous-traitance pour les sites Seveso ou nucléaires : « Plutôt que pour une interdiction générale et absolue, je serais plutôt pour une réglementation très stricte des tâches qui peuvent être confiées à la sous-traitance. »

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