Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Malaise des forces de l’ordre : Gérald Darmanin attaque Bruno Retailleau
Par Public Sénat
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« Je suis très honoré d’être le ministre de l’Intérieur d’un président de la République qui a créé 10 000 postes dans la police nationale et la gendarmerie et quand on aime la police et la gendarmerie, on peut aussi avouer des erreurs. Comme disait Monsieur Retailleau à Monsieur Véran, un peu d’autocritique de la part de la droite classique (vous) permettrait sans doute de (vous) améliorer, la prochaine fois que vous arriverez aux responsabilités ». Le ministre de l’intérieur a été plus qu’offensif en commençant sa réponse à une question du sénateur LR Michel Savin qui l’interrogeait sur les 132 policiers grenoblois, qui entendent protester contre le « lâchage présidentiel de la police ».
Des premiers mots qui ont évidemment entraîné un brouhaha à la droite de l’hémicycle. Mais pas de quoi arrêter Gérald Darmanin pour autant. « M. Retailleau, quand on joue au tennis, acceptez qu’on vous renvoie la balle. Ne vous énervez pas, je sais que, sans doute, le bureau politique (de LR), c’est mal passé mais quand même ». Une référence à la proposition de primaire ouverte du président du groupe LR du Sénat, fraîchement accueillie par le bureau politique de son parti, mercredi.
Cette dernière remarque a eu le don d’agacer le président du Sénat, Gérard Larcher. M. le ministre, répondez à la question qui vous est posée » l’a-t-il tancé.
Gérald Darmanin s’est finalement exécuté en annonçant qu’il recevrait vendredi « l’intégralité des syndicats de police ». « Et j’aurais l’occasion de faire des annonces, autorisées par le Premier ministre et le président de la République ».
Le ministre a également glissé une petite allusion à la loi « Sécurité globale ». « Le Parlement, je l’espère, donnera aussi les moyens législatifs pour permettre à la police de la République de travailler ».
Au sujet des deux policiers roués de coups dimanche par une quinzaine d’individus lors d’une intervention sur un rodéo de voitures dans un quartier sensible de Marly, près de Valenciennes, Gérald Darmanin a indiqué qu’il les décorerait la semaine prochaine, lors d’un déplacement dans le département du Nord.