Le malaise étudiant, au centre de l’actualité, a fait l’objet d’un débat parlementaire au Sénat, à l’initiative du groupe écologiste. La sénatrice Monique de Marco réclame notamment l’instauration d’une allocation d’autonomie pour les étudiants.
Malaise étudiant : « La politique du ‘quoi qu’il en coûte’ a ignoré les campus », dénonce Pierre Ouzoulias
Le malaise étudiant, au centre de l’actualité, a fait l’objet d’un débat parlementaire au Sénat, à l’initiative du groupe écologiste. La sénatrice Monique de Marco réclame notamment l’instauration d’une allocation d’autonomie pour les étudiants.
Par Héléna Berkaoui
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« Cela plusieurs semaines que les témoignages affluent, la crise sanitaire a fait ressortir l’état de délabrement déjà présent des universités », expose la sénatrice écologiste de Gironde, Monique de Marco (vidéo ci-dessous). La sénatrice est à l’initiative du débat parlementaire qui s’est tenu mercredi soir sur le fonctionnement des universités en temps de covid et le malaise étudiant.
Les tentatives de suicide et les images de files d’attente d’étudiants devant les distributions alimentaires ont marqué l’opinion et ont été évoquées à de multiples reprises dans l’hémicycle. Face à la ministre de l’Enseignement supérieur, les critiques ont fusé. D’abord sur le manque de réactivité du gouvernement mais aussi sur les aides jugées insuffisantes.
En filigrane, c’est l’action globale du gouvernement qui est décriée, la crise sanitaire ayant simplement exacerbé les difficultés de l’université et la précarité des étudiants. « La moitié de nos étudiants qui travaillaient pour vivre ont perdu leur emploi […] L’accès aux stages et aux réseaux professionnels est fragilisé. Ce sont des centaines de milliers de jeunes qui risquent d’abandonner leurs études », alerte Vanina Paoli-Gagin, sénatrice Les Indépendants.
Des interrogations se sont aussi fait entendre quant au protocole sanitaire actuel et à la jauge de 20 % dans les universités, un traitement différencié d’autres filières. « Comment comprendre la différence qui est faite entre les étudiants des classes préparatoires et ceux des universités ? Au-delà, comment les uns et l’autre peuvent-ils comprendre qu’ils paient un si lourd tribut dans la gestion d’une épidémie qui les impacte à la marge ? », a interrogé le sénateur LR, Max Brisson.
Très mobilisé sur la loi de programmation pour la recherche, Pierre Ouzoulias a rappelé dans l’hémicycle les réticences passées du gouvernement a abondé les crédits pour la vie étudiante : « Je n’oublie pas qu’en novembre 2019, par la loi de finances rectificative, votre gouvernement avait supprimé 35 millions d’euros de crédits du programme vie étudiante. En 2018 et 2019, ce sont 100 millions d’euros de crédits votés par le Parlement qui n’ont finalement pas été affectés à la vie étudiante […] La politique du quoi qu’il en coûte a ignoré les campus ».
Tous les sénateurs ont souligné la manière dont la crise avait affecté la santé mentale des étudiants et mis à jour le faible nombre de professionnels spécialisés dans les universités. Alors que 31 % des étudiants déclarent avoir connu une détresse psychologique lors du confinement, on compte un psychologue pour 30 000 étudiants, en France.
Les écologistes demandent la création d’une allocation d’autonomie
Au-delà des critiques, les sénateurs sont montés à la tribune avec des propositions. La sénatrice écologiste, Monique de Marco, a réclamé le retour en cours des étudiants à 50 %, la valorisation des bourses et des APL. La sénatrice de Gironde a également appelé à l’instauration d’une allocation d’autonomie pour les étudiants. Cette allocation est aussi demandée par l’Unef, il s’agirait d’une aide universelle, d’un montant suffisant pour vivre, calculée en fonction de la situation de l’étudiante ou de l’étudiant et non de ses parents.
De son côté, le sénateur RDPI, Julien Bargeton, a voulu souligner « des mesures extrêmement puissantes » en rappelant la mise en place des repas à 1 euro pour tous, les chèques pour trois consultations psy gratuites et la création de 22 000 emplois étudiants.
A la tribune, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal a défendu son action, assurant que des réponses avaient été apportées dès juin 2020. « Nous n’avons pas attendu pour agir, c’est dès le mois de juin que les loyers des résidences universitaires, dès le mois de juin que nous avons annoncé qu’il n’y aurait pas d’augmentation des frais d’inscription, dès le mois de juin aussi que nous avons pour la deuxième année consécutive augmenter les bourses sur critères sociaux », a-t-elle détaillé.
Frédérique Vidal a également précisé devant les sénateurs que « le taux de présence aux examens est resté le même que lors du premier semestre de l’année 2019/2020 et ça signifie que le système universitaire et le système des écoles ont tenu » (voir la vidéo ci-dessus). Une manière de neutraliser les discours catastrophistes. La ministre de l’Enseignement supérieur a finalement appelé les sénateurs à se montrer prudents quant aux mots qu’ils emploient : « Non, cette génération n’est pas une génération sacrifiée, si nous leur disons ça et bien alors nous allons les démoraliser plus encore ».
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