Maltraitances dans les Ehpad « Dans ce business, tout est rationalisé, les couches et les biscottes ! »

Maltraitances dans les Ehpad « Dans ce business, tout est rationalisé, les couches et les biscottes ! »

Lors des questions d’actualité au gouvernement, le sénateur communiste, Pascal Savoldelli  est revenu sur les révélation du livre « Les fossoyeurs » qui laissent entrevoir de graves dérives au sein du groupe privé  français de maisons de retraite Orpea.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, pascal Savoldelli a interpellé l’exécutif sur les révélations du livre « Les Fossoyeurs », du journaliste Victor Castanet, à paraître mercredi chez Fayard.

« Comptez-vous assurer un véritable contrôle pour empêcher que ce type de dérives ne se reproduisent en particulier dans ces établissements privés lucratifs ? Et dans quels délais ?

Pour lui répondre, le secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance et des familles, Adrien Taquet a d’abord indiqué que « rien ne pouvait justifier les violences qui sont décrites dans l’ouvrage que vous avez mentionné ».

Enquête de l’Etat

Le ministre rappelle également qu’en 2018, une agence régionale de santé avait déjà diligenté une enquête dans un établissements cité dans l’ouvrage, suite à des signalements. « Les révélations récentes laissent cependant penser que la situation était bien pire que ce dont nous avions conaissance à l’époque. La ministre (en charge de l’autonomie à a donc demandé aux services de l’Etat de diligenter une enquête flash sur cet établissement », a rappelé Adrien Taquet. Le directeur général d’Orpea pour la France, Jean-Christophe Romersi, a également été convoqué par la ministre.

Adrien Taquet a ensuite rappelé le bilan du gouvernement sur cette question comme la mise en place d’une commission nationale pour la lutte contre la maltraitance, « par ailleurs l’Etat s’est fortement engagé en faveur des Ehpad », insiste-t-il, soulignant un investissement de plus de 2 milliards d’euros pour leur modernisation. Un plan de recrutement de 10 000 personnels sur cinq ans qui s’ajoute « au 10 000 qui avaient été recrutés en 2017. « Et il y a eu en urgence un plan de recrutement de 40 000 personnels de soins dans ces établissements », conclut-il.

« Les personnes âgées ne sont pas des marchandises. Le grand âge doit sortir du marché »

« Mais vous faites quoi concrètement ? », lui a répliqué le sénateur insatisfait par cette réponse. « On vous parle d’une crise systémique, vous apportez des réponses ponctuelles (…) Vous réagissez à l’actualité d’une enquête. « Dans le business, tout est rationalisé, les couches et les biscottes. Des maisons de retraites sont rachetées par des multinationales et des fonds d’investissements avec de l’argent public et vous n’en avez pas dit un mot ». Pascal Savoldelli rappelle, enfin, qu’Emmanuel Macron avait promis de faire une loi sur le grand âge. « Elle n’a jamais vu le jour. Il nous faut un véritable service public du grand âge. Les Ehpad dépendants des groupes privés qui se sont rués vers l’or gris au dépend de la qualité de vie de leur patient doivent être mis sous tutelle. Les personnes âgées ne sont pas des marchandises. Le grand âge doit sortir du marché », a-t-il martelé sous les applaudissements.

 

 

 

 

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le