Martin Hirsch affirme avoir été menacé par un consultant qui se dit proche de l’exécutif

Martin Hirsch affirme avoir été menacé par un consultant qui se dit proche de l’exécutif

Le directeur général de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, a livré un témoignage fort devant la commission d’enquête du Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil. Martin Hirsch a déclaré, sous serment, qu’un consultant prétendument proche du gouvernement et de l’Élysée, l’aurait mis en garde contre des « ennuis » s’il ne faisait pas appel à lui.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

« Effectivement, dans les hôpitaux, on est beaucoup sollicités par les cabinets de conseil. » Dès le début de son audition devant la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence croissante des cabinets de conseil, ce 26 janvier, Martin Hirsch donne le ton. Le directeur général de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (APHP), raconte avoir restreint fortement, dès son arrivée il y a huit ans, le recours aux prestations extérieures de conseil en internalisant les services d’expertise. Par la suite, il s’exprime sur le démarchage, parfois insistant, auquel il a été confronté, en réponse aux interrogations de Nathalie Goulet, sénatrice Union centriste, ou Laurent Burgoa, sénateur LR.

Martin Hirsch n’a « jamais reçu d’injonctions » de ses « tutelles » de faire appel à des consultants. En revanche, il confie avoir vécu une expérience assez surréaliste. « J’ai vu quelques consultants expliquer qu’ils étaient très bien en cour avec les ministres, Premier ministre, président de la République etc. » a témoigné sous serment le directeur général. L’un d’entre eux l’a particulièrement marqué, puisqu’il lui aurait fait comprendre qu’il arriverait au directeur « des tas d’ennuis », s’il ne « faisait plus appel à lui ». « Ce sont des petits cabinets qui font ça », ajoute-t-il. Avec le sourire, il précise qu’il n’a pas donné suite à ces sollicitations et que ces menaces à peine voilées n’ont pas eu d’effets. « Vous avez souligné que j’étais toujours là », rappelle-t-il aux sénateurs.

Quelques minutes auparavant, Martin Hirsch a évoqué une autre anecdote, remontant au « samedi 14 mars » (ce qui correspondrait à l’année 2020). Il fait mention de consultants qui ont proposé leurs services bénévolement durant le premier confinement, Matignon jouant les intermédiaires. « J’ai eu un appel, à l’époque du cabinet du Premier ministre pour me dire : il y a plusieurs grands cabinets de conseil qui se sont manifestés pour aider, si tu veux, tu peux les appeler, ils sont dispos pour faire du pro bono. »

Dans la même thématique

Martin Hirsch affirme avoir été menacé par un consultant qui se dit proche de l’exécutif
5min

Santé

Fin de vie : Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique salue un projet de loi « proche » de ses recommandations

Alors que le projet de loi sur la fin de vie arrive en Conseil des ministres, le président du Comité consultatif national d’éthique Jean-François Delfraissy a salué sur le plateau de « Bonjour Chez Vous » le texte, « sur une ligne de crête intéressante ». Mais le médecin présage que ce ne sera pas le dernier texte sur la fin de vie.

Le

Paris: Weekly cabinet meeting at Elysee Palace
7min

Santé

Soins palliatifs : les sénateurs « dubitatifs » sur les objectifs affichés par la ministre

Le gouvernement entend doter l’ensemble des départements français d’une unité hospitalière de soins palliatifs d’ici deux ans. Il prévoit également de rehausser l’effort budgétaire de 1,1 milliard d’euros sur dix ans. Auprès de Public Sénat, plusieurs sénateurs estiment que les ambitions affichées risquent de se heurter rapidement aux pénuries de personnels.

Le