Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».
Mesures d’urgence Covid-19 : « C’est un vote protestataire, réactionnel, de colère » selon Florence Lassarade
Par Jérôme Rabier
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C'est depuis la Gironde, où elle jongle entre les réunions avec les autorités que Florence Lassarade se confie sur ce vote négatif. Pour elle « c'est un coup de gueule ! Depuis des semaines j'alerte sur la situation. Il y a un mois au Sénat j'évoquais déjà la situation des enfants. Je suis pédiatre et j'alertais sur leur fort pouvoir de transmission du virus. Rebelote il y a 15 jours à la préfecture de Gironde où j'ai demandé la non réouverture des crèches et écoles » s'agace-t-elle. Mais à cette réunion, elle est l'une des seules à tenir ce discours. « Leur position était trop rassurante. On m'a renvoyé dans mes 22 mètres comme on dit ». Les écoles du département ont donc rouvert pour une semaine avant la que la décision nationale soit prise.
« Nous les parlementaires, on est méprisés »
Elle alerte aussi sur le manque de tests au début de l'épidémie devenue pandémie. Et réclame le dépistage des médecins avec signes suspects ainsi que de davantage de patients. L'autorité régionale de Santé (ARS) de Gironde donne un avis favorable. Pourtant, « comme les épidémiologistes n'étaient pas favorables à ce dépistage, il n'a pas été mis en place. Nous les parlementaires on est méprisés par les autorités, on n'a aucun poids » dénonce-t-elle. « On ne fait que courir après l'épidémie, on n'anticipe pas. Or gouverner c'est prévoir. Et le pays ne doit pas être gouverné par des épidémiologistes » insiste-t-elle.
Elle a donc pris, en conscience, la décision de voter contre le projet de loi d'urgence débattu au Sénat. « Un vote protestataire, réactionnel, de colère » qu'elle est la seule à avoir fait (N.D.L.R. Pierre Charon a fait modifier son vote contre). « Je suis solidaire du vote de mes collègues mais furieuse » répète-t-elle. Elle espère désormais que des masques, notamment pour les personnels soignants, pourront être rapidement distribués. Mais avec le sentiment d'un immense gâchis face au manque de réactivité des autorités.