Mineurs étrangers non accompagnés : le Sénat envoie « un signal fort à l’Etat » pour lui demander d’« assumer »

Mineurs étrangers non accompagnés : le Sénat envoie « un signal fort à l’Etat » pour lui demander d’« assumer »

Dans le cadre de l’examen du budget 2019, le Sénat a adopté une mesure pour que « l’évaluation et l’hébergement d’urgence de jeunes migrants dont la minorité n’est pas encore établie soient pleinement conduits par l’État ».
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Depuis des mois, les départements alertent sur la question des mineurs étrangers non accompagnés, dont ils ont la charge. Ils demandent à l’Etat de prendre directement en main cet enjeu. Le Sénat, qui se fait le relais des collectivités locales et des départements, a profité de l’examen du budget 2019 pour envoyer ce message à l’exécutif.

La haute assemblée a créé un nouveau programme budgétaire en ce sens. « Il s’agit d’envoyer un signal fort à l’État en l’incitant à assumer une mission dont les conseils départementaux ont toujours estimé qu’elle relevait de sa compétence exclusive, au titre de la politique migratoire. L’évaluation et l’hébergement d’urgence de jeunes migrants dont la minorité n’est pas encore établie doit être pleinement conduits par l’État » a fait valoir le sénateur LR des Deux-Sèvres, Philippe Mouiller, auteur de l’amendement. Les conseils départementaux conserveraient « l’accompagnement des jeunes reconnus mineurs au titre de l’aide sociale à l’enfance ». « L’amendement se contente de créer le véhicule législatif. Le montant transféré (141.200.000 euros, ndlr) reste égal au montant annoncé au projet de loi de finances pour 2019 » précise le sénateur LR.

L’amendement a été adopté contre l’avis de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Le gouvernement pourra revenir dessus lors du retour du texte devant l’Assemblée. La ministre a insisté sur l’effort consenti par l’Etat pour aider les départements. « La question est comment on améliore l’accompagnement des départements sur les mineurs non accompagnés (MNA) » a-t-elle affirmé. « En termes de choix budgétaire, le PLF (projet de loi de finances) 2017 prévoyait 15,6 millions d’euros pour la politique d‘accompagnement. Dans le PLF 2019, c’est 175 millions d’euros » a souligné Agnès Buzyn. « Nous accompagnons ».

« L’effort de l’Etat a peut-être doublé mais sur une somme de départ qui était très réduite » a tempéré le sénateur PS Jean-Louis Tourenne. La communiste Laurence Cohen a surtout insisté sur le fait que « les budgets sont totalement insuffisants pour répondre aux problématiques ».

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