Nouvelles mesures sanitaires : le Sénat rejette la déclaration du gouvernement

Nouvelles mesures sanitaires : le Sénat rejette la déclaration du gouvernement

Au lendemain de l’annonce d’un nouveau confinement par Emmanuel Macron, le Sénat a rejeté par 178 voix contre, 130 voix pour, 27 abstentions, les nouvelles mesures sanitaires présentées par Jean Castex.
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Après avoir reçu un large soutien de la part des députés par 399 voix contre 27, le Premier ministre, Jean Castex a vu sa présentation des nouvelles mesures sanitaires rejetées par les sénateurs : 178 voix contre, 130 voix pour, 27 abstentions.

16h40. « L’hyper-présidentialisation de nos institutions va trop loin » dénoncent les centristes

« Pour la première fois depuis 2017, nombre de sénateurs centristes vont exprimer leur opposition à une déclaration du gouvernement » explique le sénateur centriste, Philippe Bonnecarrère. « L’exécutif ne peut pas attraire à lui tous les pouvoirs (…) l’hyper-présidentialisation de nos institutions va trop loin » a expliqué le sénateur. Philippe Bonnecarrère également l’absence « d’un bilan avantage inconvénients ». « Le reconfinement va être une catastrophe pour bon nombre de nos concitoyens

16h20. Éliane Assassi : « Notre vote contre est un vote d’opposition à vos choix politiques et à vos méthodes »

« Nous ne sommes pas surpris car ce risque de deuxième vague a été annoncé par de nombreux scientifiques comme une quasi-certitude » affirme la présidente du groupe communiste du Sénat, Éliane Assassi, en remerciant les soignants pour leur engagement pendant cette période de crise. Remettant en cause l’exercice « solitaire » du pouvoir par le président de la République, la sénatrice PCF reproche au gouvernement d’avoir mis le Parlement « devant le fait accompli ». « Nous serons responsables, mais nous demandons au président de cesser son exercice solitaire du pouvoir, d’accepter la démocratie, et d’agir ensemble contre le virus. Face à la nature de cette crise il faut s’ouvrir aux autres, écouter les propositions. La démocratie est essentielle et il n’y aura pas de sauveur suprême en la matière. » Éliane Assassi réclame ainsi la mise en place d’un comité de suivi hebdomadaire de la crise, qui impliquerait le Parlement. « Le vote à venir ne concerne pas le reconfinement. Vous nous demandez de vous accorder la confiance. Notre vote contre est donc un vote d’opposition à vos choix politiques et à la méthode pour les imposer », conclut la sénatrice communiste.

16h15. « Les réflexes politiciens ne feront que rajouter de la crise à la crise », lance François Patriat 

Le président du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (soutien de la majorité présidentielle) s’en est pris à l’opposition à la tribune de la Haute assemblée. François Patriat accuse les détracteurs du gouvernement d’opportunisme politique alors que la Haute assemblée, majoritairement à droite, est appelée à voter sur la mesure de confinement annoncée hier par le président de la République.

« Loin des critiques caricaturales vous avez œuvré à préparer notre pays à cette reprise de l’épidémie (…) ceux qui affirment le contraire par opportunisme politique ne sont pas à la hauteur », a déclaré François Patriat, fustigeant « les réflexes politiciens (qui) ne feront que rajouter de la crise à la crise ».

Le sénateur de la Côte-d’Or appelle l’opposition sénatoriale à la responsabilité. « Nous ne préparons pas une élection ici, nous nous préparons à lutter contre la crise », a-t-il tancé.  

16h10. Le groupe RDSE du Sénat apporte « un soutien de responsabilité au gouvernement »

La sénatrice RDSE des Pyrénées, Maryse Carrère a appelé à la restauration d’un dialogue de qualité avec le Parlement et les élus locaux et a déploré l’iniquité faites aux petits commerces alors que les grandes surfaces restent ouvertes. « Pour toutes ces raisons, c’est un soutien de responsabilité que mon groupe vous apportera » a-t-elle précisé.

16h00. Guillaume Gontard : « L’union nationale ne se décrète pas, elle se construit »

Le président du groupe écologiste, Guillaume Gontard a indiqué que son groupe s’abstiendrait lors du vote sur la déclaration du gouvernement en vue de nouvelles mesures sanitaires. Guillaume Gontard a reconnu que si sa formation avait été au pouvoir, elle n’aurait pas forcément fait mieux « mais ce dont je suis certain, c’est que nous aurions fait différemment ». « L’union nationale ne se décrète pas, elle se construit. Dans les mois d’accalmie de l’épidémie, vous auriez dû associer toutes les forces politiques à la prise de décision » a-t-il regretté.

Le président du groupe écologiste a aussi regretté que le chef de l’État « n’est pas prononcé un mot » de la crise écologique. « D’autant que le projet écologiste est la réponse la plus probante à la crise actuelle » a-t-il fait valoir.

15h33. Bruno Retailleau : « Nous ne pouvons vous accorder la confiance »

Le président de la droite sénatoriale a multiplié les signes de désapprobation à l’égard de l’attitude de l’exécutif. Selon Bruno Retailleau, le gouvernement aurait dû reporter ce vote, qui intervient notamment juste avant l’examen au Sénat du projet de loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire. « Les jeux sont faits. Tout est décidé mes chers collègues, c’est un théâtre d’ombres ce débat », s’est-il écrié.

S’il a souligné que la majorité sénatoriale souhaitait au gouvernement de réussir dans son combat contre le virus, Bruno Retailleau a estimé que le vote était « inutile » dans ces conditions. « Vous nous demandez la confiance mais nous ne pouvons vous l’accorder. » Face à un Jean Castex multipliant les signes de dénégation sur le banc des ministres, le sénateur de Vendée a fustigé « l’accumulation d’échecs » depuis les premiers mois de 2020.

15h30. « Plus facile pour Emmanuel Macron d’enfermer les Français que d’enfermer les islamistes » lance Stéphane Ravier (RN)

L’unique sénateur RN, Stéphane Ravier a pris la parole quelques minutes pour expliquer que le gouvernement n’aurait pas son vote de confiance. « Il est plus facile pour Emmanuel Macron d’enfermer les Français que d’enfermer les islamistes » a-t-il lancé dénonçant une stratégie anxiogène de l’exécutif et sa mauvaise gestion de l’épidémie. « Incapables de prévoir, d’organiser, de décider, vous n’avez plus d’autres solutions que d’incarcérer les Français chez eux et de précipiter le chaos économique et social ».

15h20. Patrick Kanner : « Nous ne pouvons pas vous faire confiance, car gouverner c’est prévoir »

A la tribune, le président du groupe PS du Sénat, Patrick indique que son groupe votera pour mais ce « vote n’est en aucun cas un vote de confiance pour le gouvernement », c’est un vote « pour protéger les Français ». « Votre gouvernement recherche l’unité nationale mais ne fait rien pour l’obtenir » a-t-il regretté en pointant un vote « pour entériner une décision une décision très lourde de conséquences sans qu’aucun débat éclairé, digne de ce nom n’ait pu avoir lieu préalablement dans les enceintes de la démocratie.

« Nous ne pouvons pas vous faire confiance, car gouverner c’est prévoir » a-t-il lancé.

Patrick Kanner a également déploré la faiblesse du plan de relance pour les plus précaires. « Quand allez vous penser de nouvelles ressources liées à la taxation du capital pour qu’une réelle solidarité nationale s’exerce dans cette crise ? Quand allez-vous ouvrir le revenu minimum aux jeunes ? Quand allez-vous revenir sur votre réforme des APL ? Quand allez-vous abandonner votre réforme de l’assurance chômage ? Quand allez-vous revaloriser les minima sociaux ? Quand allez-vous augmenter les moyens alloués à l’aide alimentaire ? Quand allez-vous rendre les masques gratuits à l’école ? a-t-il listé.

14h50. Jean Castex : « Cette crise est un rendez-vous avec nous-mêmes »

Devant les sénateurs, le premier ministre Jean Castex a apporté des précisions aux nouvelles mesures restrictives présentées, ce mercredi, par Emmanuel Macron. « J’ai parfaitement conscience que les efforts et les sacrifices qui sont, à nouveau, demandés au pays tout entier vont peser sur la vie de chacune et chacun d’entre nous » a débuté Jean Castex devant la Haute assemblée, précisant que 20 milliards d’euros supplémentaires seraient déployés pour « reconduire et amplifier les mesures exceptionnelles de soutien apportées aux entreprises » pendant cette période de crise sanitaire. Saluant le rôle « essentiel » joué par les élus locaux dans la gestion de la crise, le chef du gouvernement a tenu à les remercier « pour leur grand sens des responsabilités ».

« Dans la gestion de cette crise, le couple préfet-maire, dont je me suis depuis toujours fait l’ardent promoteur, fonctionne bien et je remercie également les régions et départements pour leur mobilisation constante », a-t-il déclaré. Assurant à nouveau qu’il était conscient des difficultés que représentait l’acceptation de ces nouvelles mesures, Jean Castex a précisé devant les sénateurs qu’elles feraient l’objet d’une « première évaluation » au bout de quinze jours, et que le gouvernement mettait tout en œuvre « pour anticiper l’échéance du 1er décembre ». « Cette crise est un rendez-vous avec nous-mêmes », a affirmé le premier ministre. « Car la vie avec le virus, la maîtrise de l’épidémie repose sur notre responsabilité individuelle et collective. Une part de la solution est entre les mains de chacune et chacun d’entre nous. Adaptons nos comportements, protégeons-nous les uns les autres », a-t-il conclu.

14h40. Jean Castex : « La République doit rester debout »

Après Gérard Larcher, c’est le Premier ministre, Jean Castex qui s’est exprimé sur l’attentat de Nice. « La République doit rester debout (…) Aujourd’hui avec les victimes de Nice, c’est la liberté de culte et la liberté de conscience qui sont attaquées » a-t-il expliqué avant de formuler ses condoléances aux familles et proches des victimes et un message de soutien aux catholiques. Jean Castex a également annoncé qu’il réunirait vendredi un conseil de défense et de sécurité nationale. « Et j’ai déjà porté le plan Vigipirate au niveau urgence attentat sur l’ensemble du territoire national ».

14h30. Attentat de Nice : hommage de Gérard Larcher

En début de séance, le président du Sénat est, bien évidemment, revenu sur l’attentat survenu ce matin dans une église de Nice, qui a coûté la vie à trois personnes. « Attentat après attentat, la France des Lumières s’assombrit (…) je tiens, au nom du Sénat, à exprimer notre compassion et notre soutien aux familles aux victimes et à leurs proches » a commencé Gérard Larcher. Le président du Sénat a appelé à ne pas abdiquer sur « les valeurs qui ont construit notre Nation et notre République. Aujourd’hui, c’est l’esprit des Lumières qui doit nous animer » a-t-il appelé avant de proposer un moment de recueillement et d’engagements en hommage aux victimes de Nice.

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