Passe vaccinal : Bruno Retailleau souhaite une commission d’enquête au Sénat pour suivre son application
Invité mercredi matin de Public Sénat, Bruno Retailleau, le chef de file de la majorité sénatoriale, a indiqué qu’il allait proposer de doter la commission des affaires sociales de pouvoirs d’enquête pour suivre les modalités d’application du passe vaccinal. Durant l’examen du projet de loi, le Sénat avait proposé un système d’extinction automatique du passe, finalement rejeté par l’Assemblée nationale.

Passe vaccinal : Bruno Retailleau souhaite une commission d’enquête au Sénat pour suivre son application

Invité mercredi matin de Public Sénat, Bruno Retailleau, le chef de file de la majorité sénatoriale, a indiqué qu’il allait proposer de doter la commission des affaires sociales de pouvoirs d’enquête pour suivre les modalités d’application du passe vaccinal. Durant l’examen du projet de loi, le Sénat avait proposé un système d’extinction automatique du passe, finalement rejeté par l’Assemblée nationale.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Sénat n’a pas dit son dernier mot sur le passe vaccinal. Après un examen législatif chaotique, le projet de loi a finalement été adopté le week-end dernier, mais dans la version de l’Assemblée nationale, qui a retoqué nombre des modifications apportées par les sénateurs. Parmi elles : la volonté de soumettre l’entrée en vigueur du passe vaccinal à un certain seuil d’hospitalisations au niveau national. L’exécutif et ses soutiens ont invoqué le caractère imprédictible de l’épidémie pour repousser ce garde-fou. « On ne veut pas que cet instrument dure dans la permanence. On veut, lorsque l’épidémie aura décru, que le passe vaccinal devienne caduc », martèle mercredi matin, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat.

Faute d’avoir pu inscrire ce principe dans le texte, le Sénat pourrait se doter des moyens de surveiller les conditions d’application du passe vaccinal. « Nous allons en discuter cet après-midi en conférence des présidents. Il y a plusieurs idées, mais l’une d’elles pourrait être de confier des pouvoirs d’enquête à la commission des affaires sociales du Sénat, qui vérifierait, semaine après semaine, les indicateurs épidémiologiques », explique Bruno Retailleau. L’objectif : « Dire au gouvernement, […] quand cet outil-là ne sera plus nécessaire, quand il sera devenu disproportionné. »

Un seuil de 10 000 hospitalisations

Toujours selon Bruno Retailleau, l’idée a été reçue favorablement par plusieurs chefs de groupes. « Je pense que ça a des chances », glisse-t-il. Si la proposition est retenue par les présidents de groupe, elle devra ensuite être adoptée en séance publique. Puis, ce sera à la commission des affaires sociales de définir la liste des responsables qu’elle souhaite auditionner pour pouvoir enquêter : épidémiologistes, personnel soignant, chefs d’établissements hospitaliers, ministres, etc.

« Les critères, nous les avons déjà définis, il y a eu un amendement du rapporteur Philippe Bas adopté par la commission des lois », rappelle Bruno Retailleau. En l’occurrence, l’élu avait proposé de fixer à 10 000 le nombre des hospitalisations en deçà duquel le recours au passe vaccinal aurait été suspendu. Avec des dérogations pour les départements où le taux de vaccination complète est inférieur à 80 % ou ceux avec un taux d’incidence important. « Je pense que le passe vaccinal est une arme décisive pour les formes graves de la maladie », ajoute Bruno Retailleau. « Mais je pense aussi que ça ne doit pas être la seule arme. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Accord du Mercosur : aubaine ou menace ?

Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).

Le

Passe vaccinal : Bruno Retailleau souhaite une commission d’enquête au Sénat pour suivre son application
4min

Politique

« Il faut qu’autour des écoles, on n’ait pas de MacDo et de kebabs », déclare la sénatrice des Bouches-du-Rhône Brigitte Devésa

Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.

Le

Passe vaccinal : Bruno Retailleau souhaite une commission d’enquête au Sénat pour suivre son application
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Passe vaccinal : Bruno Retailleau souhaite une commission d’enquête au Sénat pour suivre son application
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le