Politique
Dans une lettre adressée aux maires de France, le premier ministre répète qu’« un grand acte de décentralisation sera bientôt présenté devant le Parlement pour définir précisément la compétence de chacun ».
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Alors que l’actualité de la semaine est marquée par la question de la pédophilie dans l’église catholique (autorisation du film de François Ozon, le cardinal américain McCarrick défroqué, conférence du pape François avec les évêques du monde entier), la mission d’information du Sénat sur la pédophilie poursuit ses travaux. Voici les temps forts des auditions portant sur les abus sexuels dans l’église.
Face aux sénateurs, les membres de la Conférence des évêques de France ont condamné les crimes de prêtres pédophiles commis dans le passé. Ils ont néanmoins nié le terme « d’omerta organisée » au sein de l’Eglise catholique. « Il y a eu un aveuglement, un déni, une surdité », a assuré Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole. « La logique de protection de l’institution a prévalu sur l’accompagnement des victimes. »
L’Eglise catholique a mis en place un conseil d’évaluation chargé de conseiller les évêques face aux actes commis par certains prêtres. Son président, Alain Christnacht a défendu devant les sénateurs un accompagnement thérapeutique des prêtres mis en cause. « La pédophilie est une faute morale, pénale, et c’est aussi une maladie. » Une « vision psychiatrique » qui a fait réagir la sénatrice socialiste Laurence Rossignol lors de l’audition : « On parle souvent de troubles psychiatriques mais c’est surtout un abus de pouvoir. C’est parce qu’il a le pouvoir qu’un pédocriminel a la possibilité de satisfaire ses désirs. »
Interrogé sur la formation des prêtres, l’évêque du Puy-en-Velay a expliqué aux sénateurs que « depuis 2016, la prévention de la pédophilie est un critère de recrutement des prêtres. Les candidats doivent avoir une personnalité équilibrée. »
Les sénateurs ont entendu Pierre Vignon, prêtre du diocès de Valence, auteur du livre « Plus jamais ça » qui dénonce les abus sexuels dans l’église, et notamment le silence du cardinal Barbarin face aux actes pédophiles commis depuis 30 ans par le prêtre Bernard Preynat, dans le diocèse de Lyon. « Le cardinal Barbarin était au courant depuis 2002 », assure le prêtre. « C’est pourquoi je demande sa démission. »
La principale association de victimes La Parole Libérée a témoigné devant la mission d’information du Sénat, expliquant sa démarche. « Depuis trois ans, la parole des victimes s’est libérée, ce qui a permis de faire la lumière sur de nombreuses affaires d’agressions sexuelles. »