Petites retraites à 1200 euros : Elisabeth Borne va saisir le Conseil d’Etat pour intégrer la mesure au projet de loi, selon Bruno Retailleau
Comme annoncé, les responsables des LR ont été reçus ce jeudi par la première ministre pour peaufiner la mesure sur la hausse des retraites minimales. « Elle nous a confirmé son accord de principe pour que les annonces concernent les petites retraites actuelles », a expliqué à la sortie Bruno Retailleau, à la tête des sénateurs LR.

Petites retraites à 1200 euros : Elisabeth Borne va saisir le Conseil d’Etat pour intégrer la mesure au projet de loi, selon Bruno Retailleau

Comme annoncé, les responsables des LR ont été reçus ce jeudi par la première ministre pour peaufiner la mesure sur la hausse des retraites minimales. « Elle nous a confirmé son accord de principe pour que les annonces concernent les petites retraites actuelles », a expliqué à la sortie Bruno Retailleau, à la tête des sénateurs LR.
François Vignal

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ils vont pouvoir prendre une carte d’abonné. Les caciques de la droite se sont de nouveau rendus à Matignon pour parler retraite. Conformément à son annonce mardi dernier, Elisabeth Borne s’est entretenue en fin de matinée avec les responsables LR pour affiner la mesure sur les retraites minimales à 1200 euros brut. L’une des exigences des Républicains pour soutenir la réforme, qui pour rappel, porte l’âge légal de départ à 64 ans et accélère la réforme Touraine sur la durée de cotisation, soit la position déjà défendue par le Sénat depuis quelques années.

Lire aussi » Retraites à 64 ans : comment le gouvernement a rejeté pendant plusieurs années l’amendement du Sénat

« La première ministre a confirmé aujourd’hui qu’il y aurait une revalorisation des petites retraites pour 1,8 million de retraités », s’est félicité à la sortie le président de LR, Eric Ciotti, venu avec les présidents des groupes LR de l’Assemblée et du Sénat, Olivier Marleix et Bruno Retailleau.

« Dans le texte initial »

« La question des petites retraites est une de nos lignes rouges depuis le départ. Lors de sa conférence de presse, la première ministre nous avait rassurés mais partiellement, en indiquant que pour une carrière complète, la retraite minimale serait à 1200 euros, 85 % du smic net. Pour ceux déjà à la retraite, c’était évoqué mais il n’y avait pas d’assurance », selon Bruno Retailleau, qui affirme que « la première ministre nous a confirmé que ceux déjà à la retraite, et qui ont une carrière complète, bénéficieront d’une revalorisation qui devrait être dans le texte initial ». « Il reste sans doute des points à préciser, mais elle nous a confirmé son accord de principe pour que les annonces concernent les petites retraites actuelles », assure le sénateur LR de Vendée.

Preuve pour Bruno Retailleau que ce point n’était pas totalement calé : la mesure n’était pas dans le projet de loi envoyé au préalable au Conseil d’Etat, en vue de la présentation au Conseil des ministres, le 23 janvier. « Dès demain, la première ministre va faire une saisine rectificative du Conseil d’Etat, c’est-à-dire qu’elle va envoyer au Conseil d’Etat des précisions sur ce point, pour que le texte délibéré en Conseil des ministres puisse comprendre cette mesure pour le traitement de personnes déjà à la retraite », explique le président du groupe LR de la Haute assemblée.

« La revalorisation se fera au prorata pour ceux qui n’ont pas de carrière complète »

Autre précision utile : « La revalorisation se fera au prorata pour ceux qui n’ont pas de carrière complète ». La mesure portera ainsi au-delà des seules petites retraites avec une carrière complète. Pour eux, la revalorisation sera donc proportionnellement plus faible.

Elisabeth Borne s’est ensuite entretenue avec les responsables des groupes parlementaires de la majorité. Comme les LR, ils demandent que la hausse des petites retraites ne concerne pas seulement le flux – c’est-à-dire les futurs retraités – mais aussi le stock, soit les retraités actuels.

Entre « 1170 » et « 1200 euros net », selon Olivier Véran

La mesure, appliquée à partir du 1er septembre prochain, coûtera au total « 1,1 milliard d’euros » et concernera « 1,8 million de personnes ». Mais combien toucheront exactement les retraités concernés ? Cela dépend des situations. Sur France Info, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a apporté des précisions. On parle de « 1200 euros brut ». Combien en net ? « Votre pension de retraite sera touchée par un taux de CSG, qui dépend des revenus du foyer », explique-t-il. Si le conjoint a un salaire élevé, ce taux pourra être de 4 %. S’il a de faibles revenus, « il n’y a pas de CSG » qui s’applique. « Il y a des situations où le brut devient le net, donc il y a un grand nombre de retraités qui aura en pratique une pension minimum de 1200 euros net, et d’autres qui seront aux alentours de 1170 euros net par mois ». Au final, le minimum de pension va être « augmenté en moyenne de 100 euros par mois ».

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le

Paris: Salon europeen de l Education
4min

Politique

Budget 2026 : Un rapport du Sénat dénonce « un coup dur porté à la jeunesse », avec une réduction de l’enveloppe dédiée au service civique

Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).

Le