Pierre Mauroy, le grand défenseur de la retraite à 60 ans

Pierre Mauroy, le grand défenseur de la retraite à 60 ans

Notre série de l’été, « Histoire de sénateurs », revient sur les sénateurs qui ont marqué l’Histoire de la Vème république. Pierre Mauroy, ancien Premier ministre de François Mitterrand, a défendu au Sénat une réforme de la Haute assemblée et le maintien de l’âge de départ à la retraite à 60 ans.
Mathilde Nutarelli

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Il a un parcours comme on n’en fait plus : Premier ministre sous François Mitterrand, maire de Lille, secrétaire général de la SFIO puis du tout nouveau Parti Socialiste, et sénateur du Nord. Pierre Mauroy, décédé le 7 juin 2013, fait partie de ces grands sénateurs qui ont marqué la Vème République.

Il est resté dans les mémoires comme l’homme de gauche, qui a porté la retraite à 60 ans, l’abolition de la peine de mort, les lois Defferre de décentralisation, et les nationalisations de Suez ou Saint-Gobain.

Il a été sénateur du Nord de 1992 à 2011, siégeant à la fin de son mandat au sein de la commission des Affaires étrangères.

Une obsession : le Sénat à gauche

MES ANNEES SENAT,Pierre Mauroy
12:18

De son passage à la Haute assemblée, Pierre Mauroy retient une obsession : « J’avais dans la tête une grande transformation du Sénat, qu’un jour la gauche puisse y être majoritaire. », dit-il dans le documentaire Mes années Sénat qui lui était consacré.

C’est cette obsession qui le pousse à encourager la réforme du Sénat à l’été 2003. Adoptée sur une proposition de loi des sénateurs UMP, elle y instaure de nouvelles pratiques. Les sénateurs ne sont plus élus pour neuf ans mais pour six ans, et le Sénat est renouvelable de moitié tous les trois ans.

Si Pierre Mauroy avait salué ces changements, il en demandait davantage. Il souhaitait redonner de la crédibilité à la Haute assemblée en instaurant par exemple son renouvellement complet périodique.

La lutte pour conserver la retraite à 60 ans

Parmi tous les combats qu’il a menés durant sa carrière, celui qui a marqué sa vie politique concerne l’âge de départ à la retraite. C’est l’ordonnance du 25 mars 1982, prise par son gouvernement, qui l’abaisse de 65 à 60 ans pour 37,5 années de cotisation. Il la qualifie lui-même de « loi la plus importante de la Vème République ».

En 2010, le gouvernement de François Fillon décide de réformer le système des retraites et propose, entre autres, de reculer l’âge de départ, de 60 à 62 ans. Les partis de gauche et les syndicats se prononcent en majorité contre cette réforme, l’automne 2010 devient un automne social.

Réforme des retraites de 2010 : “On n’a pas le droit d’abolir l’Histoire”

Au Sénat, Pierre Mauroy se mobilise contre ce texte, aux côtés des sénateurs communistes, socialistes, écologistes et du groupe RDSE. Il prononce le 8 octobre 2010 un discours à la gloire de la retraite à 60 ans. « C’est une ligne de vie, c’est une ligne de souffrance au travail, c’est une ligne de revendications, c’est une ligne d’espoir », dit-il à la tribune de l’hémicycle. Mais la phrase qui a marqué les esprits, c’est celle-ci : « On n’a pas le droit d’abolir l’Histoire ».

 

BIBLIOTHEQUE MEDICIS, Spéciale Pierre Mauroy
59:04

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