PMA : « Aucun bébé ne naîtra d’un couple de femmes avant 2022 », déplore Bernard Jomier
Promesse de campagne sans cesse ajournée, l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes seules mettra du temps à devenir réalité, selon le sénateur PS. Pour le rapporteur de la loi bioéthique, il est nécessaire de revoir le cadre de la révision de ce texte aujourd’hui soumis « à la seule volonté du gouvernement ».

PMA : « Aucun bébé ne naîtra d’un couple de femmes avant 2022 », déplore Bernard Jomier

Promesse de campagne sans cesse ajournée, l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes seules mettra du temps à devenir réalité, selon le sénateur PS. Pour le rapporteur de la loi bioéthique, il est nécessaire de revoir le cadre de la révision de ce texte aujourd’hui soumis « à la seule volonté du gouvernement ».
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Il faut être très clair, aucun bébé ne naîtra d’un couple de femmes de par cette loi avant l’élection présidentielle », déplore Bernard Jomier sur le plateau de Parlement hebdo. Rapporteur de la loi bioéthique, le sénateur de Paris réagissait au retour de la loi bioéthique à l’Assemblée nationale. Sujet phare de la révision de ce texte, l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples lesbiens cristallise toujours les tensions. Cette promesse de campagne maintes fois ajournée ne pourrait prendre effet avant la fin du quinquennat, regrette Bernard Jomier. « Il ne suffit pas de prendre les textes d’application, après il y a toute une procédure à mener, la nécessité de modifier le recueil des gamètes », explique le sénateur.

Le projet de loi bioéthique devra également retourner devant les sénateurs. « Les débats au Sénat n’apporteront rien », prédit le sénateur qui rappelle les forts désaccords entre les deux chambres : « La CMP (commission mixte paritaire, composée de 7 sénateurs et 7 députés pour s’entendre sur un texte) a été expédiée en 5 minutes, je n’ai jamais vu ça ». Lui regrette « la position de majorité sénatoriale qui a rejeté cette ouverture sociétale et a durci sa position entre les deux lectures ».

Bernard Jomier estime qu’il « faudrait à l’avenir qu’on ait un processus des lois de bioéthique, qui soit mieux cadré, mieux préparé et dont le cadre, le contenu ne soit pas déterminé par la seule volonté du gouvernement et par un agenda politique ».

Hôpital public : Bernard Jomier appelle à signer le projet de référendum d’initiative partagée

Les beaux jours et le déconfinement progressif ne doivent pas faire oublier les difficultés de l’hôpital public particulièrement éprouvé avec la crise sanitaire. Voilà le sens de la démarche de l’association Notre Hôpital qui a initié une procédure de référendum d’initiative partagée (RIP) visant l’adoption d’une proposition de loi « pour garantir un accès universel à un service public hospitalier de qualité ».

Le sénateur PS, Bernard Jomier, salue l’initiative des deux mains. Le médecin de formation juge qu’il est « urgent » de poser le débat. « Il ne faut pas attendre parce que les personnels sont fatigués, parce que l’hôpital souffre de défauts structurels », insiste-t-il.

Cette procédure avait déjà été enclenchée contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) et plus récemment « pour empêcher le démantèlement d’EDF ». Reste qu’aujourd’hui aucune de ces initiatives n’a abouti. Après une longue et fastidieuse campagne, le projet de référendum sur ADP avait seulement recueilli 1 million de signatures de citoyens, mais dépassé le score des signatures de parlementaires requis.

Les applaudissements de milliers de Français à 20 heures démontrent toutefois que le sujet de l’hôpital public est plus concernant et laisse espérer que la collecte des signatures n’en sera que plus simple. D’ores et déjà, 134 parlementaires ont donné leur accord de principe. « J’appelle l’ensemble de mes collègues qui sont attachés à l’hôpital public à apporter leur signature pour que le débat puisse avoir lieu », soutient Bernard Jomier.

Loi antiterroriste : Jomier dénonce les postures politiques de l’exécutif

Interrogé sur la nouvelle loi antiterroriste (la 9e depuis 2015), Bernard Jomier dénonce « une posture politique » de la part de l’exécutif. Certains sujets comme le suivi des détenus condamnés pour terrorisme et sortant de prison mérite cependant quelques ajustements, nuance-t-il. Le 25 mai, le Sénat a d’ailleurs adopté un texte pour permettre un meilleur suivi et des mesures de sûreté pour ces détenus. Bernard Jomier reproche par ailleurs au gouvernement de se cantonner à des mesures répressives sur ce sujet. « La réponse devrait être aussi sur la prise en charge en santé mentale, on l’a vu récemment », presse le sénateur de Paris.

Partager cet article

Dans la même thématique

MAcron 3 ok
10min

Politique

« Labellisation » des médias : la polémique enfle entre Emmanuel Macron, les médias Bolloré, LR et RN

En parlant de « labellisation » des médias, qui serait faite par les journalistes et non l’Etat, Emmanuel Macron a suscité l’ire des médias du groupe Bolloré, comme du RN et des LR. Au point que l’Elysée réponde en vidéo pour démentir les « fausses informations », au risque de relancer la polémique. Sur le fond, le sujet divise. Le sénateur LR, Olivier Paccaud, va jusqu’à parler de « dérive totalitaire », quand la sénatrice PS, Sylvie Robert, salue les propos « salutaires » d’Emmanuel Macron.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
6min

Politique

Labels et régulations des médias : ce qui existe en France et en Europe

En lançant l’idée de la création d’un « label » pour les médias, Emmanuel Macron a suscité un tollé dans une partie de la classe politique. Pourtant, en France et en Europe, de nombreux acteurs, publics et privés, participent à la régulation des médias et cherchent à orienter la production des contenus vers un respect maximum des règles d’éthique et de déontologie.

Le

PMA : « Aucun bébé ne naîtra d’un couple de femmes avant 2022 », déplore Bernard Jomier
3min

Politique

Lutte contre la vie chère : Le Sénat vote la pérennisation du taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Outre-mer

Un mois après l’adoption du projet de loi contre la vie chère, le Sénat a inscrit dans le budget 2026 l’un des engagements du gouvernement après les manifestations qui avait secoué la Martinique l’année dernière. Alors qu’il est prévu jusqu’à fin 2027, les élus ont voté le taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion.

Le