PMA : Gérard Larcher se dit « assez ouvert »
Le président LR du Sénat est « assez ouvert » sur la question de la PMA pour toutes, alors que le texte sur la bioéthique arrive au Parlement. Une position qui tranche avec celle d’une bonne partie des LR, à commencer par le président du groupe au Sénat, Bruno Retailleau.

PMA : Gérard Larcher se dit « assez ouvert »

Le président LR du Sénat est « assez ouvert » sur la question de la PMA pour toutes, alors que le texte sur la bioéthique arrive au Parlement. Une position qui tranche avec celle d’une bonne partie des LR, à commencer par le président du groupe au Sénat, Bruno Retailleau.
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L’arrivée du projet de loi sur la bioéthique, qui prévoit la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et les femmes seules, va raviver les clivages sur les questions de société au sein des LR. Si les candidats à la présidence du parti s’y opposent, ce n’est pas le cas de tous, à droite. Interrogé lors de sa conférence de presse de rentrée, mercredi 4 août, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a assumé son ouverture sur le sujet.

« Ces sujets-là méritent autre chose que des manifestations »

« Je suis assez ouvert sur ce sujet-là » assure-t-il. « Ces sujets-là méritent autre chose que des manifestations dans la rue » explique le sénateur des Yvelines, évoquant aussi la recherche et le don d’organe… La Manif pour tous appelle à battre le pavé le 6 octobre. Gérard Larcher préfère lui un « débat approfondi, serein » au Parlement. Il évoque la création « d’une commission spéciale ». Le texte commence son examen à l’Assemblée fin septembre. Il devrait arriver en janvier au Sénat. Avec une droite divisée, les débats pourraient ne pas prendre le même ton électrique que lors du Mariage pour tous.

Gérard Larcher semble avoir un peu évolué sur le sujet. En janvier 2018, sur RTL, il disait « être prudent sur la PMA ». Aujourd’hui, celui qui veut rassembler la droite et le centre semble en accord avec Hervé Morin, qu’il a rejoint dimanche dernier pour sa Fête de la pomme. Le président centriste de la région Normandie appelle sa famille politique à être « moderne » sur la PMA pour toutes.

« Le lien avec la GPA se fera vite » craint Bruno Retailleau

Au premier rang, pendant la conférence de presse, Bruno Retailleau et Philippe Bas, écoutent. Mais le président du groupe LR et le président de la commission des lois ne sont pas sur la même ligne que celui qui préside leur institution. Bruno Retailleau ne cache pas son opposition à la PMA pour toutes et pour les femmes seules. « La PMA sans père est un vrai problème » soutient-il après la conférence, « je pense que le lien avec la GPA (gestation pour autrui) se fera vite ». Il met en garde aussi sur « la recherche, le transgénisme, cette idée de l’enfant parfait ». S’il est opposé à la PMA, on ne le verra cependant pas dans la rue. « Je comprends parfaitement ceux qui manifestent, stop au politiquement correct » dit-il, mais « je n’irai pas manifester ». Lui aussi préfère que le débat se fasse au Parlement.

Philippe Bas ne va pas dire le contraire. Le sénateur LR de la Manche avait écrit une tribune pour expliquer son opposition. Il attend aujourd’hui « un débat humaniste au Parlement, respectueux de chacun. Je ne veux pas d’une forme de caricature sur ces débats ». Philippe Bas fait la différence entre une « approche anglo-saxone par la liberté » et « une approche qui dit que le législateur a des responsabilités sur la société ». Il se situe dans la seconde.

« Que l’orchestre Sénat puisse exprimer des choses différentes »

Reste que la droite sénatoriale – comme la droite dans son ensemble – sera divisée sur le sujet. Pour Bruno Retailleau, ce n’est « pas un problème ». « Sur ces sujets-là, il faut assumer. Ça dépasse les clivages politiques » dit-il. La liberté de vote sera la règle au sein du groupe. Une diversité déjà assumée à la Haute assemblée. « Sinon, vous pensez qu’on aurait confié à Alain Milon la présidence de la commission des affaires sociales ? Il est pour la PMA et même pour la GPA », fait remarquer Bruno Retailleau. Gérard Larcher veillera à son poste à ce « que l’orchestre Sénat puisse exprimer des choses différentes mais de manière à ce que la polyphonie ne soit pas disharmonieuse ». Une variété de points de vue qui devrait limiter la portée des opposants.

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