PMA : Gérard Larcher se dit « assez ouvert »
Le président LR du Sénat est « assez ouvert » sur la question de la PMA pour toutes, alors que le texte sur la bioéthique arrive au Parlement. Une position qui tranche avec celle d’une bonne partie des LR, à commencer par le président du groupe au Sénat, Bruno Retailleau.

PMA : Gérard Larcher se dit « assez ouvert »

Le président LR du Sénat est « assez ouvert » sur la question de la PMA pour toutes, alors que le texte sur la bioéthique arrive au Parlement. Une position qui tranche avec celle d’une bonne partie des LR, à commencer par le président du groupe au Sénat, Bruno Retailleau.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

L’arrivée du projet de loi sur la bioéthique, qui prévoit la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes et les femmes seules, va raviver les clivages sur les questions de société au sein des LR. Si les candidats à la présidence du parti s’y opposent, ce n’est pas le cas de tous, à droite. Interrogé lors de sa conférence de presse de rentrée, mercredi 4 août, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a assumé son ouverture sur le sujet.

« Ces sujets-là méritent autre chose que des manifestations »

« Je suis assez ouvert sur ce sujet-là » assure-t-il. « Ces sujets-là méritent autre chose que des manifestations dans la rue » explique le sénateur des Yvelines, évoquant aussi la recherche et le don d’organe… La Manif pour tous appelle à battre le pavé le 6 octobre. Gérard Larcher préfère lui un « débat approfondi, serein » au Parlement. Il évoque la création « d’une commission spéciale ». Le texte commence son examen à l’Assemblée fin septembre. Il devrait arriver en janvier au Sénat. Avec une droite divisée, les débats pourraient ne pas prendre le même ton électrique que lors du Mariage pour tous.

Gérard Larcher semble avoir un peu évolué sur le sujet. En janvier 2018, sur RTL, il disait « être prudent sur la PMA ». Aujourd’hui, celui qui veut rassembler la droite et le centre semble en accord avec Hervé Morin, qu’il a rejoint dimanche dernier pour sa Fête de la pomme. Le président centriste de la région Normandie appelle sa famille politique à être « moderne » sur la PMA pour toutes.

« Le lien avec la GPA se fera vite » craint Bruno Retailleau

Au premier rang, pendant la conférence de presse, Bruno Retailleau et Philippe Bas, écoutent. Mais le président du groupe LR et le président de la commission des lois ne sont pas sur la même ligne que celui qui préside leur institution. Bruno Retailleau ne cache pas son opposition à la PMA pour toutes et pour les femmes seules. « La PMA sans père est un vrai problème » soutient-il après la conférence, « je pense que le lien avec la GPA (gestation pour autrui) se fera vite ». Il met en garde aussi sur « la recherche, le transgénisme, cette idée de l’enfant parfait ». S’il est opposé à la PMA, on ne le verra cependant pas dans la rue. « Je comprends parfaitement ceux qui manifestent, stop au politiquement correct » dit-il, mais « je n’irai pas manifester ». Lui aussi préfère que le débat se fasse au Parlement.

Philippe Bas ne va pas dire le contraire. Le sénateur LR de la Manche avait écrit une tribune pour expliquer son opposition. Il attend aujourd’hui « un débat humaniste au Parlement, respectueux de chacun. Je ne veux pas d’une forme de caricature sur ces débats ». Philippe Bas fait la différence entre une « approche anglo-saxone par la liberté » et « une approche qui dit que le législateur a des responsabilités sur la société ». Il se situe dans la seconde.

« Que l’orchestre Sénat puisse exprimer des choses différentes »

Reste que la droite sénatoriale – comme la droite dans son ensemble – sera divisée sur le sujet. Pour Bruno Retailleau, ce n’est « pas un problème ». « Sur ces sujets-là, il faut assumer. Ça dépasse les clivages politiques » dit-il. La liberté de vote sera la règle au sein du groupe. Une diversité déjà assumée à la Haute assemblée. « Sinon, vous pensez qu’on aurait confié à Alain Milon la présidence de la commission des affaires sociales ? Il est pour la PMA et même pour la GPA », fait remarquer Bruno Retailleau. Gérard Larcher veillera à son poste à ce « que l’orchestre Sénat puisse exprimer des choses différentes mais de manière à ce que la polyphonie ne soit pas disharmonieuse ». Une variété de points de vue qui devrait limiter la portée des opposants.

Partager cet article

Dans la même thématique

PMA : Gérard Larcher se dit « assez ouvert »
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le

PMA : Gérard Larcher se dit « assez ouvert »
5min

Politique

Assemblée parlementaire de la Francophonie : « Le français c’est l’occasion de conjuguer le nord et le sud »

Organisé conjointement avec l’Assemblée nationale, le Sénat accueille du 9 au 13 juillet, la 50ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). A cette occasion, plus de 60 pays francophones sont représentés et 30 présidents de parlement étrangers participent à des travaux dans les deux chambres du Parlement français.

Le